Chapitre 26 (samedi 2 avril 2022, suite)

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Thomas avait été surpris par la demande de Théo, personne d'autre que lui, depuis son retour de l'hôpital après la pose de la prothèse, n'avait effectué la manipulation nécessaire pour l'enlever. Cela avait même occasionné une violente dispute avec sa mère, lorsqu'il avait eu les premiers temps des difficultés à le faire. Difficultés qui étaient d'ailleurs plus psychologiques que pratiques. Mais il n'avait pas cédé et elle n'y avait jamais touché.

Il avait accepté, après une courte hésitation, l'aide de son amant, comprenant bien que l'objectif n'était pas simplement de l'aider mais surtout de rendre la situation plus naturelle. Au final, il avait bien fait de dire oui car c'était un symbole fort pour lui. Il avait réalisé que ça donnait une saveur particulière à leur début de relation.

Les deux jeunes gens étaient maintenant rhabillés et installés sur le canapé. Théo avait commencé à servir quelques-unes des préparations qu'il avait réalisées pour accompagner leur apéritif dinatoire.

– C'est délicieux mon... euh, t'es super doué.

– Je suis content que ça te plaise, la charcuterie vient du travail mais les petites verrines au saumon et celles à l'avocat, c'est moi qui les ai faites. Tu allais dire quoi au fait ? Mon...

– Je ne sais pas en fait. Mon Théo, c'est nul. Mon cœur, un peu trop... tôt, non ? Mon p'tit chou au caramel, ça va me donner faim à chaque fois. Mon sextoy sur patte ? Un peu trop lubrique peut-être ? et puis tu n'es pas que ça... tu fais aussi visiblement bien la cuisine. Non, honnêtement je suis un peu dépassé. Je me sens vraiment bien avec toi mais en même temps, je ne veux pas aller trop vite, j'ai...

– Peur ?

– Oui, sans doute un peu. Tu sais, depuis mon accident, les relations amoureuses c'est pas vraiment ça !

– Je comprends, mais moi je ne vois pas que ta jambe, je vois surtout tout le reste. Et ce que je vois, ça me plait vachement. Alors, on n'est pas obligés de se donner des petits noms pour l'instant. On pourrait juste laisser les choses suivre leur cours et on verra bien si on est plutôt chou ou sextoy, non ?

Théo tout en parlant avait pris les mains de Thomas dans les siennes et ils conclurent la discussion en s'embrassant. Un baiser qui dans l'esprit des deux garçons venait comme sceller un accord qui marquait le vrai début de leur histoire.

Après quelques minutes de tendresse partagée, le sommelier, peut-être par déformation professionnelle, remplit leurs deux verres avant de relancer la discussion.

– Le week-end prochain, je ne travaille pas...

– Oh super ! Je vais voir si je peux avoir également les deux jours.

– En fait, je dois aller chez mes parents... C'était prévu de longue date...

– Oh ! C'est trop bête. Enfin, je veux dire c'est bien que tu ailles voir tes parents mais c'est dommage on aurait pu passer le week-end ensemble.

– Justement, comme tu le sais mes parents n'ont aucun problème avec le fait que je sois gay et on en discute très librement. Du coup, il est possible que je leur aie déjà parlé de toi et que ma mère ait un peu insisté pour te rencontrer, enfin... voilà quoi, si ça te dit ?

– Tu veux que je vienne avec toi ? Chez tes parents ?

– Il n'y a aucune obligation, ni de venir ni de me donner une réponse maintenant. Tu peux te décider au dernier moment et je comprendrais que tu trouves ça un peu précipité. Mais le truc tu vois, c'est que j'ai pas envie de passer ces deux jours loin de toi.

Théo regardait anxieusement le jeune étudiant droit dans les yeux, essayant de voir le moindre signe positif ou négatif dans le regard de son petit ami.

Thomas hésitait et ne savait pas quoi répondre. Evidement qu'il avait envie qu'ils puissent passer du temps ensemble mais jamais il ne lui serait venu à l'idée d'inviter Théo à venir dans sa famille. Il y allait déjà lui-même le moins possible. Mais les parents de ce dernier étaient visiblement bien différents des siens.

– Ok, finit-il par dire.

– C'est vrai ?! Je suis trop content, mais ne te mets pas la pression et si finalement tu ne veux pas, tu peux changer d'avis. Je ne t'en voudrais pas.

– C'est bon, c'est décidé et puis je suis curieux de voir les parents qui ont fait un si joli garçon !

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