Le divin

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Je peinais à reprendre mes esprits après l'intense séance que je venais de vivre. J'en haletais encore, lorsqu'il attacha une laisse de chien à mon collier de soumission.

Il tira doucement dessus pour me forcer à me redresser.

— Allons manger maintenant, m'invita-t-il d'un ton ferme.

Alors que j'allais me lever, il arrêta subitement mon geste.

— Tu vas y aller à quatre pattes, comme il convient à la chienne que tu es, précisa-t-il sans élever la voix.

Sa chienne, oui, c'était comme ça qu'il me considérait, et j'en éprouvais une fierté indicible, sans pouvoir me l'expliquer...

Aussi m'exécutai-je docilement, et à quatre pattes, je le suivis jusque dans le salon.

En m'y rendant, je remarquai une barre de traction installée en hauteur dans le couloir, d'où pendait une chaîne de moto. Celle-ci m'était destinée, songeai-je. J'étais flattée de l'attention, mais j'en éprouvais aussi une certaine appréhension. Que me ferait-il une fois arrimée là ? Me flagellerait-il ? Cela, j'y aspirais, mais je le redoutais tout autant. Je craignais de me montrer faible , et de ne pas savoir endurer la douleur. Je le décevrais dans ce cas, c'était inéluctable. Je ne connaissais pas encore mes limites, et l'étendue de ma tolérance à la souffrance.

Alors que j'étais absorbée dans ces réflexions, il me tirait vers l'avant. J'essayais de me dandiner avec grâce, mais je me trouvais maladroite, allant cahin-caha, butant parfois sur les aspérités du carrelage.

Tant bien que mal, je parvins enfin à destination, et j'eus la surprise qu'il m'installe tout simplement, assise sur le canapé. Il m'y resservit une coupe de champagne, et me laissa la déguster alors qu'il préparait le repas.

J'entrevis des sushis, un met que j'appréciais particulièrement. Il m'avait questionnée sur mes goûts et je me réjouissais qu'il ait eu ce souci de me satisfaire. Mais le repas prit une tournure inattendue.

— Allonge-toi m'intima-t-il. Les jambes écartées.

J'obtempérai, curieuse de découvrir ce qu'il me réservait. Après avoir disposé le plat sur la table basse, il répandit précautionneusement les sushis sur mes seins, mon ventre, et mon pubis.

— Tu connais peut-être cet art japonais, le Nyotaimori ?

J'opinai légèrement de la tête, pour ne pas perturber le délicat équilibre des bouchées sur mon corps.

Bien sûr, au cours de mes recherches sur les différentes disciplines érotiques, j'en avais eu vent. Je trouvais cela extrêmement sensuel, et le contact froid du riz sur ma peau m'excitait, tout comme je l'avais pressenti lors de mes lectures.

Mais l'imagination de mon maître ne pouvait se borner à reproduire simplement cette pratique, si raffinée soit-elle, sans y ajouter sa patte. Sa patte perverse, bien entendu.

Il plongea ses doigts dans ma chatte, l'explora longuement. J'étais déjà humide à cet endroit, et je le devins davantage par ses soins brutaux. Les allers et venues dans mon intimité stimulèrent davantage le plaisir qui m'avait envahie depuis que j'étais constellée de makis et de rolls en tout genre.

Sans mot dire, il saisit un sushi et le plongea dans ma petite chatte juteuse. Il le retourna plusieurs fois afin de l'imprégner de mon nectar puis le porta à sa bouche.

— Humm, assaisonné juste comme j'aime, apprécia-t-il à haute voix. Tu vas te goûter aussi, proclama-t-il en prélevant un nigiri qu'il balada entre mes lèvres supérieures et inférieures.

Je le mâchai doucement, tâchant de rester la plus élégante possible avec la bouche pleine.

— Tu es sucrée, j'aime ça, sanctionna-t-il, en poursuivant son repas.

Chaque bouchée m'était enfoncée très avant dans les chairs avant d'être dégustée, et je constatai, dépitée, que j'étais de plus en plus sèche au fur et à mesure que les sushis étaient consommés.

Sans y prêter attention, mon maître veillait à me nourrir, alternant la distribution du gohan entre lui et moi. A ma grande satisfaction tout fut bientôt englouti, car cela faisait belle lurette que mon liquide sucré avait cessé d'agrémenter le plat. Mon entrejambe me brûlait, irrité par les allers-retours des bouchées de riz. Ma peau me semblait poisseuse et malodorante, sensation également désagréable... Allait-il me laisser sale ? Je savais qu'il avait prévu une sortie plus tard dans la soirée, c'était donc peu probable, sauf s'il comptait m'humilier en me promenant dans cet état répugnant.

— Délicieux, n'est-ce pas ? conclut-il en se léchant les doigts.

Il attrapa alors la laisse et me traîna de la sorte jusqu'à la salle de bain. Je restai à genoux, tête baissée, attendant les instructions qui suivraient immanquablement. Je tenais à montrer en toute circonstance une posture de soumission parfaite. Je ne protesterais pas, je me devais de lui faire confiance. Seul lui était décisionnaire du déroulement des évènements.

— Grimpe dans la baignoire et reste à quatre pattes, ordonna-t-il, ce que je fis avec une servilité que je voulais tout animale.

Dans cette position, il me frictionna assez brutalement tout le corps avec du savon, et les cheveux de la même manière. Je me sentais plus sa chienne que jamais pendant cette toilette humiliante et cela me faisait vibrer au-delà de tout ce que j'avais connu.

Il m'abandonna dans cette position, jetant une serviette sur mon corps prosterné.

— Sèche-toi et rejoins-moi dans le salon, m'enjoignit-il en quittant la pièce.

Je me redressai enfin et me retrouvai confrontée à mon image dans le miroir.

J'étais dégoulinante, mon eye-liner avait coulé, mes lèvres intimes étaient gonflées et douloureuses, ainsi que mes tétons rougis. J'étais pitoyable. Était-ce cela l'image de la soumise que je voulais être, grotesque, humiliée ? Resterais-je belle et désirable à ses yeux ?

Pour chasser ces pénibles réflexions, je me frottai le corps et lissai autant que faire se peut ma chevelure bouclée avec le sèche-cheveux. J'étais naturelle, désormais, débarrassée de tout artifice. M'aimerait-il sous cette apparence dépouillée de tout ?

Je secouai la tête, trop de temps s'était écoulé depuis qu'il m'avait laissée là, cela en devenait irrespectueux. Je m'avançai hors de la salle de bain. Très troublée, j'oubliai de le faire à quatre pattes et me rapprochai timidement de mon maître qui fumait un cigare sur le canapé.

Je n'osai cependant m'asseoir et demeurait debout près de lui, attendant qu'il daigne remarquer ma présence.

Il leva enfin les yeux vers moi, mais ne parut pas s'agacer du fait que je l'aie rejoint en marchant plutôt qu'en rampant à ses pieds.

Ce moment me parut s'éterniser. Il me dévisageait, me détaillant des pieds à la tête. Je frissonnai devant cet examen. Comment jugeait-il ce qu'il voyait ? Ce corps mince, presque sans forme, sans hanche, à la poitrine si menue que l'on eut pu croire que c'était celle d'une adolescente ?

— Assieds-toi, finit-il par admettre en me désignant la place vers lui.

Il prit place à ses côtés, les mains sur les genoux et les yeux baissés en signe de soumission. Visiblement satisfait de mon attitude, il m'enlaça la taille. Ce geste était presque tendre, j'en frémis intérieurement de joie. Ses mains s'emparèrent alors de ma poitrine et la pétrirent intensément. Ma honte revint à la charge et je ressentis le besoin urgent de m'excuser.

— Je suis désolée, elle est si petite... commençai-je.

— Elle est juvénile, j'aime beaucoup m'interrompit-il en intensifiant les caresses.

Soulagée, je renversai la tête en arrière contre son épaule pour savourer ce délicieux moment. Son souffle effleura mon oreille, se rapprochant de mes lèvres. Son visage était si proche du mien... je le devinai et entrouvris les lèvres en une invite insensée. Ce n'était pas mon amant, c'était mon maître. Pourquoi me comportais-je en amoureuse transie ?

Mais sa bouche se plaqua sur la mienne, nos langues s'entremêlèrent... J'exultai que les choses prennent cette tournure presque tendre... Aussi répondis-je passionnément à ce baiser. Combien de temps nos lèvres s'unirent-elles ainsi ? Une éternité à me délecter de ce baiser infini. Les minutes s'étiraient, longues comme des siècles dans cette extase inattendue.

Je n'en avais pas assez, néanmoins, et mon corps se mut tout seul pour se hisser sur ses genoux, me postant à califourchon sur lui. Je le dominais à présent. Je découvrais avec délectation la rugosité de sa nuque, l'épaisseur de son cou de taureau. Je l'embrassais avec fougue, dévorant ses lèvres, aspirant sa langue, pour l'empêcher de rompre le charme. Car cela ne pouvait s'éterniser, je le savais. Il ne pourrait tolérer longtemps ce renversement des rôles. Ou peut-être aimait-il cela autant que moi ? Étais-je en train de gagner mon pari ? Sa résolution de me dominer fondait-elle comme neige au soleil ? Pour l'instant, ses larges mains, qui serraient ma taille me disaient qu'il appréciait cela autant que moi.

Cependant, il recula la tête et planta un regard amusé dans le mien.

— Tu aimes embrasser, hein ?

Une pointe d'ironie transparaissait dans ces paroles, à mon grand désarroi.

Tu prends des libertés, hein ? continua-t-il avant de changer du tout au tout. Il me renversa brusquement et m'installa à plat ventre, le dos cambré, sur ses genoux.

Sa main parcourut les monts charnus de mes fesses. Cela semblait une caresse, mais à la tension qui les animait, je pressentis qu'il préparait tout autre chose.

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