Epilogue

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Jamal tend le Moka à la jeune femme blonde et, arborant son plus beau sourire, lui lance :

— C’est pour la maison Madame !

— Oh merci … mais que me vaut l’honneur ?

— Bah, ça compensera le petit désagrément de la semaine passée. Quand vous avez répandu tout ce café sur votre jolie robe.

Amusée, elle lui répond que ce n’était pas si grave et en aucun cas sa faute.

— Peut-être … mais franchement, vous en aviez partout, ça m’a carrément fait pitié.

Elle emporte son café et s’éloigne après l’avoir remercié, tout sourire. Jamal, lui, se dit qu’elle est sacrément jolie. Quelle jeune femme pétillante ! Il se fait la réflexion que depuis l’incident, il n’a plus jamais vu les deux SDF. Un autre, bien plus jeune, probablement plus fauché que réellement paumé, s’est approprié la place sur l’escalier. Tiens, et au fait, la jeune femme brune … en tous cas, elle ne s’arrête plus jamais pour discuter sur les marches du bas, pas avec ce jeune en tous cas. Le cafetier se demande d’ailleurs si elle emprunte encore chaque jour ce même couloir. Demain, il faudra qu’il y fasse attention. Oh et puis, à quoi bon.

***

Deux ans plus tard.

Elle aurait dû décliner quand Vincent a insisté pour l’amener à cette réception d’affaires. En cette fin de semaine, elle est lasse et fatiguée et V. est littéralement accaparé par ses collègues. Debout, sirotant son Spritz, elle fait un sort aux petits fours et observe les quelques dizaines de convives. Les employés de la boite sont à tu et à toi et manifestement, une partie des conjoints est coutumière de ce genre d’événement. Beaucoup semblent se connaître. Sa trop récente rencontre avec Vincent fait d’elle une petite nouvelle, même - ou surtout - parmi les conjoints. Mais son homme l'attrape par le bras.

— Ma Chérie …

Elle se tourne vers lui. Il est en grande conversation avec un couple. L’homme, la quarantaine, petite cinquantaine tout au plus, a des yeux verts comme elle n’en a jamais vus. Il est accompagné d’une très jolie femme blonde, plus âgée qu’elle mais particulièrement rayonnante.

— Ma Chérie, je voudrais te présenter André et son épouse, Marie. André, Marie, voici ma Chérie, Julie.

— Enchantée, vraiment …

Elle serre la main d’André puis tend la main vers son épouse. Au moment où elle s’en saisit, un frisson la parcourt toute entière. Est-ce la clim’ ?

— « En… enchantée Julie » bredouille l’épouse.

Elle ajoute :

— On … on se connait ?

— Je ne pense pas. Non.

— On s’est peut-être déjà vues quelque part.

Julie lui assure que non. Elle a une mémoire d’éléphant, presque photographique et s’en souviendrait.

— « Ah c’est bizarre, j’aurais cru » déclare Marie, avant d’ajouter :

— Si on laissait les hommes parler affaires ? Ça te dirait d’aller faire un tour sur la terrasse ?

***

À Paris, dans un recoin de la gare de Lyon, sous un tas de cartons, un frisson parcourt Nic. Il grommelle puis, pris d’une subite intuition, fouille sa poche à la recherche de la chevalière. Quand ses doigts l’effleurent, une douce tiédeur envahit sa poitrine. Il ne peut retenir un sourire.

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