51 - Hateful brother

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 Chers lecteurs...

 Une chose est certaine : je n'assume absolument pas la tournure qu'a pris ce chap et je ne suis en rien responsable ! Si vous avez des comptes à rendre, voyez avec @Alex's_18 !!! 

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Il a beau refuser, je vois bien qu'il hésite. Je le sens : il meurt d'envie de jouer du violon. Il y a juste cette barrière qui le lui interdit, mais il suffirait d'un rien, de souffler dessus à peine, pour qu'elle s'effrite. Corentin est au violon ce que le violon est pour lui, le prolongement de son âme.

 Je regarde mes mains, un peu gêné de me sentir exclu de cette relation. Existe-t-il seulement une place pour une tierce personne entre un musicien et son instrument ?

 – Max...

 – Mmm ?

 – Arrête ça.

 Je relève les yeux, un peu perdu.

 – Arrêter quoi ?

 – De réfléchir, tu te poses trop de questions.

Et comment suis-je censé faire ça ?

 Je dois vraiment avoir une expression étrange parce qu'il attrape mon poignet et m'attire contre lui.

 – Qu'est-ce que tu fous ? m'offusqué-je en plaquant mes deux mains sur son torse pour le repousser.

 – Ça ne se voit pas ?

 – On va nous voir ! Ces bains son public, je te signale !

 Il dépose un baiser sur mon front.

 – Il n'y a personne. Juste toi et moi dans ce bain. Dans ce gigantesque bain. Si tu crois que je vais gentiment rester là à te regarder, tu te trompes.

 Je m'empourpre d'un coup. Ce n'est pourtant pas la première fois qu'on se retrouve seuls tous les deux, mais il n'est jamais aussi directe. Plaquées sur mes reins, ses mains m'empêchent de me soustraire à son emprise. De toute façon, ce n'est pas comme si j'en avais l'intention. Je crois que j'ai au moins autant envie que lui que cette étreinte s'attarde. Nos visages s'apprécient à quelques centimètres l'un de l'autre. Sa respiration frôle ma peau humide, ses iris verts se noient dans mon regard. Ai-je déjà fixé aussi longtemps quelqu'un dans les yeux ?

 – Tu sais ce que je me dis depuis quelques jours ? murmure-t-il.

 Mes mains remontent le long de ses bras tandis qu'il presse son front contre le mien.

 – Ça fait un moment que je cherche le morceau qui te définit le mieux, souffle-t-il. Et je crois que j'ai enfin trouvé...

 – Et après tu me dis d'arrêter de réfléchir, rétorqué-je à mi-voix, faussement sarcastique.

 – Non, je suis sérieux. Ton morceau à toi, c'est la Fantasie Impromptue de Chopin.

Je marque un arrêt et fronce les sourcils en me redressant. Ses bras m'empêchent de me dégager.

 – Sérieux ? T'as rien trouvé de plus original comme oeuvre ? protesté-je, vexé.

 – Vraiment rien de mieux...

 Sa voix est suave. Il relève mon menton des doigts et me décoche un baiser furtif.

 – Il ne t'arrive jamais, par moment, d'essayer d'entendre un morceau que tu connais par coeur comme si tu l'écoutais pour la première fois ?

 Facile. Qui n'a jamais fait ça ? Essayer de se projeter dans un paysage vierge. Redécouvrir des harmonies entendues des milliers de fois.

 – Tu sais qu'elle a été composée dans l'idée de générer un effet d'improvisation ? Une improvisation parfaitement structurée, qui s'inspire directement du Clair de Lune de Beethoven.

 Il dépose un baiser qui me fait frissonner près de mon oreille. Descend du bout des lèvres jusqu'à l'épaule. Mes mains agrippent ses bras.

 – Pas ici.

 – Et tu sais que ce n'est pas Beethoven qui a choisi son nom. On prête souvent à ce morceau un romantisme exacerbé alors qu'en réalité...

 Il embrasse la base de mon cou. Mes bras retombent doucement jusqu'à sa taille tandis que j'abandonne. Je me laisse aller à fermer les yeux, savoure ses lèvres sur ma peau. Est-ce que j'ai réellement cru que je pourrais gagner contre Corentin ? N'importe qui rêverait de jouer comme lui, mais n'importe qui rêverait également de son corps.

 – Alors qu'en réalité, il s'agit d'une marche funèbre. Chopin est à mes yeux bien plus romantique. Il a un don pour éveiller la passion. Un peu comme toi.

 Est-ce qu'il est en train de me dire que c'est de ma faute s'il ne résiste pas à la tentation ?

 Ses bras s'enroulent autour de mon corps. Il me soulève par les fesses. J'accroche mes jambes dans son dos, mes bras derrière sa nuque. Il me porte contre lui, m'écrase contre la pierre. Les notes d'une fantasy impromptue fougueuse s'imposent, à l'image d'un Corentin plein d'entrain. Ses lèvres se posent sur mon téton qu'il mordille.

 – Dois-je t'appeler Georges Sand ? lâché-je essoufflé.

 Il s'esclaffe.

 – J'espère que je suis plus beau quand même...

 Il remonte sur mon menton, embrasse mes lèvres. Ma langue s'engouffre dans sa bouche, emprisonne son souffle. Corentin se penche sur moi. Je l'embrasse avec passion. Dieu n'a pas été fairplay en lui octroyant autant de qualités.

 – D'autant que dans mes souvenirs, Sand et Chopin ne finissent pas ensemble...

 – Je ne laisserai pas ça arriver, répliqué-je en mordant sa lèvre.

 – T'es sérieux ?

 – Peut-être que tu ne sais pas tout de moi, rétorqué-je en fermant les yeux.

 Corentin vient me chercher d'un fervent baiser dans le creux de l'épaule. Sa main descend jusqu'à mon sexe qu'il caresse. Mon sang s'active, difficile de résister. Et profondément injuste que je sois le seul à subir. D'un geste soudain, j'attire sa bouche à moi et écrase mes lèvres sur les siennes. Il a le don pour rendre les choses compliquées.

 – Ma...

 Il reprend son souffle, surpris, mais se ressaisit bien plus vite encore. Il empoigne mon sexe d'une main, le sien de l'autre et se montre plus insistant. Sa bouche dévore la mienne. Son souffle saccadé se répercute sur mon oreille. J'enfouis alors ma tête dans son cou et le mords. Je le veux lui, son corps, son être, lui tout entier ; ne faire plus qu'un avec son âme, ne plus avoir à supporter cette intense frustration de le sentir hors de moi. Je ressers mes jambes autour de sa taille et me colle à lui. Son sexe est dur et frotte le mien à chaque coup de rein ; Corentin n'est plus que l'ombre de lui-même, rongé par le désir à mesure que le plaisir me gagne. Il gémit. Se lamente. Sa voix grave, presque rauque, me procure des frissons, tant et si bien que son contact en devient électrique. Mon sang bouillonne. Je m'agrippe, me presse vigoureusement entre ses doigts, porté par le plaisir.

 – Max...

 Je n'ai plus la force de répondre. Seul un gémissement à peine contenu s'échappe de ma gorge.

 – Max !

 William ? La main de Corentin se presse tout à coup sur ma bouche et m'intime de me taire alors qu'il nous plonge dans l'eau dans un ultime réflexe. Je mets un peu de temps à comprendre ce qui se passe entre Corentin qui peine à retrouver son souffle et la silhouette du grand-frère qui approche du bassin.

 – Ah, tu étais là, enfin !

 Dans un silence royal, son regard passe de moi à Corentin, et de Corentin à moi, une drôle d'expression sur le visage.

Oui, tu déranges...

 Cherchant à reprendre contenance, il inspire un bon coup avant de lancer de son éternel air satisfait :

 – Graham vous cherche. Maintenant. 

 – Ce n'est que partie remise, murmure Corentin à mon oreille une fois William parti. 


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