Surprends-moi ! (premier jet)

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Thème :

Une fille se fait passer pour un garçon pour pouvoir étudier dans une école prestigieuse. Elle se transforme en garçon : des perruques et des habits de garçon. Mais le problème, c'est que les garçons ont des douches collectives et ils peuvent se voir nus. Alors la jeune fille, tous les soirs, attend que les garçons prennent leur douche pour la prendre après eux. Elle cohabite avec un garçon qui la soupçonne. Un jour, pendant qu'elle va prendre sa douche, il se faufile derrière elle et entre dans la douche nu. Surprise, la jeune fille se retourne, mais n'a pas le temps de parler : elle se fait plaquer contre le mur. Leurs corps sont l'un contre l'autre. La fille ne peut toujours pas parler, car le jeune garçon a sa main devant sa bouche. La jeune fille est furieuse que son secret soit découvert et elle a peur qu'il la dénonce.

À vos plumes ! Écrivez la suite de l'histoire.

Genre imposé : amour.

Note de moi-même, en team premier degré assumé, car écrire c'est bien beau, mais :

« Le thème amour avec un début qui ressemble à s'y meprendre à une agréssion sexuelle me paraissait impossible jusqu'à ce que ... → Et si on inversait les rôles. Je tente un truc, oubliant la logique, simplement pour le fun de l'écriture :) »

*☆*――*☆*――*☆*――*☆*――*☆*――*☆*――*☆*――*☆*

— J'en étais sûr ... susurre Octave. Alors, on dirait que certains ont des choses à cacher ? Ou devrais-je dire... Certaine !

Il resserre son emprise et remonte son genou entre mes cuisses, attisant encore plus ma colère. Petit fils de chien, va ! Tu utilises ta force contre la mauvaise personne.

On dirait qu'il se fiche que l'eau ruisselle sur son uniforme, il ne bouge plus. Moi non plus, malgré son souffle chaud dans mon cou, qui me crispe à chacune de ses expirations.

Moi, en apnée, figée, affaiblie malgré moi par la situation, ne suis plus qu'un pantin à sa disposition. Il me respire, se colle contre ma poitrine, il aura le dessus sur moi quoi que je tente. Le fils à papa timide qu'il semblait être laisse place à un homme sans valeur, aux prises de son animalité. En cet instant, je le hais.

— Si le Doyen Heinrich apprend qui tu es, tu vas te faire virer, tu t'en doutes. Mais j'ai une idée. On va conclure un pacte. Rejoins-moi dans ma chambre dans 15 minutes et ton secret sera bien gardé.

Déclamant ces mots, il me lâche pour se décaler enfin. Seul le bruit du fort jet d'eau rythme ce drôle de moment durant lequel nous nous toisons. Il me détaille, de haut en bas, un air satisfait sur le visage. Stupéfaite par sa demande et par tout ce qu'elle sous-entend, troublée par mon coeur qui tambourine dans ma poitrine, je tâche de lui répondre malgré mon essoufflement.

— Qu'est ce que tu attends de moi ?

— Toi. Dans cette exacte tenue.

— Qu'est-ce que tu attends de moi ? répété-je rongée d'une colère sourde.

En colère, mais pas seulement. Je veux l'entendre. Je veux que de sa bouche de gosse de riche il prononce jusqu'au dernier mot de son desseim.

Lui qui cachait si bien son jeu. Octave de Pierressant, calme et bon élève, un brin timide, le regard fuyant, une attitude de puceau. Foutaises. Ce que je vois ce soir c'est un homme sans morale, à l'attitude concupiscente et autoritaire. Visiblement, je ne suis pas la seule à dissimuler qui je suis.

— Montre-toi généreuse et surprend-moi, clame-t-il en me lançant ma serviette avant de quitter les douches.

Le silence revient. Le son de ma respiration résonne contre les parois carrelées et je me sens d'un coup si seule. Je retrace les événements aux saveurs amères de ces dix dernières minutes, lestée une petite boule au ventre qui s'estompe d'un coup. J'aurai pu lui couper les couilles et pourtant, je suis restée stoïque.

Il est si loin le temps de la fillette apeurée. Après tout ce que j'ai vécu, la mort de mes parents, les mauvais traitements du couple Gaffard auxquels s'ajoutent l'éducation stricte et violente qu'on nous prodigue ici, mon esprit a appris à compartimenter et à garder mes idées claires.

Cet enfoiré d'Octave m'a clairement fait un chantage au sexe ? Ça ne marchera pas et je n'ai pas peur. Je compte bien lui faire payer son intrusion, mais pour le moment, comment m'assurer qu'il la fermera en ce qui me concerne ?

Comme un moteur qui redémarre, c'est sûre de moi que je m'habille pour me rendre dans le dortoir d'Octave, une idée en tête.

J'en frétille d'anticipation.

Mon sac au bout de mon bras, je frappe à sa porte et surjoue un sourire lorsqu"il l'ouvre, incapable de masquer sa satisfaction.

— Vas t'assoir Octave, assené-je sitôt la porte refermée.

Incrédule, il ne bouge pas. Sans le lâcher du regard, je repète mon ordre en déboutonnant le col de ma chemise.

Il a compris.

Sagement, il s'éxécute et se vautre dans le fauteuil au fond de la pièce.

Ma brève curiosité sur les lieux m'en apprend beaucoup. Visiblement, être le fils d'un politicien octroierait le privilège d'une chambre seul. Quelle chance. Pour moi, j'entends.

Sur son siège, Octave est agité. Ça se voudrait discret, mais les mecs comme lui je les connais, il pue l'impatience.

D'abord silencieuse, je prends le temps de déclipser chaque bouton de ma chemise, la laissant ouvrir ses pans, sur mes seins nus, comme le rideau dévoile une scène. Puis, je libère ma chevelure de sa perruque avant de la recoiffer d'une main que je souhaite lascive.

Il est au spectacle. Son bassin qui se dandine témoigne de l'excitation qui en cet instant reduit la place dans son pantalon.

— Généreuse, alors ? demandé-je.

Dans une déglutition bruyante, il acquiesce.

— Généreuse comment ? Comme ça ?

Je quitte mon pantalon avec langueur et prend mon rôle très à coeur, il voulait être surpris, il le sera.

— Je te plais ?

Il ne me répond que d'un hochement de tête.

— Alors va sur ton pieu. Maintenant, Octave !

Mes doigts effleurent ma peau, prenant le temps de laisser des frissons en leur sillage. Je m'assure qu'il n'en perde pas une miette tandis que je grimpe sur son lit.

— Alors comme ça ... On fait un chantage coquin à son camarade de classe ? C'est pas très gentil ça, soufflé-je, m'agenouillant entre ses jambes.

Sans lui demander son avis, je decrochete sa ceinture et la lui retire d'un seul coup. Sa respiration érratique et ses mains qu'il ne sait pas où poser m'incitent à aller plus loin.

J'attrape ses poignets et les lient en serrant la ceinture, puis m'installe à califourchon sur son bassin pour les attacher à la grille du lit. Connard de Pierressant a peut-être un fauteuil, mais son lit est identique aux notres. De beaux barreaux, bien solides.

— Bordel, t'es chaude ! frétille-t-il, lorsque je dénoue sa cravate pour lui bander les yeux.

— T'as pas idée.

Je glisse son pantalon aux chevilles, puis ouvre sa chemise. Il gémit d'anticipation, ondulant son bassin contre le mien, me laissant deviner son excitation. Conséquente.

Je prends quelques instants pour fouiller dans mon sac, et en ressors mon téléphone avant de retourner au dessus de lui.

— Les femmes ne sont pas admises ici, mais connais-tu tout le reglement, Oc-tave ? Article 12-c22 : Aucun visiteur et relations sexuelles interdites dans tous les locaux de l'école. Enfin un truc dans le genre.

Octave se fige. Peut-être pas aussi con qu'il en a l'air, au final.

Ça y est, c'est le moment, je sais que ça peut fonctionner. Et de toute façon, je n'ai plus rien à perdre !

D'une main, je lui retire son bandeau de fortune et de l'autre je nous filme, prenant soin de ne pas dévoiler tout mon visage. J'ondule, aussi lascivement que ces femmes dans les films pour adultes.

Octave, yeux fermés, se mordille la lèvre, tête versée en arrière. Nos sexes ne sont séparés que par nos sous-vêtements respectifs mais je sens tout; et malgré le mépris qu'il m'inspire, je ne peux m'empêcher de penser que dans une autre vie, dans un autre contexte, j'aurais profité de sa verge tumescente jusqu'au bout de la nuit. Monsieur Octave n'a pas qu'une grande gueule. Lui, ne comprend pas tout de suite ce qui se passe, jusqu'à ce que je gémisse son nom en frottant mon bassin contre le sien.

Ses mains liées l'empêchent d'attraper mon téléphone. Il s'agite en criant des insultes, tachant de m'éjecter, sans se douter qu'il ajoute de l'intensité à ma preuve, son « je vais te niquer salope» ne la rendant que plus irréfutable.

Pour la blague, j'ose répondre un suave « oh Octave, je vais jouir » avant de couper la vidéo.

Un silence nous entoure à présent. Je m'habille sous le regard d'Octave, dans lequel je lis toute une palette d'émotions.

— Ça aurait pu se passer autrement, je t'aimais bien Octave, mais tes menaces, tes attouchements et – clou du spectacle– chantage au sexe : Non. Donc, maintenant tu me laisse tranquille. désormais, tu vis ta vie, je vis la mienne. OK ?

— Je ... ok.

— Voilà le topo, annoncé-je. Si tu me fais renvoyer, je'envoie la vidéo et tu pars avec moi.

Sa tête acquiesce, ses yeux crachent des éclairs.

— Alors ? Surpris ?

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