L'ombre d'un départ.
Je m'arrête près de la rivière où Enzo et moi passions des heures à pêcher et à rêver de nos futurs. L'eau coule paisiblement, reflétant le ciel en dégradé de couleurs alors que le soleil se couche. Je m'assois sur la berge, laissant mes pieds tremper dans l'eau fraîche, et je ferme les yeux. J'écoute le murmure de la rivière, le chant des oiseaux, et je sens une présence apaisante à mes côtés, comme si Enzo était là avec moi.
Je sors de mon sac une lettre qu'Enzo m'avait écrite peu avant sa mort, une lettre que je n'avais jamais eu le courage de lire jusqu'à aujourd'hui. Mes mains tremblent légèrement en dépliant le papier jauni. Les mots d'Enzo me frappent comme une vague de nostalgie et de tristesse, mais aussi de réconfort. Il y parle de ses rêves, de ses regrets, et surtout, de son amour inconditionnel pour moi. Ses mots sont une ancre dans le tumulte de mes émotions.
En lisant la lettre, je comprends qu'Enzo ne voudrait pas que je vive dans la douleur perpétuelle de la perte de notre père. Il voudrait que je trouve la force de sourire à nouveau, de poursuivre mes rêves, de vivre pleinement. Cette réalisation m'apporte une paix intérieure que je n'avais pas ressentie depuis longtemps.
Mais cette paix est fragile. En descendant la colline, je suis de nouveau submergée par la tristesse. Chaque pas me ramène à la réalité de son absence. Les souvenirs heureux se transforment en rappels douloureux de ce que j'ai perdu.
Je rentre à la maison, épuisée. Les pièces sont sombres, silencieuses. Les photos d'Enzo semblent me regarder, chacune évoquant un moment précis de notre vie ensemble. Le rire, les conversations, les rêves partagés, tout cela n'est plus que des échos dans une maison vide.
Je m'assois sur le canapé, tenant encore la lettre d'Enzo. Ses mots, si pleins d'espoir, me semblent désormais lointains. Je réalise que le passé, avec toute sa douleur et sa beauté, est une partie de moi à jamais. Les échos du passé ne sont pas seulement des souvenirs. Ils sont des rappels incessants de ce qui ne sera plus jamais.
Je me lève pour aller à la cuisine. En passant devant la chambre de mes parents, les souvenirs affluent. Ma mère, avec son sourire chaleureux, préparant des repas savoureux dans cette même cuisine. Mon père, assis à la table, racontant des histoires de son enfance, nous faisant rire aux éclats. Les dîners en famille où nous étions tous ensemble, heureux et insouciants. Ces moments sont gravés en moi, mais ils ne sont plus que des échos lointains.
Je prends une photo de mes parents sur l'étagère. Leur amour, leur soutien inconditionnel, tout cela me manque terriblement. Ils ont toujours su trouver les mots justes pour apaiser mes peines, pour m'encourager. Leur absence est un vide que je n'ai jamais réussi à combler. La maison semble plus froide, plus sombre sans eux.
Je m'assois à la table, la photo de mes parents devant moi, et je repense à la dernière fois où nous avons tous été réunis. C'était un soir d'été, quelques mois avant la mort de mon père. Nous avions ri, chanté, et partagé nos rêves pour l'avenir. Qui aurait pu imaginer que tout changerait si vite ?
Je me couche, épuisée par les larmes. La nuit est longue et sans sommeil, peuplée de rêves et de souvenirs de ma famille. Chaque rêve se termine par la même réalité : ils ne sont plus là, et je dois apprendre à vivre avec cette absence déchirante.
Le matin arrive, mais la lumière du jour n'apporte aucun soulagement. Les échos du passé sont toujours présents, omniprésents, me rappelant ce que j'ai perdu. Je sais que je dois continuer à avancer, mais aujourd'hui, la douleur est trop forte. Je me rends compte que, malgré tous mes efforts pour trouver la paix, je suis toujours prisonnière de mes souvenirs.
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