Je l’ai suivi.

Je l’ai suivie ? Je l’ai suivie…

Non.
Mes pas m’ont mené jusqu’à lui.

Profonde… La ruelle, sombre…

Quelque part entre minuit et là-bas.

Je marche, je marche, je marche, je marche.

Quelque chose coule de son visage. Du bleu dans la neige.

C’est ce que je suivais, c’est ce que je suis…

Il pleut.

Je crois.

Je crois qu’il pleut.

Là ou plutôt ici.
Je ne sais pas. J’ai su ? J’ai peur.
J’ai peur…

C’est personne, c’est personne.

Personne va te faire du mal.

Il pleut toujours…
Je marche toujours…
J’ai froid un peu.

Un peu toujours.

Ça m’arrive quand je ne dors pas.
Je ne dors plus. Plus jamais.
Je n’ai pas envie.

J’ai envie…

Mes yeux brûlent. Ça fait mal mais je regarde toujours.
La silhouette dansante et l’ombre des arbres qui gisent gris noir. Diluent mes pensées.

Celles qui viennent sans demander.
Demander pourquoi. Pourquoi demander ?

Demander pour qui ?

Il pleut, il pleut, il pleut, il pleut.
C’est la fête dans ma tête.

Le bleu dans la neige.
Il ne faut pas que je tombe, pas que je tombe.

Garde le froid, il m’aide.

Sauf quand je dors.

Je ne le sens pas, je ne le sens plus…

Où est mon coeur ?

Je touche ma poitrine.
Pulsion légère.

Celle qui s’invite sans demander.

Quelque chose coule de son visage.
Bleu dans la neige, bleu dans la neige, bleu dans la neige, bleu dans la neige.

La pluie…

L’eau passe, la trace…

S’efface. Je tourne, poursuis, elle court, je m’enfuis.
Je la suis, perdue, halète, m’arrête.

Je tombe.

Je tombe, je tombe, je tombe, je tombe.
Elle m’attend.

Mes pieds se souviennent seuls.
Le corps suit.
N’a pas d’autre choix.

Je danse, danse, danse.
Danse sur ses pas.

Les miens ? Les siens.

Les siens…

Il fait bleu partout maintenant.

Dans la neige et dans le ciel…
Dans mes mains aussi.
Mes poumons.
Ma langue.
Mon estomac.

Le trou dans ma gorge.
Vide et terrible…

Il fait nuit.

Il fait nuit ? Il fait jour…

Il fait bleu.

Je ne suis pas mort.
Du moins pas encore.

J’écris toujours, mais plus ici.

C’est ce que je lui ai dit.

Aurais du lui dire ? Je le lui ai dit…

Personne le sait.

Personne le sait alors je le suis.
Je suis Personne.

Là. Il est là.

Me regarde.

Moi, je l’ai souvent regardée…

Sans comprendre, sans savoir.

Voleur.

VOLEURS, VOLEURS ! TOUS AUTANT QUE VOUS ÊTES !
$*;kjf;dhfsk,gq;lkjdgxhvb’’(”iotutouj;;;lpooijhkjgkfhdgfsdqssndg,hfj:j;h,;bdnsbhfgjkrtgf,,,,bfgrtjgdfv

SORTEZ DE MES PENSÉES !

Sortez…

Je l’ai trouvée.

Elle dormait ici et hier.
J’ai fermé ses yeux encore ouverts.
Pour qu’elle dort encore un peu.

Son visage. Son visage ?

Mon v..v.vi..vi..vivivi…VISAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAGE !!!

m…

m…m

m…

e…

sieu…

— Monsieur !

Monsieur ? Monsieur, vous allez bien ?

Autour, personne.

Ici, personne.
Quelque part.

Entre minuit et là-bas…

Le téléphone. Le téléphone ?

Plus de batterie…

Il grogne quelque chose.

Quelque chose de bleu.

Un pied dans la neige.
Halètement. Coeur qui bat.

Cri.

— QUE QUELQU’UN APPELLE UNE AMBULANCE !

Penché sur moi.
Quelque chose coule de son visage.
J’aime bien son visage.

Je le volerais bien…