Aux confins du rêve et de la folie
Je cheminais, l'âme en lambeaux, dans les artères oppressantes d'une cité crépusculaire. Babylone baroque aux atours maléfiques, elle se déployait, labyrinthique, telle une toile d'araignée palpitante et nimbée de brume. Çà et là, des façades lépreuses exhibaient leurs stigmates, tavelées d'affiches lacérées et d'insondables graffs, hiéroglyphes d'un chaos indicible. Une lune exsangue flottait, telle une hostie profanée, dans un ciel d'encre violacée.
Poète maudit en quête d'une muse enfuie, j'errais, tel un somnambule, cœur plombé d'une indicible mélancolie. Mon encrier s'était tari, mon imaginaire stérilisé. Vain fantôme échoué aux confins du rêve et de la folie, j'implorais l'Espérance de ses feux follets. Leurre insolent ! Fuyante et fugace, la garce ! Combien de nuits à guetter en vain son sillage, à pister ses effluves enivrants dans les venelles glauques et les culs-de-sac jonchés d'excréments ?
Soudain, au détour d'une ruelle nauséabonde, une silhouette se découpa, nimbée d'un halo spectral. Une voix de cristal, aigre-douce comme l'absinthe, vrilla mes tympans :
« Enfin, te voilà, rimailleur famélique ! Je t'attendais... Tu en as mis du temps ! »
Devant moi se tenait une apparition d'une beauté vénéneuse. L'Espérance faite chair, créature ophidienne aux yeux de péridot, dardant sur moi un regard de méduse. Sa bouche purpurine esquissait un rictus narquois, esquisse d'un baiser fatal. Son corps ondulait au rythme d'un flamenco hypnotique.
« Ainsi donc, tu oses me relancer, godelureau ! Moi qui me défile, me refuse, me déguise... Tu es bien présomptueux ! Ou inconscient... Sais-tu seulement qui je suis ? »
Un frisson électrique me parcourut l'échine. Je ployai l'encolure, fasciné, comme un cobra devant son charmeur. Ma voix n'était plus qu'un filet rauque, un gargouillis pitoyable.
« Tu es... Celle que je traque, que j’invoque, nuits et jours ! Ma souffrance et mon salut, mon supplice et ma délivrance ! Sans toi, je suis pareil à une carcasse vidée, à une plume essorée... Prends pitié, rends-moi ma sève, mon miel, ma toute-puissance ! »
Un rire de coquelicot effeuillé s'égrena dans l'air vicié, se teinta de reflets cuivreux. La voix s'insinua en moi, fulgurante et caustique.
« Ta sève ? Ton miel ? Mais tu es bien gourmand, mon mignon ! Nenni, ce serait trop facile... Il te faudra d'abord faire tes preuves. Traverser mes épreuves. Sept travaux. Sept douleurs. À ce prix, et à ce prix seul, je daignerai peut-être t'octroyer mes largesses... »
Sept travaux ? Sept douleurs ? Qu'importaient la souffrance et les affres ! J'étais prêt à tout, n'avais plus rien à perdre. Une transe inouïe s'empara de moi, gorgée de mots bourdonnants et d'images hallucinées. Mon sang n'était plus que magma, lave de syllabes incandescentes. Je crachai mon acquiescement, scellant un pacte faustien.
« J'accepte ! Ordonne, j'obtempère ! Éreinte-moi, broie-moi ! Mais par pitié, sois mienne ! Possède-moi comme je te possède déjà... Que nos chairs et nos verbes fusionnent en une gerbe de phosphore ! Que ta toison d'or embrase ma plume ! »
Un rictus carnassier déchira sa bouche de sphinx, zébrant ses traits marmoréens de fêlures menaçantes. Sur sa hanche, un tatouage mystérieux semblait frémir d'une vie propre.
« Fort bien, doux enjôleur... Puisque c'est ton bon plaisir, en route ! Suis-moi, si tu l'oses... Vers les affres et les cimes ! Advienne que pourra... »
D'un mouvement félin, l'Espérance fit volte-face, ombre fugitive déjà avalée par les ténèbres. Je m'élançai à sa poursuite, comme aimanté, les tempes vrillées d'une pulsation sourde. Nos pas claquaient, telle une ronde sabbatique, une java démoniaque sur les pavés disjoints.
Tapis dans l'ombre, un chat famélique nous observait, ses yeux phosphorescents dardés sur nous. Il se pourlécha les babines, feulement moqueur coincé entre les crocs. La bête semblait se délecter par avance du spectacle de ma déchéance... Comme s'il savait déjà...
Je m'engouffrai à la suite de ma chimère dans un dédale putride de venelles et d'impasses, cœur battant la chamade, à tout rompre. Soubresauts de fièvre, éclairs de lucidité. L'angoisse me tarauda. Où me menait-elle ? Vers quels précipices abyssaux, quelles crevasses de folie pure ?
N'étais-je pas en train de me fourvoyer, de me perdre un peu plus à chaque foulée ? Cette fuite éperdue aurait-elle jamais une fin ? Le doute m'étreignit, la panique menaça de submerger ma raison vacillante.
Mais déjà, sa silhouette spectrale s'évanouissait au coin d'une rue lépreuse, happée par la nuit complice et ricanante. Désespéré, je forçai l'allure, tendant le bras pour la saisir, à m'en déboîter l'épaule.
« Attends-moi ! Ne me laisse pas ! Pitié ! »
Mais déjà, elle s'était éclipsée, leurre ondoyant et perfide, éternel mirage. Ne restait plus que l'écho de sa voix crépusculaire, incantation ensorcelante qui vrillait l'élixir de mes veines.
« Vite, vite, mon bel éploré ! Je n'attends pas, moi ! Attrape-moi... si tu peux ! Vite, ou tu me perdras à jamais... »
Son rire acide déchira la nuit, trille hystérique étouffé par le vent mauvais. Je titubai, la vue brouillée de larmes cristallines, le souffle en charpie. Un goût de cendre et de fiel me poissa la langue. Vaincu. Défait. Vidé. À genoux sur le bitume exsudant une humeur noirâtre, je levai vers la lune moqueuse des yeux vitreux, délavés.
« Pourquoi me tourmenter ainsi, garce ?! Pourquoi ce jeu cruel ? Je ne suis qu'un pantin désarticulé entre tes griffes... Tu me vides, m'évides, me dépossèdes de moi-même... C'est donc cela la rançon de l'Art ? Cette torture, ce calvaire sans fin ni trêve ?! »
Des sanglots convulsifs me secouèrent, spasmes de désespoir qui me vrillèrent les entrailles. Recroquevillé à même le sol, je me sentais sombrer, aspiré par un nœud de ténèbres insondables... Quand soudain, deux bras ensorceleurs m'enlacèrent, tièdes et veloutés. Son souffle de menthe brûlante me caressa la nuque, crépitement délicieux.
« Allons, joli cœur... Ressaisis-toi ! Tu as réussi la première et seule épreuve. Tu as accepté tes Doutes. La route est encore longue, mais le plus dur est fait. Ensemble, nous irons loin. Fais-moi confiance... Je suis là, en toi, autour de toi... Je ne te quitterai plus... »
Subjugué, transi, j'acquiesçai dans un soupir d'extase, tandis qu'elle se fondait en moi, lave incandescente dans mes veines. Mon esprit s'embrasa, feu d'artifice de visions, de rimes incendiaires, de métaphores sulfureuses. Nos pensées se mêlaient, s'entrechoquaient en une sarabande effrénée. J'étais Elle, Elle était moi...
Ragaillardi, je dévalai les ruelles tortueuses d'un pas allègre, manteau claquant au vent telle une bannière de liberté. Un rire fou, cathartique, jaillit de ma gorge, explosion de joie pure qui se répercuta sur les murs telle une symphonie démente. Les passants interloqués me fixaient, ébahis devant ce spectre hirsute qui gesticulait en déclamant des vers abscons. Mais qu'importait ! J'étais ivre de mon nouveau pouvoir, auréolé de la grâce du Verbe.
Je m'engouffrai dans l'antre exigu qui me servait de logis. Tout y était sens dessus dessous, comme après le passage d'un ouragan. Manuscrits épars jonchant le sol, encrier renversé dégoulinant sur le parquet tel un sang d'encre... Au mur, punaisés, des gribouillis rageurs, esquisses avortées de l'œuvre à venir. Feuilles recouvertes de pattes de mouche indéchiffrables, sillons de mots-fièvre couchés dans une hâte fébrile.
J'allumai une cigarette d'une main tremblante, tirai une bouffée âcre. Mon regard se perdit dans les volutes bleutées qui montaient en spirale, ensorcelantes. Soudain, une phrase jaillit des limbes, tranchante comme un soc de charrue, bouleversant mon âme comme une motte de terre noire et grasse :
« Le Poète est cet éternel insurgé qui, dans le sillage du Grand Pas, trace son propre sillon... »
Je me jetai sur ma plume, transcrivit les mots en tremblant d'excitation. Oui, c'était cela ! Le soc de ma plume s'enfonçant dans la glèbe des phrases, traçant son loyal sillon dans la matière du langage ! Soc étincelant s'obstinant à creuser son unique pertuis, contre vents et marées, à l'assaut des ténèbres... Encre, semence de folie, levain des imaginaires...
Alors lentement, langoureusement, dans une transe inouïe, je fis jaillir des mots nouveau-nés, constellés de l'écume de nos deux imaginaires conjugués. Verbe fauve, phrases reptiliennes, images convulsives. Ma plume tremblait, fébrile, palpitante, traçant d'impérieux sillons sur une page vierge surgie de nulle part.
Je m'enivrai follement de l'encre fraîche, brûlante, qui giclait, éclaboussait le vélin telle une coulée de lave noire et sirupeuse. Nos spasmes conjugués se répercutaient dans la déflagration des syllabes, l'ondoiement des vers affolés, en plein cœur du magma poétique. C'était si bon de brûler ensemble, de se consumer comme une torche vive dans le rougeoiement de l'Art !
J'écrivais, écrivais comme un forcené, comme un possédé. Les feuillets noircis s'amoncelaient, dans une orgie scripturaire inouïe. Mots-pulsations, phrases sismiques venues des tréfonds, déferlante diluvienne d'images et de fulgurances... Tout ce qui était en moi se déversait, se dévidait en un flux irrépressible, magma poétique éructant du plus profond de mes entrailles...
J'étais ce volcan de mots en perpétuelle irruption, faisant voler en éclats la croûte de la langue pour mieux en révéler les secrets incandescents ! Poète-boxeur, cognant, uppercut après uppercut, les vocables réfractaires, pour les soumettre au dictat implacable de mon imaginaire !
Et j'écrivis, écrivis jusqu'à l'aube blême, jusqu'à ce que l'épuisement me terrasse enfin, pantelant et comblé, repu de toute cette semence verbale répandue aux quatre vents du délire...
Je m'effondrai, la joue contre le bois rugueux de la table, un sourire extatique sur les lèvres. L'Œuvre était là, palpitante, telle une bête à peine née dont on devine déjà les crocs et les griffes. Une monstruosité magnifique, un joyau sombre tout droit surgi de la matrice des mots...
Cette fusion sublime, cette petite mort extatique dura des heures, des jours, une éternité...
La révélation s'imposa brutalement, avec la force d'un coup de poing en plein plexus :
L'Espérance, cette fuyante capricieuse, était tapie en moi depuis le début ! Sa quête éperdue, ses épreuves initiatiques n'étaient qu'un leurre, un trompe-l’œil pour mieux me renvoyer à l'essentiel. Tel était son ultime secret : nulle muse extérieure, nul deus ex machina pour pallier aux insuffisances du Poète ! Tout était là, en dedans, dans l'ambre de ma psyché, dans la moelle de mes os, dans la sève bouillonnante de mes veines ! Il suffisait de savoir regarder...
Car l'Espérance n'est qu'un mirage que l'on poursuit. Ses multiples artifices - promesses mielleuses, éclats trompeurs, volutes enjôleuses - ne sont que les reflets de nos propres fantasmes intérieurs. Telle une célèbre diva, elle se drape de mystère, joue de ses charmes pour mieux attiser le désir. Mais ces apparats ne sont que poudre aux yeux, feux follets pour égarer le poète dans le dédale de son propre esprit. L'Espérance n'est qu'un miroir aux alouettes qui nous renvoie à nous-mêmes, à l'infini. Sa lumière n'est que le pâle reflet de la flamme qui couve en nous...
Fourbu mais revigoré, je me redressai péniblement, avec la sensation exquise de renaître de mes cendres. Un tourbillon chimérique m'habitait, me transportait, me transfigurait. J'étais un autre, lavé de mes Doutes, purifié par les flammes cathartiques de la Création. Du plomb vil de mes terreurs, j'avais conçu l'or éblouissant de la Poésie...
Je caressai le manuscrit du bout des doigts, plein de déférence et de crainte révérencielle. Je savais que plus rien ne serait comme avant. J'avais accouché de ce projet si longtemps porté, dans la souffrance et les affres créatrices. J'avais hurlé, gémi pour lui donner le jour, pour l'extirper de la gangue de mon imagination tourmentée.
Désormais, une part de moi vivrait à jamais, incrustée dans l'ambre des phrases, scellée dans le ventre des strophes. J'avais arraché un morceau d'éternité au temps carnassier, gravé mon nom en lettres de feu dans le grand livre universel.
Car telle est l'ultime Espérance des Poètes : se soustraire à l'oubli et à la mort, faire de leurs mots une digue insubmersible contre le flot du vide et du non-être... Bâtir, phrase après phrase, vers après vers, ce monument d'éternité que rien ne saurait assaillir, pas même les siècles rongeurs...
Ô rage, ô désespoir d'être à ce point habité, crucifié par le Verbe ! Passion cruelle et délicieuse, eucharistie de douleur par laquelle le Poète se consume tout entier, pour renaître, phénix des mots, de ses propres cendres...
Je serrai le manuscrit contre mon cœur, mon enfant, mon trésor. Il était ma chair et mon sang, le fruit bourdonnant de mes entrailles. Je lui avais donné la vie, insufflé la divine étincelle qui fait d'un gribouillis un Poème...
Qu'importait désormais la reconnaissance, la gloire éphémère des hommes ? J'avais atteint cet état de grâce, ce frisson sacré ressenti par le Créateur au soir du sixième jour... J'avais pétri le limon rebelle du langage, l'avais forcé à épouser les méandres de mon esprit délirant. J'étais ce Prométhée libérant le feu des mots de sa geôle de silence...
L'Espérance se love dans le cœur de chaque Poète, flamme inextinguible qui le pousse à créer, envers et contre tout, contre vents et marées. Car il sait qu'au bout de la Nuit, même la plus opaque, point toujours l'aube délicate du Verbe...
Et c'était là la leçon de mon périple initiatique. Nulle Espérance hors de soi-même, nul salut qui ne soit la conquête acharnée de son propre royaume intérieur... Telle était la clé, l'ultime révélation que m'avait délivrée ma muse capricieuse...
Ô Espérance, fol oiseau perché sur l'épaule des Poètes, ne cesse jamais ton doux ramage ! Chante, chante encore, et que ton chant soit la lanterne magique éclairant leurs pas !
Que vienne la Mort, que bondissent ses chevaux blêmes ! Je l'attends de pied ferme, le vers bien haut, prêt à la défier dans l'arène solaire de la page ! Car je sais que l'encre est la plus sûre armure, la plume la plus redoutable épée...
Je me dressai, brandissant mon Œuvre à bout de bras. Le soleil levant nimbait la ville d'une lumière diaphane, liquide, baignant d'or les façades encore embrumées de songes. Il se reflétait, rutilant, sur la couverture immaculée de mon précieux manuscrit.
Tel Moïse descendant du Mont Sinaï, les tables de la Loi au creux des paumes, je dévalai les marches quatre à quatre, le cœur battant la chamade. J'exultais, brûlais d'un feu dionysiaque, possédé par la divine folie de la Création. Le monde était à moi, et j'étais au monde, enfin décillé, lavé du voile des apparences...
Je déambulai au hasard des rues bruissantes d'une vie neuve, euphorique, prêt à embrasser le bitume et les murs ! Tout m'apparaissait transfiguré, magnifié, palpitant de sens et de merveilles ! Les mots dansaient devant mes yeux, se combinaient en de fulgurantes volutes, calligrammes hallucinés dont j'étais le démiurge enfiévré...
J'étais ce "voleur de feu" galopant vers de nouvelles illuminations ! Nul besoin d'un "bateau ivre" pour larguer les amarres, mon bastingage à moi était fait d'encre et de songes, ma boussole réglée sur le septentrion scintillant de l'Idéal ! Ma levure, les mots que je distille, multipliant et transformant le Réel en Absolu.
Ô jouissance de la Création, ô volupté sans pareille de se sentir porté, transcendé par le souffle brûlant du Verbe ! Ivresse sacrée de chevaucher la Chimère des mots, de s'envoler sur le tapis volant de l'imagination ! Le Poète est ce funambule marchant sur le fil de ses propres phrases, au-dessus du précipice grondant du Néant...
Je dévalai les boulevards d'un pas fantasque, manteau flottant au vent telle une voilure ivre, déclamant à tue-tête des bribes incohérentes de mon Œuvre naissante. Les passants me regardaient, interloqués, comme on observe un fou ou un prophète. Mais je n'en avais cure, tout à la jubilation barbare des mots qui me boutaient le crâne !
Car ma vraie patrie était celle, mentale, onirique, du langage. Mon seul drapeau, l'oriflamme incandescent de la Poésie claquant dans le ciel de l'esprit ! J'étais apatride de la réalité, citoyen de plein droit du royaume de l'imaginaire...
La voie poétique est un chemin ardu, semé d'épines et d'embûches, mais c'est le seul qui vaille d'être emprunté. Car il mène au cœur secret des choses, au point névralgique où la vie et le songe communient...
Je jetai un dernier regard embué sur la ville qui s'éveillait, palpitait d'une ardeur confuse. Je humai l'air à pleins poumons, gorgé d'effluves d'une aube en gésine. Puis, sans me retourner, je pris mon envol, porté par l'énergie crépitante de mes propres mots.
Je le savais désormais, j'en avais l'intime conviction : par son Art, le Poète peut changer la face du monde, le ré-enchanter, le nimber d'un halo d'éternité... À la sueur de son âme, dans le sang de ses doutes, il fait jaillir du Néant le feu prométhéen de la Beauté. Il est ce démiurge à l'état pur, tournant et retournant la glaise des mots jusqu'à y insuffler la vie...
Le sens de ma quête, la destination de mon itinérance poétique : rallier ce point sublime, cette acmé où l'Espérance et la Beauté se fondent, fusionnent en un éblouissant triomphe...
Que vienne la Nuit, que mugissent les bourrasques ! Je ne tremblerai plus. J'avais trouvé mon étoile, ma lumière intérieure pour guider mes pas. Elle ne me quitterait plus.
Longue vie à la Poésie, cette Esperance à visage humain ! Et vive les Poètes, ces éternels rêveurs qui s'obstinent à croire qu'un autre monde est possible. Un monde plus beau, plus vrai, plus intense.
J'en fais le serment : tant qu'il y aura des Poètes pour veiller sur la flamme vacillante de l'Espérance, le Beau ne mourra jamais !
Le monde étalé sous mes semelles n'était plus qu'un linceul de brume déchirée. L'horizon tremblait, miroitait comme une promesse à portée de main. Je bandai mes muscles fourbus, déterminé à marcher jusqu'au bout de la Nuit des vocables, jusqu'à en percer le mystère ultime...
Et ce mystère avait un nom, un seul : POESIE.
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