Chapitre 5

3 minutes de lecture

Le 25 Février 1935

Mes chères soeurs

Aujourd’hui encore, il n’y a rien à signaler : nous vivons ici une vie assez monotone qui recommence chaque jour ce qui nous désole profondément et qui je l’espère ne restera pas toujours ainsi. Nous arrivons enfin à la fin de l'hiver. Et malgré la délicatesse de cette nouvelle saison qui commence, je continue de me battre. Personne n’aime la guerre et je voudrais pouvoir dire un jour que les combats se déroulent comme une partie d’échecs. Je suis décidé à être un soldat brave, courageux et fier de pouvoir défendre sa patrie comme nos généraux nous le rappellent chaque jour. Je n’aime pas la guerre, et je pense qu’elle cause bien des problèmes à chacun qui la vie. Je suis très  heureux, à l’idée, qu’à la fin de la guerre, nous puissions enfin nous retrouver tous ensemble. Vous me manquez terriblement, mais je reste comblé devant votre souvenir. Et j’espère que vous aussi, vous sachez vous satisfaire des mémoirs de votre frère

Henri.

Le 17 mai 1938

Mon cher Joseph

Ta lettre m’est arrivée dimanche et je te remercie de cette tendre attention. Elle m’a redonné un courage qui m’était bien salutaire. Il m’arrive de repenser aux heures exquises que je pouvais passer en votre compagnie avant mon rapatriement. Cela m'aide à affronter nos plus durs moments et à me rappeler que si quelque chose commence, c’est qu’il finira bien un jour. Depuis quelques jours toute la compagnie parvint à avancer et à combattre l’ennemie. C’est comme si nous avions récupéré toute la confiance qui nous avait été volée. Nous reprenons courage. Et sachez que même si nous ne pouvons nous voir, mon cœur est là bas avec vous à Paris. Comment se portent Marie et Max ? Donne-moi de leurs nouvelles et embrasse-les pour moi. On nous répète chaque jour que la guerre sera bientôt finie. Et j’ai pris la décision de me lever tous les matins avec la ferme intention de la finir aujourd'hui. En attendant je fais mon maximum pour avoir le bonheur de vous revoir un jour, toi, Jeanne, Hélène et Max. Jean est avec moi et sache qu’il va bien et qu’il partage mon avis. Mais apprends mon cher Joseph que tu as toujours été  pour moi comme un frère et que je te dois beaucoup ; mais je te demanderai encore de bien vouloir veiller sur mes bien-aimées sœurs.  En échange, saches que tu pourras toujours compter sur la fidèle amitié et sur la confiance de

Henri.

Le lundi 10 Novembre 1938

         Mon cher Joseph

Je t’envoie ses quelques mots depuis les tranchées où nous sommes. De la boue jusqu'aux hanches, les balles fusent, les bombes s’écrasent, c’est infernal, nous partons le soir vers on ne sait où et on ne sait comment cela va se passer. Il y a des morts et des blessés et ça ne s’arrêtera pas. Je donnerai tout ce que j’ai pour être loin d’ici. Cela fait plusieurs lettres que je vous dis que tout va bien pour ne pas vous préoccuper, mais aujourd’hui j’ose me confier à toi en espérant que tu n’inquiètera pas mes sœurs inutilement. Et je me brave à te dire qu’aujourd’hui j’ai peur. J’espère en tout cas que cn’est pas le cas pour vous. Je t’embrasse et t’envoie mon soutien en attendant nos retrouvailles. Ton frère

Henri

Ce fut sa dernière lettre qu’il m’adressa, car après il n’en n’eut plus besoin et put enfin me le dire en face.

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