L'écho du silence.

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Mais il m'est impossible de supprimer la version négative des faits. Je suis consciente que cela ne peut qu'être ainsi. Nous nous trouvons devant l'entrée. Je respire profondément, puis je pousse la porte. Je me dirige vers l'étage et constate que mes soupçons ont été confirmés. Ma mère est couchée dans son lit et éprouve des difficultés à se déplacer. Elle n'a plus de couleurs.

-Je m'excuse, maman. Tout cela est dû à moi. Je ressens de la culpabilité face à la mort d'Enzo et à ton état de santé. Un jour, j'espère que tu me pardonneras. Je t'aime beaucoup, dis-je désorientée.

Ma mère ouvre les yeux avec un peu de difficulté, me fixe et me sourit. Un médecin se présente et la consulte. J'observe son action, puis il se retourne, me fixe et me demande de le suivre dans la pièce voisine. Je suis là, Aaron est à mes côtés. Il semble aussi préoccupé que moi. Le médecin consulte les résultats. Il a l'air triste.

-Excusez-moi, mademoiselle Berckleys, mais votre mère se trouve dans un état très grave et doit être transportée à l'hôpital dès à présent. Pendant plus de six ans, elle a enduré un cancer au cœur, sans chercher à se soigner. La mort de votre frère et votre absence pendant ces derniers jours ont aggravé sa condition, dit-il, avant de contacter les secours.

Je tombe par terre. Mes larmes s'écoulent sans cesse, mes oreilles s'agitent et je n'entends plus que le battement ralenti de mon pauvre cœur. Je n'aurais jamais quitté la maison si je l'avais su plus tôt et j'aurais pris soin d'elle comme elle l'a toujours fait pour moi. Cependant, j'ai été égoïste et j'ai seulement pensé à moi. J'ai négligé les symptômes qui étaient pourtant très visibles. En seulement quelques jours, elle avait connu une perte considérable de poids, souffrait fréquemment de fièvre et utilisait souvent son inhalateur pour tenter de mieux respirer.

Je fixe Aaron. Il semble également être choqué par ce qu'il vient d'entendre. Il se tourne vers moi et m'aide à me relever. Mon état n'est pas pire que celui de ma mère, donc je me dirige vers elle en pesant tout mon poids sur les épaules d'Aaron afin de pouvoir avancer. En attendant les secours, je me penche vers elle et l'enlace le plus longtemps possible.

Elle sent son souffle devenir de plus en plus faible et irrégulier. Ses yeux se ferment lentement et une larme coule le long de sa joue. Je la serre encore plus fort contre moi, essayant de retenir une vague de tristesse qui prend possession de mon cœur.

Je lui murmure des mots d'amour et de réconfort, lui promettant que tout ira bien, même si je sais que ce ne sera pas le cas. Je sens son corps devenir de plus en plus froid et je réalise que le temps est compté.

Les secours finissent par arriver, mais il est trop tard. Ma mère est déjà partie vers un autre monde, laissant derrière elle un vide immense dans mon cœur. Je reste là, agenouillée à ses côtés, incapable de laisser partir celle qui m'a donné la vie.

Je reste là, le regard perdu dans le vide, les larmes coulant sur mes joues, réalisant que ma vie ne sera plus jamais la même sans elle. Mais malgré la douleur et la tristesse, je sais qu'elle veillera sur moi de là-haut, me guidant et me protégeant pour le reste de mes jours. Même si je me sens tellement coupable.

Il y a maintenant quelques années qui sont passées depuis sa mort. J'ai décidé de rester vivre dans la maison familiale.

Il est sept heures du matin. Je mets mon pull et sors de la maison. Je marche lentement le long du sentier boisé, où les arbres majestueux forment une voûte naturelle au-dessus de ma tête. Le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles sous mes pas sont les seuls sons qui troublent le silence. Chaque pas semble m'emmener plus profondément dans les méandres de ma mémoire.

Je prends l'habitude de me promener ici depuis quelques mois, cherchant la paix dans la nature, loin du tumulte de la ville et des souvenirs douloureux qui m'assaillent chez moi. Aujourd'hui, cependant, c'est différent. Un parfum particulier flotte dans l'air, un mélange de terre humide et de fleurs sauvages qui me ramène intensément des années en arrière.

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