Janvier en septembre
À l'image d'Orphée face à son miroir, Mia franchit sans hésitation le Rubicon de sa démence.
Je la suivis sur l'autre pan, tant par amour que par curiosité. Au crépuscule de pastel, au froid qui avait dénudé les arbres, je reconnus l'hiver. Aux guirlandes qui avaient un je-ne sais-quoi de triste, aux sapins décharnés, je compris que nous étions en janvier.
" La vie suit le fil étroit d'un rasoir tel celui d'Ockham. Les frontières entre rationalisme et foi aveugle sont fines. " Satō avait formulé ainsi sa seconde règle. Est-ce que je perdais pied moi aussi, aveuglé par les cours du mystérieux professeur et charmé par les sirènes de l'impossible ? Ou étais-je là uniquement pour témoigner des rêves fous de Mia ? Ne trouvait-on pas un prince dans chacune des ténèbres ?
Annotations
Versions