Prologue : Mes souvenirs sont les tiens

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Te voilà de retour mon cher créateur… Ou devrais-je t’appeler par ton prénom… Noran. Je sais que tu n’es pas encore conscient, mais je te remémore quelques souvenirs que j’ai vécus après ta mort. Le premier était en l’an trente-six, le onze jeva… Comme je ne suis pas certaine de ce dont tu te souviendras je vais quand même te rappeler certaine chose rapidement.

Le mois de Jeva est le premier de l’année et correspond à janvier. Je suis une observatrice que tu as autrefois créer pour te rapporter des informations, mais avant cela j’étais humaine je me nomme Hana Kaze. Oh, l’an trente-six est basé sur le calendrier que tu as développé, donc si l’on se base à l’ancien nous sommes en deux mille sept cent quarante-deux.

Mais revenons-en au jour de ta mort… Je vais essayer d’être précise. La salle était au cinquième sous-sol du laboratoire, comme à son habitude remplie de cuves hermétiques. Chacune contenant une vie animale différente. Une pièce immense avec des éclairages vifs, mais pour une fois si vide… Mirina était présente… Elle observait ton corps sans vie avec ta tête sur tes genoux…

« Je suis désolée… Noran. » Ce sont ses mots… Même si elle ne le montrait pas je sais qu’elle t’aimait, car c’est depuis ses sens que mes perceptions se faisaient… Oh, c’est vrai que je n’en ai pas parlé… Tu dois sûrement t’en rappeler, mais les observateurs n’ont pas de corps physique. On pourrait nous comparer a des esprits, même si ce n’est pas exact scientifiquement.

Quoi qu’il en soit, Mirina, n’a jamais été une femme émotive et ce jour-là ne fut pas une exception. Elle a reposé doucement ta tête sur le sol en acier, puis s’est levée pour quitter le laboratoire… Après cela mes perceptions ont voyagé sur les sens de différentes personnes donc, je ne pourrais pas te dire ce qu’elle est devenu, car je n’ai jamais pu me reconnecter à elle.

Quoi qu’il en soit le temps s’est écoulé alors que j’errais sans but précis… Les secondes, minutes, heures, jours, semaines, mois, années, décennies, siècles… Juste pour te le rappeler un observateur n’est pas censé survivre au Chishiki qui lui donne vie… Le pourquoi de mon existence actuelle reste mon propre mystère. Quoi qu’il en soit mon errance a pris fin en deux cent douze.

Plus précisément le deux nebulis ou septembre si tu préfères. Quoi qu’il en soit n’oublie pas que les perceptions d’un observateur passent uniquement par les sens de la personne qu’il observe… Même si dans ton cas il est sûrement possible que tu entendes aussi les pensées de ceux qui t’entourent et ait une vision des choses plus dévellopper. Mais revenons en a mes souvenirs.

Mes perceptions passent par les sens de Liyan Igunachi en ce moment et nous sommes devant l’entrée du village de Hanakaze que lui et moi avons crée à partir de rien… Enfin, rien n’est pas exact, j’ai apporté mes connaissances et lui les ressource matérielles et humaines. Oh, et je ne t’ai pas encore dit, mais Liyan est capable de me percevoir.

« Nous l’avons fait, Hana ! » Ce sont ces mots alors que le village prenait vie, nous n’étions pas très nombreux à cette époque seulement huit… mais tous motivé… Ah, je ne m’inclus pas bien sûr. « Oui… Il reste cependant, tant à faire. » C’est ce que je lui ai répondu, car après tout rien n’était encore fini…, et il m’a dit « Avec toi, nous y arriverons ! » J’étais très heureuse.

Pour conclure ce passage… J’ai vu ce village naître et grandir aux fils des siècles, car l’année deux cent douze est depuis longtemps révolue et Liyan est enterré sous ce chêne où il a épousé sa femme. Cependant il serait trop long de tout te raconter donc je vais passer directement a la période suivante. Oh et tant que j’y suis cet endroit s’appelle Hanakaze, c’est Liyan qui a insisté !

Cependant, avant tout clarifions les rôles juste un instant… L’observateur est là pour voir des choses éloignées et les rapporter a son créateur sans qu’il ne s’expose. Le Chishiki conserve les informations avant de les transmettre a ses enfants grâce à la génétique, ainsi rien n’est perdu et les progrès perdurent… même si vous n’en donnez que des fragments afin de protéger le monde.

Quoi qu’il en soit, c’est en transmettant mes connaissances que Hanakaze existe, mais leurs vies n’ont pas été faciles tous les jours pour autant, car après la mort de Liyan je n’ai pas pu les guider… Ils ont dû affronter de nombreuses épreuves tout comme leurs descendants… Moi, je les observais passant d’une personne à l’autre ce qui nous conduit en l’an quatre cent cinq… le vingt-un luminea.

Nous sommes dans la chambre d’Émilie Ashura… Son nom de jeune fille est Eilen. Yumi est aussi présente ainsi que Annie… « Tiens bon ! Je vois la tête. » C’est la voix calme et posé de Yumi que tu entends… Dire qu’elle a déjà soixante ans… Je ne vais pas te mentir, c’est à cette période que j’ai ressenti la douleur d’un accouchement via les sens d’Émilie qui le subit…

« Yumi… Prends soin de mon fils… et dis à Kenji que je l’aime ! » Ce sont les derniers mots d’Émilie alors que les pleurs du jeune Michel résonnent dans la chambre modeste… Quatorze heures vingt-sept… La douleur d’Émilie fut immense, mais désormais mes perceptions passent par les sens d’Annie qui regarde Yumi tenir le bébé et dit… « Yumi… Elle… C’est tellement injuste. »

« Je sais… Mais son fils pleure à chaudes larmes et nous devons prendre soin de lui. » Ce sont les mots de Yumi qui coupe le cordon ombilical, puis commence à nettoyer Michel… Annie couvre délicatement le visage d’Émilie et malgré ses yeux humides nettoie doucement la chambre. Si une chose m’a marqué ici, ce sont les contractions, la fatigue élevée d’Émilie, son excitation…

La perte des eaux… la chaleur des serviettes… mais surtout sa mort. C’est dans un effort indescriptible qu’elle a donné naissance avant de nous quitter. Cependant, comme tu le sais le temps ne s’arrête pas et les jours sont passées… jusqu’au jour ou mes perceptions sont passés sur les sens d’Ayame une femme qui ne vit pas au village… Nous sommes le vingt-six Luminea…

Ayame tient dans ses bras affaiblis un panier en osier… Elle le dépose près d’un pilier qui marque l’entrée du village, puis se penche et retire le linge qui couvre sa fille. Mizuki dort calmement, tandis qu’Ayame dit doucement… « Ça va aller ma puce, tout se passera bien je te le promets. » Elle dépose un baiser délicat sur le front de Mizuki, mais je le ressens ça ne va pas…

Soudain, une goutte de sang tombe sur le front de Mizuki alors que la blessure au ventre d’Ayame saigne… Elle commence à pleurer à chaudes larmes… Ayame dit alors « Je t’aime, Mizuki. » Puis elle se relève et s’éloigne rapidement sans se retourner sa dernière pensée ici fut… ‘Ils seront bientôt sur mes traces, mais je sais qu’ils ne la trouveront pas.’

Quelques instants plus tard, Henri, le chef des gardes de Hanakaze à trouver Mizuki grâce a ses pleurs… Il l’a prise dans ses bras pour la calmer, mais il est trop maladroit, donc il l’a conduit chez Kenji qui est le père de Michel… Sur le trajet il a dit à Mizuki. « Tout va bien se passer petite ! » Je m’en souviens, car mes perceptions étaient sur les sens de Mizuki à ce moment.

Trois ans plus tard il y a eu cette petite conversation dans le salon de la maison. « Pas comme ça, Mizuki, le lacet doit passer dans la boucle ! » Michel est formateur alors qu’il est si jeune… « C’est plus facile de juste faire le nœud ! » Mizuki est trop pressée « Mais plus difficile de le défaire ! » Michel est pragmatique. « Viens ici Mizuki, je vais te remontrer comment tu dois faire ton lacet. »

Kenji se comporte comme un père autant pour son fils biologique que pour la fille qu’il a adoptée. « D’accord ! » Mizuki est joyeuse et sa pensée montre cette affection. ‘Papa est trop cool !’ « Ce n’est pas grave de ne pas y arriver tout de suite. » Michel affiche son soutien à Mizuki qui regarde Kenji faire le lacet avec des gestes précis en souriant.

« Exactement ! Ce qui est important c’est d’essayer et aussi de demander de l’aide. » Kenji ne se pose pas qu’en père, également en mentor… « D’accord, Papa ! » Mizuki l’enlace et Michel se joint à eux dans la joie d’une famille. Je les observerai eux et tout le village pendant encore de longue années… Cependant, laisse-moi te dire que Mizuki représente un espoir…

Avant de conclure je vais ajouter quelques petites choses. Tu vas sûrement percevoir le monde depuis les sens de Mizuki à ton éveil… Celle qui t’as ramené se nomme Naya, c’est une Chishiki mystérieuse que j’ai essayé de comprendre, mais elle c’est servi partiellement de ma mémoire. Tout te semblera floue au départ, mais tu vas-y arriver j’ai confiance en toi.

Je ne peux pas en dire beaucoup plus car cela consomme mon ERA… Juste pour te le rappeler, c’est l’énergie qui nous maintient en vie, mais aussi un composé chimique présent dans chaque individu. Au fait, Luminea c’est avril ! Désolée, je digresse… Quoi qu’il en soit je vais pouvoir te livrer mes derniers mots pour le moment et en plus sans aucune perception sensorielle.

J’attends ici nous sommes le vingt-deux Luminea quatre cent vingt. C’est la date actuelle mon cher créateur. Bientôt nous nous reverrons en ce lieu paisible, où les âmes trouvent le repos de l’éternité. Sache que je t’attendrais le plus longtemps possible, pour un adieu. J’espère que tu me trouveras avant que mon temps ne soit révolu. Il est actuellement quatre heures du matin.

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