Chapitre 23

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La nuit était tombée, imposant un silence glacial parfois rompu par le bruissement des feuilles au passage d’un animal quelconque. Tandis que les chouettes effraies hululaient et que les hérissons, lapins de garenne et renards roux sortaient de leurs terriers, une lumière en provenance d’une maison de pierre entourée d’arbres majestueux perçait à travers l’obscurité. Dans la véranda, un groupe d’amis était attablé autour d’un plat fumant, mangeant et riant sans se soucier de l’heure qui tournait. Ils offraient la vision du bonheur à l’état pur, celui qui prend place sans qu’on le voie, celui dont on ne remarque la présence qu’au moment de son absence. Celui qui fait oublier le temps qui passe et les douleurs du cœur.

Trois coups résonnèrent, ramenant le silence et la conscience du temps.

Tim se leva pour aller ouvrir. Un mauvais pressentiment envahit le cœur d’Avril. Raphaëlle et Hippolyte échangèrent des regards interrogatifs, Etienne garda les yeux rivés sur son assiette et Ronan se rapprocha de sa sœur.

— Eh ! Vous n’avez pas le droit ! s’écria Tim dans l’entrée.

Des pas retentirent dans le couloir et une ombre se dessina avant qu’Il n’apparaisse dans la pièce. Avril se leva précipitamment, faisant tomber sa chaise.

— Vous rentrez, maintenant ! ordonna-t-Il. Dépêchez-vous.

— Non, rétorqua Avril.

— Tu discutes pas ! Tu veux pas que je t’amoche encore plus, si ?

— Ils restent ici, réagit Tim.

— Toi je t’ai pas causé ! Je me ferai un plaisir d’aller porter plainte pour enlèvement.

— Allez-y, intervint Raphaëlle. Je suis sûre qu’Avril a beaucoup de choses à raconter à la police.

— Qu’est-ce que t’as été raconter ?! Qu’est-ce que t’as inventé comme conneries ?!

Il se jeta sur Avril, l’attrapant par les cheveux pour la traîner dans le couloir. Hippolyte poussa Ronan sous la table avant de se jeter dans la mêlée aux côtés de son frère et de sa copine. Ils tentèrent de Le retenir tandis qu’Il frappait ce corps recroquevillé dont les cheveux roux contrastaient avec le blanc du carrelage. Les aboiements de Bidouille résonnaient contre les murs tandis que Ronan pleurait à chaudes larmes. Etienne se joignit à ses amis et ils parvinrent à Le mettre dehors.

— Je reviendrais !

— Faites-le et on appelle la police ! cria Tim. Maintenant dégagez !

Avril rejoignit péniblement son frère à quatre pattes. Elle le serra fort dans ses bras et tenta de calmer ses pleurs. Les vociférations de son beau-père lui parvenaient au-dehors. Le cœur en miettes et les joues humidifiées par le sel qui coulait de ses yeux, elle ne formula pas la question que tous se posaient.

Comment les avaient-ils retrouvés ?

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