Le Seul Chapitre

Une minute de lecture

Mais les beaux jours n’étaient plus. Maintenant la parure des arbres jonchait le sol humide, les pétales étaient passés de couleurs de pomme à couleurs de terre. L'odeur douceâtre des cadavres de vers grisâtres s'étant, imprudemment, échoués sur l'asphalte trop froide donnait mal au coeur.

Je fermai les yeux.

Je savais qu'au loin il y avait une plage grandiose, entrelacée d'albâtre, de marbre et de turquoise, où l'écume perlée s'échouait en dessinant de belles arabesques sur le sable d'or. Au loin on y voyait la côte luxuriante, forte de ses reliefs et de sa verdure. Elle avait des allures de diamant, dotée de tous ces asymétriques bezels. On y voyait la côte et quelques petites îles, chacune dotée du même teint d'émeraude qui seyait si mal aux êtres mais si agréablement à la nature. Il faisait doux, la chaleur était ponctuée de légers élans de brise. Il faisait beau, les nuages avaient établi leurs bruissements laiteux un peu plus loin à l'horizon. J'étais seule. Je criais au vent des paroles sans aucun sens, que l'écho dédaignait. Je riais, je pleurais de rire. J'étais ivre d'euphorie. Le tissu de ma tunique pourpre voletait, trempé et incrusté de sable. Je tremblais devant le ciel trop grand et trop azuré.

J'ouvris les yeux. Il n'y avait aucune plage pour moi au loin. Ni cela, ni autre chose. Il ne me restait que Cela; Ceci n’existait pas.

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