Je suis allongée sur mon lit, sur le ventre, les jambes se balançant en l'air. Mon carnet d'écriture ouvert devant moi, je rougis tout en souriant, repensant à ce qu'elle m'a dit "Par les poèmes qu'on s'échange chacune, on est inséparables. Je crois même que je ne te l'ai jamais dit, mais à travers eux, nous sommes immortelles." Oui je pense que c'est vrai. Avant que l'on se rencontre, on était toutes les deux les poètes, mais jamais les poèmes, on écrivait pour les autres et puis voilà. Mais deux poètes qui se rencontrent et qui ont un tel coup de foudre amical, finissent par être la muse de l'autre. Je suis son poète et je suis son poème. Je suis ravie que l'on compte autant l'une pour l'autre.

"Immortelles"... oui, ça sonne bien, autant dire que nous sommes âmes sœurs, que nous sommes nées d'une même étoile, qu'elle complète mon cœur, ou encore que si l'une meurt, on aura juste à regarder la Lune, la voûte étoilée, ou nos fleurs préférées pour se retrouver. Je sais que pour beaucoup on ne meurt vraiment que lorsqu'on est oubliés et je sais que je ne l'oublierais jamais. C'est ma sœur d'une autre mère et malgré nos deux jours d'écart ça me fait quelque chose qu'on s'appelle "jumelles" ; on a tellement en commun ou à s'échanger.

On se parle en silence, on parle en s'échangeant des playlists de musiques, on a des discussions profondes, des fous-rires interminables. On a guéri des blessures que d'autres nous avaient infligées, on a remplacé les larmes par des sourires. On grandit ensemble.

Elle ne me l'avait jamais dit, mais je l'avais déjà compris. Elle est mon tout, j'existe à travers elle, avec elle, pour elle.