insurrection...

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Rentre chez toi vieillarde en guenille.

Me prendre maintenant n’aurait aucun sens. Qu’en tirerais tu comme fierté à prendre ainsi un homme qui n’a jamais vécu ?

Laisse moi le temps de m’accomplir au moins un peu. N’as-tu pas un sens du devoir, ne prends tu pas plaisir à bien accomplir ton travail ?

Je n’ai encore rien fait de ma vie, et toi, tu veux me la prendre ? c’est trop facile, j’ignorais que la mort était un fonctionnaire de bas étage, du plus bas qui soit, au service de l’enfer !

Quel bénéfice en tireras tu ? Améliorer tes statistiques ? Ne serait-il pas mieux d’augmenter ton tableau de chasse d’un fauve increvable, qui à tout fait, tout subi, tout vécu.

Je ne suis qu’un homme, humble et seul, à l’agonie. Je ne possède rien, rien d’autre que ma vie, elle est mon seul bien. Laisse la moi, je veux encore lutter, contre la maladie, contre toi.

Je t’en prie, il ne me reste surement que peu à vivre, mais cela vaut surement la peine d’être vécu.

Je suis une proie bien trop facile, docile, fragile, quel bénéfice en tirerais-tu ?

Oublie-moi, je t’en conjure. Qui suis-je pour mériter ton intérêt ? je ne suis personne, je le sais.

Et puis merde à la fin, tu ne vaux pas plus que les autres, tu ne vaux rien ! Tu te crois surement supérieure à choisir qui doit vivre ou mourir, mais toi, qui t’aime ? Qui t’attend quand tu rentres chez toi le soir ? Qui t’embrasse en te disant je t’aime ? Qui te sert dans ses bras avant de dormir ? Qui te fait l’amour ? Qui panse tes plaies ? Personne ! tu es seule, mort.

Je te plains car tu n’as jamais été aimée. Je te plains car tu n’as jamais aimé. Je te plains car tu es seule.

Prends moi Mort si tu veux de la compagnie, mais de mon vivant je n’ai jamais eu d’ami.

Prends moi Mort si tu veux de l’amour, mais de mon vivant je n’ai jamais aimé personne d’autre que moi.

Prends moi Mort si tu veux juste faire souffrir quelqu’un, mais de mon vivant je n’ai su que souffrir, je ne suis plus sur de pouvoir sentir la souffrance.

Prends moi Mort si tu n’as d’autre choix, mais comme pour tous ceux que j’ai croisé, je ne risque d’être que déception.

Laisse moi Mort, passe donc ton chemin. Laisse moi Mort, je suffis à mon propre malheur…tu n’en tireras rien.

Bonne chance Mort, tu finiras par trouver quelqu’un.

A bientôt Mort, nous nous reverrons surement...

 

 

 

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