Chapitre Douze écrit par Vanecia

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Chapitre Douze écrit par Vanecia

Oui, ils allaient voir, tous, ce dont Joseph était capable !

Des jours à fouiller les poubelles. J'ai même piqué un jeu de cartes au supermarché du coin. C'était ma première fois. Je n'avais jamais volé. La fin justifie les moyens, paraît-il. Juste une question de survie.

Des jours à apprendre les tours. À les tester avec Jojo comme seul spectateur.

Après ces quelque temps d'apprentissage, je me sentais prêt. Alors, un petit matin, direction le foyer des sans-abris. Des semaines que je n'y avais pas mis les pieds. Cet endroit me fout les jetons. C'est plein d'âmes grises et tristes. Et puis, je suis obligé d'entendre leur blabla sur l'hygiène, sur l'alcool. Moi, j'ai juste envie d'une douche. Mais bon, je ne vais pas les vexer.

Il faut que je sois présentable. Aujourd'hui, je commence une nouvelle aventure. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu un but dans ma vie. Ça m'ouvre à l'intérieur. Me donne de l'espoir. Foutu espoir. Je m'étais pourtant promis. Plus jamais. Les chutes sont trop rudes.

Te bile pas Joseph, tu vas faire le show et tu vas gagner ta croûte. Ne pense à rien d'autre.

Je décide de rester devant mon distributeur. Je n'ai pas trop envie de lâcher la place. Dans la rue, pas de second sens, les proverbes s'entendent au sens littéral.

J'ai revêtu toute la panoplie du magicien : la cape, le chapeau. Tout. J'ai le trac. Mes cartes dans les mains. Je n'ai pas voulu boire pour garder la tête froide. Je tremble.

Je ne reconnais pas ma voix quand je harangue les passants.

" Mesdames et Messieurs, approchez, venez voir l'incroyable spectacle de magie de Joseph et Jojo."

Je n'attire pas la foule. Je ne me décourage pas. Je recommence, les invitant à mon spectacle. L'indifférence des regards m'indispose, m'exaspère. Bon sang, je ne suis pas un courant d'air ! Je suis de chair et de sang, ils peuvent me voir, ils me voient, mais ne me regardent pas. Seuls les enfants risquent une oeillade vers le triste magicien que je suis.

Je m'accroche, je ne veux pas baisser les bras. Pas tout de suite.

Quelqu'un tire sur ma cape. Je me retourne. Mon coeur manque s'arrêter. Je prie presque pour qu'elle ne me reconnaisse pas.

Myriam, ma Myriam se tient juste devant moi.

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