Chapitre 61 (samedi 6 mai 2017, suite)

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– Je suis désolé. J'sais pas ce qui m'a pris. J'aurais pas dû.

Kieran, après s'être vivement reculé, saute du lit et commence à faire des allers-retours dans sa chambre. Je le regarde sans rien dire. J'hésite à parler. Je me décide et puis je change d'avis au dernier moment. Je ne sais pas comment formuler les différents sentiments qui me traversent. D'abord, son baiser m'a fait du bien. Il était doux, sincère, et les quelques secondes qu'il a duré, ont suffi à calmer mes larmes. Mais j'aime Lucas et c'est son absence que je pleure. Et d'abord, qu'est-ce ça signifiait pour lui ? Il est homo ? Il est amoureux de moi ? Ou alors il a juste fait la première chose que lui dictait son cœur ? Non, il ne m'aurait pas embrassé sur la bouche. Alors, il est gay et au minimum il me kiffe un peu ! Et du coup, je suis sensé faire quoi ? Putain ! Et l'autre imbécile qui pour une fois se tait et n'arrête pas de marcher la tête baissée. Bon, OK pour commencer, le rassurer et le calmer.

– Ben, faut pas.

– Quoi ?

– Être désolé. C'était agréable et puis je ne t'ai pas repoussé non plus.

– Je sais mais...

– T'es gay !

– C'est pas la question et surtout, t'as un petit copain.

– T'es amoureux de moi ?

– Je... j'en sais rien.

Il relève enfin son visage et me regarde tout dépité. Il faut avouer qu'il est super mignon avec son air triste et ses beaux yeux bleus. Et puis, il est en caleçon. Sans rien d'autre. Il n'a même pas mis de tee-shirt, lui ! Lorsqu'il bouge on devine son sexe dont le tissu épouse parfois la forme. Je détourne le regard lorsque je réalise que je viens de regarder tout son corps de haut en bas, puis de bas en haut... enfin au moins jusqu'à son...

– Tu m'énerves à bouger sans arrêt !

Je me lève et je le prends dans mes bras pour qu'il s'arrête enfin. Et je parle, sans trop réfléchir à ce que je vais dire ni aux éventuelles conséquences.

– Et si on disait... je sais pas... que ce soir...

J'avale ma salive. Il me fixe, attendant sagement la suite. Je reprends mon discours, enfin si on peut appeler ça un discours.

– Que ce soir, c'est une soirée spéciale. T'as envie de câlins et moi... j'en ai besoin. Donc, on pourrait... juste... tu vois quoi... sans se prendre la tête.

– Je ne sais pas si je vois... mais en tout cas je le sens, dit-il, avec un petit sourire coquin et un regard vers mon entre-jambe.

Merde, je n'avais même pas réalisé que je bandais. OK, de toute façon il me semble que lui aussi. Et puis, on est des mecs ! C'est normal !

– Je peux...

– Oui.

Fais chier ce con, il est quand-même plus grand que moi et en plus il ne baisse même pas sa tête. Pas grave, je me redresse légèrement. Ma main passe derrière sa nuque et l'incite tout en douceur à se pencher vers moi. Mes lèvres rejoignent les siennes. Je lui laisse quelques secondes pour s'habituer avant d'essayer d'introduire ma langue. Il ouvre immédiatement sa bouche avec un petit soupir, et m'accueille avec la sienne. Je ferme les yeux et mon corps se relâche. Après un temps relativement long, Kieran se détache de moi.

– Tu veux pas qu'on se remette sur le lit ?

Sans attendre ma réponse, il s'allonge sur le matelas. Je le suis immédiatement. Je cale mes jambes de chaque côté de ses hanches et avant de recommencer à l'embrasser, je ne peux m'empêcher de la taquiner :

– Après la bouffe, je crois que j'ai trouvé une deuxième façon de te faire taire !

Je ne lui laisse pas le temps de répondre, je descends en flèche sur son visage pour reprendre là où on en était. Je suis quasiment allongé sur lui et cette fois je sais avec certitude qu'il est dans le même état que moi. Je recommence à me poser plein de questions. Est-ce qu'il a déjà fait quelque chose avec un mec ou même une fille ? Est-ce qu'il veut qu'on aille plus loin ou doit-on juste se contenter de s'embrasser ? Bon, on n'a dit qu'on se prenait pas la tête, donc je vais y aller tranquille et je verrai bien s'il est d'accord ou pas.

Je me décale sur son côté droit et je m'allonge, mon visage à hauteur du sien. Ma main descend le long de son torse et j'arrive au bord de son caleçon. Je l'interroge du regard et il me fait un petit hochement de tête pour me donner son accord. Ma main reprend son parcours et je soulève le tissu qui bloquait encore ma progression. J'avance encore un peu. Quelle chaleur !

– Attends !

Il se redresse légèrement et éteint la lumière.

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