Le crime du vol SunExpress

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Misère de misère ! Je savais bien que prendre l’avion était une mauvaise idée. Quelle folie m’a donc saisi ? Me voilà coincé dans une boite à sardines volantes, un « bing » quelque chose. Ah ! Je regrette amèrement les bons vieux voyages en train. Je regrette tout autant d’avoir pris une tasse de thé avant de quitter le plancher des vaches. Non seulement était-il exécrable, mais à présent, une envie irrépressible d’aller aux toilettes m’étreint. Toutefois, il ne sera pas dit qu’Hercule Poirot sera allé uriner dans un avion. Autant essayer de manger une assiette de spaghettis pendant un tremblement de terre.

Je suis vraiment serré, à cette place. Ma ceinture me comprime terriblement. Plus généralement, une aura écrasante transpire chacun des rivets de l’appareil. Ah ! Que suis-je donc allé faire dans cette galère ? Je ne tiens plus : il m’est nécessaire d’aller aux latrines.

Mon voisin de gauche me bloque hélas le passage jusqu’au couloir central. Il dort, l’animal ! Comment peut-il sommeiller dans un avion ? J’essaie tant bien que mal de me glisser entre lui et le siège de devant, mais mon embonpoint m’en empêche. Miss Lemon serait ravie de me faire une remarque à ce sujet. Le monde entier s’est aujourd’hui accordé pour me contrarier.

En forçant un peu trop, je bouscule l’homme assoupi. Celui-ci s’effondre avec fracas dans l’allée. Je ne crois plus qu’il dorme. Le mince filet de sang qui s’écoule de la commissure de ses lèvres en est le témoin.

Une femme se met à hurler. Les jeunes demoiselles ne savent plus que crier d’une voix stridente, de nos jours. Autrefois, on se serait précipité pour essayer de sauver le blessé ! Et voilà que maintenant, l’ensemble de l’avion s’égosille de terreur. Cependant, une hôtesse un peu plus dégourdie que les autres accourt pour examiner la victime. Elle s’agenouille et prend son pouls.

« Est-il encore en vie ? » lui demandé-je.

« Non, il nous a quitté. » me répond-t-elle, pâle.

Je me signe aussitôt.

« Permettez que je l’observe à mon tour. »

« Non ! Bien sûr que non ! Qui êtes vous, d’abords ? » s’écrie-t-elle.

« Achille Navais, détective privé. » lui réponds-je en tendant une de mes cartes fictives.

Après avoir jeté un rapide coup d’œil à mon document plus ou moins officiel, la jeune femme s’écarte et me laisse approcher le cadavre. Il ne me faut pas longtemps avant de reconnaitre les symptômes d’un empoisonnement au cyanure : mâchoire serrée, peau rougie, odeur du toxique. Je remarque que l’homme tenait un verre dans sa main. Je le renifle : du champagne. Les assassins ne sont décidément pas très originaux. Un des rares points positifs de cette affaire est que le coupable se trouve dans l’avion. La dose ingérée a dû être très importante et donc causer la mort rapidement. De plus, une dose plus faible aurait causé des signes particulièrement visibles. La question habituelle s’impose à présent : qui a mis du poison dans le gobelet, et comment ?

L’hôtesse qui a fournit la boisson est évidement suspecte. Toutefois, un passager aurait pu, en passant, déposer subrepticement une pincée de sel de cyanure. La victime aurait aussi pu commettre un suicide. Ah ! Comment se concentrer avec un vacarme pareil ?

« Mademoiselle ? » demandé-je à la jeune femme encore agenouillée devant le cadavre. « Pourriez-vous faire en sorte que ce troupeau bruyant se taise ? »

Aussitôt, elle se lève et part dans le cockpit. Autant en profiter pour identifier le défunt. D’après sa carte d’identité, cet homme s’appelle Alexis Cardellier, nationalité anglaise, trente-huit ans, représentant en assurances. Charmant métier ! Je note que son portefeuille est bien rempli. Hm… Un escroc, peut-être. Il me faut maintenant savoir qui aurait pu avoir un lien quelconque avec lui. Je vais commencer par l’équipage.

Le nez de l’appareil est au moins aussi agité que son milieu. Un steward essaie tant bien que mal de calmer la foule pendant qu’un petit groupe d’hôtesses est en train de discuter. D’autres, à part du groupe, courent dans toutes les directions. Je vais demander à ces charmantes jeunes femmes laquelle a servi son verre à la victime.

* * *

Etrangement, la personne qui a donné son champagne au défunt est la même que celle qui a volé à son secours. La demoiselle ne semble pas connaitre l’assureur et n’a fait que lui vendre un verre. Il est encore trop tôt pour l’incriminer, d’autant plus que n’importe qui d’autre peut être l’assassin. Pendant mon petit interrogatoire, une autre hôtesse vient et m’assure que « Félicie » n’est surement pas la coupable. Il semblerait que les deux soient amies. J’ai remarqué parmi les autres membres de l’équipage une ancienne à peine choqué par ce qui se passe, une nouvelle qui ne cesse de gémir, une demoiselle d’une trentaine d’années n’arrivant pas à retenir un flot de larmes ainsi que le steward dont la panique l’a manifestement perdu. La plus âgée de ces dames s’est révélée très laconique et ma présence semblait l’incommoder. Il faut admettre qu’elle non plus n’est pas la plus agréable des personnes. La jeune femme en pleurs m’a semblé bien évasive lors de notre discussion. Elle a sans doute quelque chose à cacher, mais je ne saurais dire quoi. Entre mensonge personnel et mensonge criminel, il est difficile de faire la différence de visu. Quant au steward, je ne lui trouve pas une allure de meurtrier, mais mon expérience m’a déjà prouvé qu’il faut se méfier des apparences innocentes.

Mon cher Poirot, il est temps de faire fonctionner tes cellules-grises. Il ne reste que deux heures de trajets, ce qui peut s’avérer suffisant à condition que tu réfléchisses. Parmi les passagers, qui pourrait avoir un quelconque intérêt à tuer un assureur ? La réponse qui s’impose renforce mon idée d’un escroc. Bien ! Il y a cent trente deux passagers en comptant les enfants, les handicapés et les personnes sans doute trop âgées pour commettre un crime. Je vais devoir les interroger une à une… Commençons !

* * *

Fort heureusement, l’hôtesse dégourdie décide de venir m’aider à interroger les suspects. D’après ses dires, il semblerait que son père ait travaillé dans la police. Je gagne grâce à elle un temps précieux : je n’ai eu à interroger que soixante quatre suspects. Après avoir recoupé mes résultats avec la charmante jeune demoiselle, il semblerait qu’il ne reste que cinquante et un coupables potentiels, les autres étant incapables d’un crime ou ne s’étant pas levé du trajet. Poirot, tu progresses. Hélas, malgré cette avancée, les résultats sont aussi décevants : personne ne connaissait la victime. Faudra-t-il que je fouille les bagages ? Je préfèrerais éviter cette corvée, d’autant plus qu’il ne me reste qu’un peu plus d’une heure. Le temps me presse dangereusement.

Presse ? Voilà que mon envie pressante me reprend. Ce n’est pas le moment ! Ah, rien à faire. Quel déshonneur ! Au moment où je m’apprête à fermer la porte des toilettes, Félicie court me voir ; elle est blême. Dans sa main, un petit sachet plastique remplie d’une poudre blanchâtre. Tant pis, je sors des W.C. pour écouter ce qu’elle a à me dire.

« J’ai trouvé ce sac plastique dans le sac de ma collègue Valentine, celle qui pleurait beaucoup. » me révèle-t-elle en tremblant.

Je saisis la pochette : odeur de cyanure. Il est très probable que ce que la victime a ingéré provienne de ceci. Toutefois, cette découverte me semble un peu trop aisée. Généralement, les malfaiteurs ne conservent pas sur eux l’arme du crime. Toutefois, il peut s’agir là d’une erreur commise par un meurtrier amateur. Désappointant… Le professionnalisme se perd, de nos jours.

« Ne crions pas victoire trop tôt ; » temporisé-je, « cette preuve peut avoir été placée là à escient. Il nous faut continuer nos recherches afin de confirmer ces soupçons. »

Etrange, ce paquet de cyanure. Le meurtre était forcément prémédité puisque que l’assassin avait prévu du poison. Pourquoi ? Qu’est ce qui a pu motiver ce crime ? Qui voulait tuer cet assureur ? Comment notre homicide a-t-il pu savoir quel avion la victime allait prendre ? Ce ne peut être un concours de circonstance : la présence et d’Alexis Cardellier et de son empoisonneur dans le même aéronef a dû être prévue. Comment ? Comment ? Je suis en plein dans une impasse ; il me faut une nouvelle piste. La théorie de l’hôtesse-scélérate me parait un peu trop simple et le manque de mobile empêche toute conclusion. Il n’est pas facile de se procurer du cyanure. Qui pouvait s’en procurer ? Pourquoi l’avoir gardé ? Trop de variables ! Trop d’inconnues ! Cette équation est insoluble !

Sauf si…

Il me faut retourner voir l’équipage. D’après leurs réponses antérieures, le steward serait resté dans l’avant de l’avion le laps de temps précédant la mort de Cardellier. Il a donc pu voir les allers-retours de ceux qui sont allés visiter le cockpit.

« Heu… Je ne sais plus… Si ! Il y avait une dame qui cherchait les toilettes… et un enfant… Je crois que c’est tout. Non, il y avait aussi un homme. Je crois qu’il voulait parler avec Valentine. Heu… oui, c’est ça ! Il a demandé à Sylvie où elle était… Elle saura vous dire. Oui, Sylvie… »

Ce jeune homme semble profondément troublé par les évènements. Je lui demande alors qui est cette « Sylvie », puisque Félicie m’a déjà parlé de Valentine. D’après une réponse pour le moins hésitante, Sylvie serait l’hôtesse assez âgée aussi insensible qu’un pain de glace.

Je vais de ce pas lui demander qui est venu rendre visite à Valentine. En lieu et place d’accueil, Sylvie me reçoit par un regard méprisant. Elle grommèle qu’elle n’a pas beaucoup de temps, et que les amourettes dans l’avion la laissent de marbre.

« Pourriez-vous malgré tout me dire qui voulait voir Valentine ? »

« Oui. C’était la victime. »

« L’a-t-il formellement nommée ? » demandé-je en contenant ma rage.

« Non. Il n’a parlé que d’une « petite poulette blonde ». J’ai aussitôt compris qu’il s’agissait de cette sale allumeuse. C’est tout. » déclare Sylvie avec tout le dédain possible.

« Et il ne vous est pas venu à l’esprit de me parler de tout ceci ? » tempêté-je, les poings serrés.

Pour seule réponse, mon interlocutrice inspire en bombant le torse et tourne les talons, outrée. Cette vieille perruche m’a fait perdre plus d’une heure ! Le défunt est bel et bien venu dans l’avant. Il me faut maintenant interroger à nouveau la jeune hôtesse. Celle-ci ne s’est hélas toujours pas calmée.

« Etes-vous bien sûre de n’avoir jamais vu cet homme avant de monter dans l’avion ? »

Mon énervement a rendu mes propos trop acerbes pour la timide hôtesse. Un nouveau flot de larmes s’échappe de ses yeux tandis qu’elle hoche craintivement la tête de droite à gauche.

« Pourtant, je sais de source certaine qu’il est venu vous parler. Qu’avez-vous à répondre ? »

« Je… je vous jure… je ne le connais pas… » bredouille-t-elle.

« Mais si vous ne le connaissiez pas, alors pourquoi voulait-il s’entretenir avec vous ? Et de quoi ? » insisté-je.

« Il ne m’a pas parlé » s’écrie-t-elle dans un sursaut de révolte. « Je l’ai juste vu près des casiers, et quand il m’a aperçue, il est tout de suite parti. Je n’ai rien fait de mal ! C’est la vérité ! »

« Je vous remercie, mademoiselle. Reprenez votre souffle, à présent. »

Bien. Il m’apparait que j’ai assez d’indices pour déterminer l’identité du coupable. Je m’en vais prévenir Félicie au plus vite.

* * *

« Mon amie, je possède à présent l’identité de notre meurtrier. »

« Qui ? » s’exclame l’hôtesse, emplie d’une impatience sans bornes.

« Procédons par étapes, voulez-vous ? Bien. Depuis le début de cette affaire, un problème d’importance se posait : comment victime et assassin pouvaient-ils se trouver dans le même avion ? Un meurtre ne s’improvise pas, a fortiori dans un aéronef. Après tout, y’a-t-il pire endroit pour assassiner quelqu’un ? Certainement pas, je vous le concède.

Un élément est venu perturber cette enquête qui déjà s’enlisait : votre découverte du sachet de cyanure. Dès le moment où vous me l’avez présenté, j’ai senti que quelque chose n’allait pas. En effet, les membres de l’équipage ne sont pas au courant de qui monte de leur avion. De plus, il aurait fallu une extrême anticipation afin de déterminer exactement où et quand la victime serait passagère afin d’être présent dans le même vol. Non, ce n’étais pas possible. Vous et vos collègues étiez donc innocentés d’office. Pourtant, quelqu’un a effectivement déposé un objet compromettant dans le sac de votre collègue. Cela implique que quelqu’un est venu près de vos affaires. Or, qui est allé à proximité des casiers ?

Pour trouver une réponse, j’ai interrogé le steward qui n’avait pas quitté cette zone avant le meurtre. Il n’a vu passer que quelques personnes : une vieille femme incontinente, un petit enfant… En somme, des gens fort peu soupçonnables. Toutefois, un troisième individu est parvenu à l’avant de cet appareil. Devinez qui. »

« Le coupable. Vous me l’avez dis. » me réponds aussitôt Félicie. Ah, jeunesse irréfléchie…

« Certes… Eh bien l’homme qui est venu faire la conversation avec votre collègue Valentine, qui ne lui a finalement pas adressé une parole et qu’elle a trouvé rodant près de ses affaires, je vous le donne en mille : il s’agit d’Alexis Cardellier. C’est lui qui est venu placer le cyanure dans le sac de notre pauvre hôtesse, car voyez-vous : la victime était en fait le coupable ! »

« Un suicide… » murmure mon interlocutrice, soudain songeuse.

« En effet, un suicide. Je soupçonne notre individu de n’être pas doué de beaucoup de scrupules, comme en témoigne son portefeuille. Comme vous vous doutez, peu de gens transportent avec eux une forte somme en liquide. Je suppose qu’après nombre d’escroqueries, sans doute rongé par les remords, notre assureur a décidé de mettre fin à ses jours. Il s’est fourni du poison, l’a versé dans son verre, puis est venu déposer l’excédant de toxique à un endroit qui permettrait de supposer à un meurtre. C’était un crime bien pensé, mais on n’échappe pas à Navais. »

« Vous avez sans doute raison… Vous êtes décidément un grand détective. Je me demande pourquoi je n’avais jamais entendu parler de vous. Toutefois, je crains qu’il ne reste quelques points d’ombre dans cette affaire. Non ? »

« Ma chère, l’enquête qui sera menée sur la terre ferme nous donnera le fin mot de l’histoire. Sachez cependant que le suicide me parait d’autant plus probable que notre homme était particulièrement nerveux durant le début du trajet. Il ne cessait de regarder sa montre avec agitation, comme s’il attendait quelque chose. Sa mort, sans doute. »

Poirot, qu’as-tu dit ? Sa montre ? Quelque chose me revient soudainement en tête. Non ! Je me suis trompé. Comment cela avait-t-il pu m’échapper ? Ce n’est pas un suicide, c’est un meurtre, un vrai meurtre ! Quant au coupable…

* * *

Nous avons atterris. Les passagers descendent petit à petit, accueillis par la police. Bientôt, il n’y a plus personne dans l’avion. Toutefois, je reste résolument assis à ma place. Après quelques minutes, Félicie vient me voir.

« Que faites vous ? » me demande-t-elle. « Vous devriez sortir. »

« Non, mon amie. Voyez-vous, j’attends le coupable. »

« Le coupable ? » s’étonne-t-elle en crispant ses lèvres. Mais, vous l’avez dit vous-même : c’est un suicide. Votre criminel est mort en même temps que sa victime. Il ne viendra pas à votre rendez-vous. »

« Si, il viendra, jeune sceptique ! Pour être tout à fait franc, il est venu. »

Félicie a un mouvement de recul. Elle a l’air affolé, à présent.

« Oui, il venu, puisque c’est vous, l’assassin ! » révèle-je triomphalement.

« Voyons, c’est ridicule… »

« Ne tentez pas de me mentir. Je sais que vous l’avez tué, et ce grâce à un simple détail. Sa montre ! Je vous ai dit que Cardellier semblait tendu lors du voyage, qu’il ne pouvait s’empêcher de fixer sa montre. Or, si vous examinez le cadavre, vous remarquerez qu’il n’en porte pas à son poignet. J’ai fait cette même constatation après qu’il soit tombé au sol. Une simple broutille qui a toute son importance. Je pense que vous avez compris. Quand le chronomètre a-t-il disparu ? Juste après que vous ayez pris le pouls de Cardellier à l’endroit où il le portait. Je ne sais pas encore quelle intérêt représente cette montre, mais elle incarne votre mobile. »

Félicie n’a pas décroché ses yeux de mon visage. Elle hésite à dire quelque chose. Je sens que je vais avoir le fin mot de cette histoire. Lentement, elle plonge sa main dans une poche intérieure de sa veste bleue et en sort…

Le chronomètre. Une fois de plus, j’avais raison. A présent, cette charmante demoiselle va m’expliquer ses motivations.

« Monsieur Navais, j’ai confiance en vous. Je vais donc vous révéler la vérité. Vous avez raison, je suis bel et bien l’auteur de ce crime. Ce que vous ne savez pas, c’est que je suis agent-secret au service de la couronne, et que la « victime », comme vous l’appelez, fait en réalité partie d’un réseau terroriste international. Il devait transmettre des informations cruciales à la branche anglaise de son groupe, et ce dès son arrivée à Londres. Maintenant, vous avez sans doute deviné que les informations se trouvaient dans sa montre. »

Je ne peux m’empêcher de dévisager mon interlocutrice. Moi qui pensais que les histoires d’espionnage avaient cessées avec la chute du bloc de l’Est. Il semblerait que je ne sois pas au bout de mes surprises.

« Tout cela est bien et beau » répliqué-je, « mais qui me prouve que ce n’est pas vous la terroriste ? Il se peut que Cardellier soit le véritable agent du gouvernement, et que vous l’ayez tué afin de l’empêcher d’éventer votre groupe extrémiste. »

« La seule preuve que je puis vous donner est votre vie. » réponds aussitôt la jeune femme. « Si j’étais effectivement la terroriste, croyez bien que je ne vous aurais pas laissé survivre. Je me serais arrangée pour qu’un autre « accident » survienne. Si vous parvenez à tenir votre langue, mes efforts n’auront pas été vains et vous pourrez continuer votre vie comme si rien ne s’était produit. »

« Puisque nous parlons d’efforts, pourquoi avoir tenté de faire accuser votre « collègue » ? »

Félicie se met à rire. Je tente de rester impassible, mais cette réaction me vexe.

« Je n’ai jamais essayé de faire porter le chapeau à Valentine, mon bon Navais. J’étais certaine que vous parviendriez à la thèse du suicide. En réalité, Alexis n’était pas venu voir ma « collègue », comme vous dites. Il m’avait reconnu et étais allé fouiller dans mes affaires. Heureusement, Valentine l’a surpris et l’a ainsi empêché de poursuivre sa « visite ». J’ai tout de suite saisi l’occasion et déposé le poison dans le sac de cette pauvre hôtesse. Je vais vous le dire : j’ai eu énormément de chance sur cette mission. »

« De la chance d’être tombé sur moi, en effet. Bien ! Je vais vous croire sur parole et ne rien dire. Je crains que tout ceci ne me dépasse. Il est maintenant temps que je fasse ce que j’avais à faire depuis bien longtemps. »

Alors que je me lève, l’hôtesse lève le sourcil.

« Pourquoi allez-vous vers la queue de l’appareil ? »

« Pour aller aux toilettes, tout simplement. »

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