Chapitre 16

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Une fois à l’appartement, nous préparons nos bagages, je remarque que pour une fois Chloé choisit ses habits les plus féminins, prenant uniquement les robes d’été qui s’empoussiéraient depuis longtemps au fond de notre placard. Quand je lui en fais la remarque, elle m’explique qu’elle n'a pas envie de suffoquer à cause de la chaleur grecque.


Elle hésite un moment et finit par y ajouter la robe que lui avait acheté Pierre-Jean, ajoutant avant que je lui pose la moindre question qu’il faut mieux prévoir une tenue « élégante » et que je devrais prévoir un smoking de mon côté.


Nous nous couchons ensuite rapidement, nos nouveaux amis venant très tôt nous chercher pour nous amener à l’aéroport.


Le lendemain matin à leur arrivée, Cynthia se précipite dans nos bras :


-Je suis trop contente que vous veniez avec nous, vous allez voir ça va être des super vacances. Je suis sûr que vous allez trop vous plaire.


Elle enlace longuement Chloé tout en poussant des petits cris de joie, puis se jette de même dans mes bras. De mon côté je reste sur la réserve, ne voulant pas attiser la jalousie de ma chérie. Mais en tournant la tête je me rends compte que ce n'est pas nécessaire, car elle est occupée à discuter avec Pierre-Jean qui après lui avoir claqué une double bise appuyée s'est saisi de nos bagages et les pose dans le coffre du taxi.


Je passe ensuite sur le voyage qui s'est passé relativement rapidement, si ce n'est que ce fut l'occasion pour nous de découvrir un vol en business class, ce que nous avons grandement apprécié tous les deux. Le trajet s'est ensuite poursuivi par un taxi jusqu'au port où nous sommes montés dans le « petit » bateau de PJ.


Nous venons à peine de quitter la terre que Cynthia se dirige vers la cabine en nous disant qu'elle va se changer afin de commencer à parfaire son bronzage, ajoutant que nous devrions en faire autant. Nous hésitons un moment, puis Chloé se décide la première et suit la belle brune dans la cabine.


Je choisis de leur laisser leur intimité avant de faire de même, profitant de ce temps pour discuter avec PJ qui est à la barre. Il m'explique naviguer depuis tout petit et avoir passé son permis bateau en même temps que celui voiture. Il ajoute ensuite qu'il aurait pu avoir une embarcation plus grande mais qu'il n'aurait pas pu rejoindre directement sa maison avec et qu'il aurait fallu qu'il embauche du personnel pour l'entretenir et naviguer, ce qui lui aurait fait perdre en liberté. Il commence ensuite à me donner un cours de navigation, expliquant au novice que je suis comment il fait pour se diriger vers son port d'attache.


Puis il affiche un regard sérieux et me dit :


-En ce qui concerne notre pari, au vu des circonstances, je pense qu’il n’a plus lieu d’être. Vous avez surtout besoin de vous retrouver tous les deux après des évènements traumatisants comme ceux de l’autre soir.


C’est vrai qu’il y avait ce pari, avec tout ce qui s’est passé je l’avais oublié. Intérieurement, je suis surpris de sa réflexion, il y pensait donc toujours lui ? Mais je ne peux m’empêcher de me dire que je ne pourrai pas gagner ses fameux 100 000 euros. Cela aurait pu être de l’argent facile. Avec ce qu’il s’est passé, il y a encore moins de risques que Chloé ait envie de fricoter avec lui. En fait il a peut-être peur de perdre. C’est pourquoi je lui réponds en boutade :


-C’est sûr que je n’aurai pas été à l’aise de piquer 100 000 euros à notre sauveur.


-Parce que tu penses toujours que Chloé aurait pu me résister ?


-Je crois qu’elle a démontré qu’elle est capable de volonté non ?


-Oui, mais ça n’a rien à voir, là elle l’a fait pour te sauver, coucher avec moi elle l’aurait fait pour elle, afin de découvrir un autre plaisir.


L’aplomb de ce mec me surprendra toujours, il m’énerve, je n’ai qu’une envie c’est de le moucher. C’est pourquoi sans aucune réflexion je lui rétorque :


-Si tu es si sûr de toi, on n’a qu’à le maintenir ce pari, tu verras bien ce qu’il en est.


A peine les mots sortis de ma bouche, je ne peux m’empêcher de les regretter, mais il est trop tard pour les ravaler, je n’ai pas envie de perdre la face devant lui.


Je vois un léger sourire sur son visage avant qu’il me réponde :


-Moi, non si je proposais ça c’était pour vous épargner. Mais si tu es prêt à continuer,  à ta guise. Mais qu’on soit bien clair, je suis homme de parole, si on maintient le pari, il n’y a pas de retour possible. Si je vois que tu n’es pas capable de tenir la tienne, je pourrai en déduire que tu es quelqu’un de pas fiable par nature. Tu es donc sûr ?


Je me sens piégé et hésite pendant quelques secondes, mais la lueur narquoise que je vois dans ses yeux finit par me décider.


-Ok, mais comme tu as l’air si sûr de toi, tu ne verras pas d’inconvénient à augmenter les enjeux, 100 000 euros ce n’est pas assez pour le risque que je prends, il me faut plus. Les évènements des derniers jours m’ont fait comprendre à quel point je tiens à Chloé. C’est 1 000 000 euros que je veux.


En augmentant la somme je veux le forcer à refuser le pari, tout en ne perdant pas la face. C’est pourquoi, je suis surpris quand il me répond :


-Pas de problème et je te propose même quand je gagnerai le pari de te donner 100 000 euros en consolation.


Il me tend alors la main pour sceller notre accord, j’hésite un moment, puis finis par la saisir, l’importance de la somme emportant ma décision. Mais, curieux je l’interroge sur son aisance financière.


-En fait quand nous nous sommes présentés je n’ai pas été tout à fait franc avec toi. Je suis ton vrai patron.


-Qu’est-ce que tu veux dire par là, c’est ta mère la PDG non ?


-Oui, mais avec mon accord. Je t’explique, quand mon père est décédé j’avais 8 ans, je ne peux pas vraiment dire que je le connaissais, car il passait tout son temps au travail, comme s’il fuyait sa vie de famille. Je crois qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre lui et ma mère depuis très longtemps. Sans doute pour compenser, quand il passait du temps avec moi, c’était une fête permanente, nous allions dans les parcs d’attraction et il me couvrait de cadeaux. Toujours est-il qu’à son décès ma mère a appris qu’il avait fait un testament léguant l’entreprise à ses descendants et que dans le cas où ceux-ci seraient mineurs, ma mère en aurait la gestion jusqu’à leur majorité. Donc depuis que j’ai 18 ans je suis le seul et unique actionnaire et ma mère est mon employée, jusqu’à ce que je décide de la remplacer. Ce qui fait que techniquement, je suis déjà ton patron. Je ne voulais pas te le dire pour ne pas que notre relation en soit affectée. J’apprécie votre compagnie et je ne veux pas que des rapports hiérarchiques s’instaurent entre nous. Je ne sais même pas si j’ai envie de reprendre le rôle de ma mère. Cela lui ferait trop de mal de le lui retirer aujourd’hui. En plus elle est très rancunière et elle me le ferait sûrement payer par la suite.


Je suis estomaqué, je ne m'attendais pas à ses révélations. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'il va falloir encore plus que j'évite de me le mettre à dos. Mais un détail me titille un peu, je lui demande donc:


-Mais attend, tu as dit ses descendants, je croyais que tu étais fils unique.

-Oui mais ma mère a perdu un bébé peu de temps avant la mort de mon père, je suppose que le testament avait été fait à ce moment là.

-Je peux te demander si ce n'est pas indiscret, de quoi est mort ton père ?

-Crise cardiaque, il se surmenait trop. C'est pourquoi, moi je préfère profiter de la vie. Je l'ai toujours connu triste, je sentais qu'il n'était pas heureux quand il était avec nous. Même si avec moi il essayait de faire des efforts, c'était pas naturel. Je ne sais pas s'il m'aimait réellement.

-Il t'a quand même laissé toute sa fortune. Si vraiment il ne t'aimait pas, il n'aurait pas fait de testament.

-Moi je crois surtout qu'il culpabilisait. Mais bon il n'était pas le seul responsable de la situation. Heureusement, ma mère m'aimait pour deux. C'est pourquoi je fais pratiquement tout ce qu'elle me demande.

Ces paroles énigmatiques provoquent une intense réflexion dans ma caboche. J'en arrive même à le plaindre. Je comprends mieux son côté séducteur, il y a une blessure chez lui que l'absence de son père rend presque impossible à combler.

Mes pensées sont alors interrompues par la sortie des filles de la cabine. Je ne peux que retenir un sifflement d'admiration. En effet, si j'ai déjà eu l'occasion de voir Chloé en maillot de bain, elle a aujourd'hui choisi de mettre un bikini blanc que je ne connais pas et qui met particulièrement ses formes en valeur. En ce qui concerne Cynthia, je ne sais pas si le terme maillot de bain est vraiment adapté à celui qui cache le strict minimum de son joli corps nacré. Sa poitrine est à peine dissimulée par deux petits triangles de tissus retenus par une ficelle minimaliste et le bas n'est pas en reste, sacrifiant à la décence uniquement ce qu'il faut de tissu pour la côté face, le côté pile n'étant lui en rien caché par la ficelle disparaissant dans la raie culière.

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