Chapitre 48 (mercredi 11 mai 2022)

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Cela faisait plus d'une heure qu'Arthur courait dans le Parc de la Tête d'Or, espérant trouver une réponse à la question qui tournait en boucle dans son cerveau depuis deux jours. La fatigue engendrée par l'effort, associée à la production d'endomorphine, avaient toujours eu le pouvoir de l'aider à clarifier ses pensées, mais aujourd'hui plus il réfléchissait plus il était perdu. Il n'avait pas revu, ni même parlé avec Lucas depuis le jour de l'accident et il était persuadé que reprendre contact n'était pas une bonne idée ni pour lui ni pour son ancien petit ami. D'un autre côté, il y avait la souffrance de Paulo qu'il ne pouvait pas ignorer et si ce dernier avait besoin de rencontrer le jeune nageur, il devait tout faire pour qu'il y parvienne. Existait-il une solution pour que les deux hommes se rencontrent, sans pour autant qu'il soit obligé de s'impliquer trop directement ?

Il sortit du parc en ralentissant un peu l'allure et prit la direction de l'appartement de l'ami qui l'hébergeait le temps de son séjour à Lyon. Ses parents lui avaient proposé d'occuper une des nombreuses chambres vacantes du logement de fonction de son père mais il avait poliment décliné. Il n'était pas prêt à une telle cohabitation.

Il était arrivé la veille en fin de matinée, mais il ne devait finalement voir ses parents que samedi soir, l'emploi du temps de son père étant très chargé. Ça lui laissait quelques jours pour trouver une solution pour organiser une rencontre entre Lucas et Paul et pour affiner le projet de ses futures études. Il fallait absolument qu'il présente quelque chose d'abouti à son père, celui-ci détestait les approximations et il savait qu'il ne pouvait pas compter sur sa mère pour l'aider. Elle soutiendrait toujours son mari, pour qui elle avait choisi de sacrifier ses ambitions personnelles, plutôt qu'un fils qu'elle n'avait jamais vraiment désiré. Sa première idée était d'intégrer la fac de sports, c'est la voie qu'il aurait suivi si la vie ne l'avait pas détourné de ce chemin quelques années plus tôt. Mais pouvait-il vraiment le faire à Lyon alors que le reportage sur "Thomas" lui avait appris que celui-ci y faisait un master ?

Plongé dans ses pensées, il faillit louper l'entrée de l'immeuble où il logeait. Il tapa le code et monta rapidement les marches des trois étages qui le séparaient d'une douche sur laquelle il comptait pour apaiser un instant son esprit.

Hélas, celle-ci n'eut pas plus d'effet que le footing et c'est finalement en préparant le repas qu'il prit sa première vraie décision depuis son arrivée ici. Après une rapide recherche, il avait trouvé le numéro de téléphone des parents de Julie. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, il ne les avait rencontrés qu'une fois mais ils se rappelleraient forcément de lui et il réussirait surement à obtenir le numéro de son ancienne amie. Restait plus qu'à espérer que celle-ci voudrait bien lui parler.

Quelques minutes plus tard, après une longue argumentation, il avait réussi la première partie de son plan et il attendait maintenant fébrilement que Julie décroche.

– Allo.

– Bonjour... euh Julie ?

– Oui, qui est à l'appareil ?

– Arthur. Ne raccroche pas s'il te plaît, il faut absolument que je te parle...

– Et moi je n'en n'ai pas vraiment envie.

– Il ne s'agit pas de toi... ni de moi d'ailleurs. Si je t'appelle c'est pour un ami.

– Je t'écoute. T'as deux minutes, je suis plutôt pressée.

– C'est pas simple à expliquer comme ça. Est-ce qu'on pourrait se voir ce soir pour en parler ? Ou demain si ça te va mieux ?

Arthur attendait mais seul le bruit de la respiration de Julie lui garantissait qu'elle n'avait pas encore raccroché.

– Juju ?... je te promets que c'est très important, sinon je ne t'aurais pas dérangée.

– D'accord pour ce soir. Vers vingt-et-une heures... dans un bar. Par contre, je ne crois que tu puisses encore m'appeler comme ça.

– OK, désolé. Où ça exactement ?

– Je t'enverrai l'adresse.

– Merci Julie, c'est vraiment super sympa de...

Le jeune homme arrêta sa phrase, réalisant qu'il parlait dans le vide.

Même si le premier contact était un peu rude, il se dit que si elle acceptait de le rencontrer tous les espoirs de voir son plan réussir étaient permis. Et c'est le cœur un peu apaisé qu'il finit de mettre la table, au moment même où son ami arrivait pour manger avec lui.

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