Chapitre 5

20 minutes de lecture

Mercredi - matin

Trente minutes en car…ça se transforme en vingt minutes en voiture. Et vingt minutes ce n’est pas suffisant pour se préparer à un moment spécial…

Spécial comment ? Nul ne le sait…mais l’idée de se retrouver seule avec Jérôme ravit Amandine. Elle en a peut-être trop fait pour cette journée en tête à tête d’ailleurs. Elle a opté pour une robe longue mauve, assez près du corps… mais aujourd’hui, pas besoin de courir, se pencher ou soulever quoi que ce soit, il ne devrait donc pas y avoir de souci avec sa tenue quelque peu provocante.

Et pourquoi l’a-t-elle choisie ? Elle espère ?... Secrètement ? Elle ne le sait pas elle-même. Mais quand Jérôme la voit descendre de sa voiture…il a le visage qui se décompose. Cette fois, elle n’a pas mis en valeur ses jambes ou ses fesses, mais bel et bien ses hanches, parfaitement moulées dans cette robe qui lui va à merveille. Sa poitrine est mise en avant aussi, ses épaules dénudées, ses bras…

- Bonjour

- ‘jour

Amandine voit le regard de l’homme glisser sur sa silhouette et sent une fièvre s’emparer d’elle. Elle…lui plairait un peu ?

- Vous avez eu un souci ?

Jérôme fronce les sourcils avant de comprendre à quoi elle fait allusion. Il est couvert de boue, de la tête au pied. En voulant amadouer un cheval nouvellement arrivé, il est tombé dans le ruisseau. Il raconte sa mésaventure à Amandine qui semble amusée et intéressée.

- J’ai passé un long moment à le calmer et du coup je n’ai pas pris le temps de me changer. Je vais aller prendre une douche rapide, en attendant je vous propose un café ?

Amandine accepte et suit le moniteur jusqu’au hangar. Il prépare une tasse, la dépose sur la grande table et disparait derrière une porte en lui promettant de faire vite.

La jeune femme le suit du regard, la porte reste entrouverte, grâce à une volonté plus ou moins consciente du directeur et…elle se retrouve avec la vue de ses pectoraux… il se déshabille vivement et elle voit…elle admire…elle déguste avec ses yeux mi gênés mi gourmands, le corps de cette homme, juste là. De temps en temps elle détourne le regard mais c’est plus fort qu’elle. Jérôme se décale légèrement pour entrer dans une cabine de douche. Elle ne voit plus que sa jambe droite, sa fesse droite, une partie de son dos, sa main qui frotte son corps…

La jeune enseignante penche la tête pour avoir une vision plus complète de l’anatomie de cet homme qu’elle aimerait bien rejoindre…Plus de doute là-dessus. Pas d’enfant à gérer aujourd’hui, son esprit peut s’évader et elle sent la ferveur monter en elle…s’il la surprend ?... Il est sublime. Il semble si fort, si puissant. Elle a envie de se sentir toute petite contre lui. Et alors qu’elle rêve d’un contact direct, le grand costaud se savonne vigoureusement en essayant de balayer de son esprit les images sexy de son invitée du jour.

Il est plus que ravi qu’elle ait accepté de venir aujourd’hui. Elle aurait pu refuser, mais elle est bien là, avec sa robe qui rend son corps presque accessible tant elle épouse ses formes. A l’évocation de sa silhouette, son sexe se met en érection. A quoi bon lutter…elle lui plait. Mais c’est dangereux. Elle est jeune, enseignante, ils sont en train de travailler ensemble, aucun plan drague ne devrait avoir sa place durant cette semaine. Il a déjà récupéré quelques numéros de téléphone des profs en surchauffe, mais les rendez-vous n’ont rien donné de concret. Cette fois…il s’imagine parfaitement allongé sur elle…la besognant avec douceur pour apercevoir son sourire satisfait… Son sexe durcit de plus en plus alors qu’il a promis de faire vite…il faut qu’il se calme rapidement pour pouvoir la rejoindre.

Il coupe l’eau chaude pour tenter de refroidir ses ardeurs, mais l’envie est tellement présente qu’il lui est compliqué de se calmer.

Tout en se séchant, il se demande s’il ne devrait pas se soulager rapidement pour faire retomber la pression, et sa verge avec. Mais d’un coup, la voix qui lui parvient de la petite salle le fait accélérer et envoie ses idées valdinguer. Alexis vient d’arriver. Et Alexis ce n’est pas Jérôme. S’il veut se faire une femme, il se la fait. Il entreprend, elles succombent. Il n’hésite pas, et elles se laissent faire… Il a bien vu comment il étreignait Amandine la veille…et comment elle se laissait tomber sur lui…

C’est avec un air fortement contrarié qu’il les rejoint.

- Hey Jé ! ça va ?

- Ca va. J’ai eu un souci avec Marlow, je me suis changé mais maintenant c’est bon je suis là.

Alexis sourit. Il devine ce que le directeur du haras sous-entend… « Dégage et laisse-moi la place ». Mais il est joueur, et Amandine lui plait. Un défi ? Ca pourrait être amusant.

- Assieds-toi et raconte moi.

Jérôme s’exécute et raconte son expédition en forêt avec le cheval qui a mal tourné. Alexis pose des questions, ils utilisent un vocabulaire qu’Amandine ne maitrise pas. Elle les observe, l’un et l’autre. Alexis, sans gêne, souriant quasiment en permanence. Jérôme, réservé, dont la douceur ressort par moment.

La discussion dure, et est plaisante.

- Bon, j’ai quand même du boulot les amis. Je vais vous laisser. Jolie maitresse…tu passeras me voir ? Je vais m’occuper d’une jument aujourd’hui, et j’ai très envie que tu viennes.

Sans attendre de réponse, il se lève et sans se soucier d’une possible réaction, il donne un baiser dans le cou de la jeune femme.

Celle-ci rougit plus que de raison. Et les yeux de Jérôme noircissent en un éclair. Un éclair de jalousie. Il fait chier Alex. Il pourrait être plus…moins…présent. Là tout de suite, Jérôme aimerait qu’il s’en aille, loin, et longtemps. Il est direct, jeune, beau gosse. Aucune chance qu’elle ne succombe pas…

- Alors, vous m’expliquez la sortie ?

Jérôme se radoucit au son de la voix de la jolie brune. Elle a un vrai pouvoir sur lui. Il la dévisage, et Amandine rougit à nouveau. Elle est quelque peu mal à l’aise…Alexis qui ose…tout et n’importe quoi. Son corps qui réagit. Jérôme qui lui sourit. Ca fait beaucoup à gérer…

- On pourrait partir le matin, suivre le chemin qui traverse le bois et ça nous ferait arriver sur un petit terrain où il y a de l’espace. On pourrait pique-niquer et les enfants auraient de la place pour jouer, se défouler un peu. Sarah et Clothilde nous accompagneraient.

- Et Alexis ?

Alexis ? Pourquoi elle demande ça… Jérôme se renfrogne immédiatement.

- Non, ce n’est pas son rôle il n’a rien à faire là.

Amandine ne comprend pas ce qui lui a pris de poser cette question…c’est sorti tout seul et elle le regrette… Elle a contrarié Jérôme et s’en veut.

- Le mieux c’est peut-être que je vous montre ?

Elle semble vraiment intéressée par Alexis et pourtant, le grand gaillard ne semble pas prêt à abandonner. Ses épaules rondes attirent ses yeux et même sa bouche. Il aimerait embrasser sa peau, découvrir sa douceur avec ses lèvres.

- Oui avec grand plaisir.

Elle lui sourit, encore, et cela ravive chez lui l’érection récente qui l’animait. Il hésite à se lever de peur qu’elle ne remarque quelque chose. Cette femme commence à le rendre dingue…Elle le fait passer de doute en colère, d’envie en désir, il ne sait plus comment agir, réagir.

Mais Amandine ne lâche pas son regard. Il lui demande de l’attendre dehors, le temps qu’il aille chercher une monture et du matériel.

La jeune femme traverse le haras, et s’arrête au niveau du box où Alexis lui sourit déjà.

- Ah !! te voilà enfin. Tu es très jolie dans cette robe…elle te va vraiment bien.

- Merci…

- En fait…(il s’approche lentement d’elle en la fixant droit dans les yeux) j’aimerais beaucoup te l’enlever…

Il pose ses mains sur les bretelles de la robe, jouent un peu avec, les fait glisser, les remonte. Amandine a chaud, et son cœur cogne très fort dans sa poitrine. Alexis l’entreprend un peu plus..il veut tester…va-t-elle succomber ? Elle baisse la tête, ferme les yeux puis ses bras attrapent le jeune homme pour le coller à elle. Sa bouche se dirige immédiatement vers celle d’Alexis qui se laisse évidemment faire. Amandine ne réfléchit plus, ses lèvres s’entrouvrent pour inviter le jeune homme à faire de même, leurs bouches se découvrent, s’aspirent. Les bretelles de la robe sont sur ses bras, et il semble clair qu’elle les voudrait bien plus basses encore.

Alexis bande à en avoir mal…il aimerait la prendre maintenant, la pencher en avant, lui remonter sa robe et s’enfoncer en elle… mais ce baiser est tellement passionné qu’il n’ose pas l’arrêter.

Amandine ne se maitrise pas et sa bouche prend le contrôle de toute pensée raisonnable. Elle hasarde ses mains dans le dos d’Alexis, voulant se presser davantage contre lui.

Essoufflés, ils se détachent enfin et Alexis lui soupire dans l’oreille qu’il a envie d’elle, ici et maintenant.

Amandine redescend sur Terre. Ici et maintenant ? Mais non…impossible. Mais elle doit, elle veut assumer ses envies. Bien trop emmêlées pour savoir ce qu’elles sont réellement… quelques minutes auparavant elle rêvait de rejoindre Jérôme sous la douche et pouvoir caresser son corps, et la voilà maintenant qui ne contrôle pas son envie de se coller à Alexis, de l’embrasser, de le laisser la toucher intensément…

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée…Jérôme m’attend et…

- Tu as envie de lui n’est-ce pas ?

- Non…il…mais…peut-être que…

- Jolie maitresse…tu m’excites et tu m’as embrassé…j’ai bien senti l’envie que tu avais d’aller plus loin. Je te le dis sans détour, j’ai envie de te baiser, fermement, avec ta fine robe qui nous excite tant. Parce que oui, tu fais bander Jérôme aussi, te leurre pas. T’es bonne, et n’importe qui sent sa queue s’affoler devant ton corps. Tu as quelque chose de prévu, je te laisse partir mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Au fait le miel, tu l’as gouté ? Tu en as pensé quoi ?

L’envie de baiser, switchée en une seconde par le miel. Qu’il est déstabilisant cet homme. Et excitant. Son côté très entreprenant n’est finalement pas pour déplaire à Amandine. Ca l’aide à se lancer. Il l’attire à elle, avec ses gestes doux et directs à la fois…

- Je l’ai goûté oui. Il est très bon. Merci encore.

En disant ces mots, le sourire qui illumine son visage en dit long sur l’effet que lui fait le jeune homme. Et la ramène à sa séance de soulagement physique de la veille. Installée sur son canapé, elle s’était préparée un dessert très gourmand. Du thé à la menthe, offert par la maman de Moussa pour la remercier d’avoir attendu avec lui à la sortie alors qu’elle avait loupé le métro. Un pain au lait, passé au grille-pain, quelques dattes, et le miel d’Alexis.

Avant de commencer, elle avait plongé son doigt dans le pot de miel, pour le porter à sa bouche. Cet acte pourtant banal avait ravivé l’émotion ressentie l’après-midi, quand les mains du vétérinaire étaient sur son corps. Et son imagination s’est envolée…elle se voyait lécher le doigt d’Alexis, avant qu’il ne le plonge dans son miel à elle… Et c’est son doigt sucré qui est allé à la recherche de son plaisir. Jambes ouvertes, elle a caressé son clitoris, doucement, sentant la douce chaleur traverser son corps. Puis elle a accéléré, appuyant plus fermement. Elle repensait à la bouche d’Alexis dans son cou, et tout en gémissant bruyamment, elle imposait des stimulations de plus en plus fortes à son clitoris extrêmement gonflé de désir, jusqu’à se laisser envahir par un orgasme chaud et tourbillonnant. Ses fesses s’étaient décollées du canapé, cambrée, elle a joui intensément en pensant à lui. Mais évidemment, hors de question de laisser transparaitre un quelconque souvenir de cette séance coquine devant lui.

Et pourtant…avec les mots qu’il emploie, avec tout ce qu’il ose lui dire…elle comprend bien que la séance solitaire pourrait facilement se transformer en joli duo. Mais…il dit que Jérôme est aussi intéressé ? Comment le sait-il ? Ils en parlent entre eux ? Amandine réprime un frisson de gêne et d’envie à la fois, puis prend congé d’Alexis.

Devant l’enclos, Jérôme est en train d’équiper un cheval marron d’une selle.

- Ca te va si on monte ensemble ?

Te ? Il la tutoie maintenant ? Ensemble ?

- Oui pas de problème. Mais ça me fait un peu peur.

- Alexis n’est pas le seul à savoir rassurer les jolies femmes qui ont peur des chevaux.

Il la regarde…froidement ? Amandine ne sait pas comment prendre cette réflexion et préfère rester muette. Evidemment qu’il les a vus hier…il doit penser que c’est vraiment une…

- Tu vas monter en premier, je vais t’aider. Par contre ta robe…ça va pas être très pratique. Tu peux la remonter un peu ?

Et bien…le voilà beaucoup plus direct d’un coup… Et en effet, ça ne va pas être simple.

La jeune femme relève le bas de sa robe, et la noue habilement sur le côté. Elle se retrouve avec les cuisses dévoilées, et le regard de Jérôme qui la caresse.

- C’est beaucoup mieux.

Beaucoup mieux pour monter, beaucoup mieux pour admirer. Si seulement il pouvait toucher ses jambes…

Après les recommandations d’usage, Amandine met le pied à l’étrier. Pas question de jouer les peureuses, et en plus…elle va pouvoir être extrêmement proche de Jérôme…

Il l’aide à monter, poussant sur ses hanches alors que ses mains voudraient toucher ses fesses. Puis la rejoint rapidement sur la jument, se plaçant devant elle. Il lui raconte l’histoire de l’animal, tout en commençant à se déplacer.

Amandine ne sait pas où se tenir et pose ses mains sur ses propres cuisses. Pour le moment l’allure est plus que douce, pas de risque de tomber. Pourtant, elle n’est pas complètement rassurée et écoute Jérôme d’une oreille. Le cheval semble calme et très obéissant, mais la situation n’est pas rassurante malgré tout. Jérôme continue son monologue de passionné, mais un double bip le coupe net. C’est son talkie walkie qui sonne. En tirant sur les rênes, il fait stopper la jument et répond sèchement à l’interlocuteur.

- Quoi ?

- Jé, Mr Clairvis vient d’appeler, il a un souci avec Paz, il demande ton intervention.

- Merde…je peux pas là…j’ai autre chose de…

- Je sais, j’ai essayé de lui expliquer mais il a déjà appelé 3 fois et tu sais bien que…

- Oui…oui je sais. Ok j’arrive.

Jérôme lâche un juron dans sa barbe et se tourne légèrement vers Amandine qui a déjà compris.

- Je suis désolé, il faut que j’aille chez un client…c’est important…

- Pas de problème.

Elle lui sourit pour masquer sa déception mais comprend bien que les urgences du métier sont imprévisibles et à entendre la voix grave d’Alexis à l’autre bout du talkie, ça n’a pas l’air d’être le moment de laisser en plan ce Mr Clairvis.

Heureusement ils n’étaient partis que depuis quelques minutes à peine, même si la cadence du retour est légèrement plus vive qu’à l’aller, Amandine n’a pas vraiment le temps d’avoir peur.

Jérôme saute à terre et attrape Amandine par les hanches pour l’aider à descendre. Il laisse ses mains sur elle, la regarde dans les yeux et semble vouloir lui dire quelque chose…Amandine pose ses mains sur les bras du grand gaillard qui ne cache pas une mine contrariée. Mais aucun d’eux n’ouvre la bouche.

- Je t’ai avancé le quad, tu y seras plus vite.

Jérôme se détache de l’enseignante et enfourche l’engin sans rien dire.

- Il doit être aussi déçu que toi tu sais.

- Quoi ?

- Je pense qu’il tenait vraiment à passer ce moment seul avec toi. Mais il reviendra vite, vu comment il te regarde, il trouvera le moyen de reprendre là où vous vous êtes arrêtés. Viens.

Alexis prend la main d’Amandine et l’entraine dans le hangar. Ils se postent devant un box et Alexis lui explique quel investisseur important est Mr Clairvis, quel rôle il joue dans le fonctionnement du haras. Jérôme ne pouvait pas refuser d’aller l’aider.

- Sois pas déçue jolie maitresse, je vais bien m’occuper de toi en attendant, et dès son retour, tu retrouveras les grands bras de Jérôme.

Amandine ne sait pas quoi dire. Qu’Alexis veuille s’occuper d’elle…c’est déjà troublant, mais qu’il précise qu’ensuite elle retrouvera Jérôme… pourquoi il ne lui demande pas de rester avec lui ? Pourquoi il envisage de la pousser dans les bras du directeur ? Ils sont de connivence ? Ils se sont mis d’accord pour jouer avec elle, chacun son tour ?

Elle fronce les sourcils et fait un pas de recul pour obliger Alexis à lui lâcher la main. Cette situation la dérange. Ils ne peuvent pas s’amuser d’elle de cette façon. Elle regrette d’avoir succombé et de ne pas avoir su maitriser ses envies.

Pour détourner son attention de ses mauvaises pensées, elle saisit son téléphone et regarde les dernières photos prises la veille avec les enfants. Sofia…Ali…Jérôme…Alexis…Elle n’arrive pas à les enlever de son esprit. Ils lui plaisent, tous les deux…et…il se pourrait bien qu’elle leur plaise aussi, à eux deux.

Le désordre est total dans sa tête… Mais elle doit se rendre à l’évidence… Elle ne va pas pouvoir retenir ses envies éternellement.

Elle lève les yeux vers le vétérinaire, il est entré dans le box juste en face d’elle et est affairé sur une patte arrière d’un cheval qui émet des bruits plus ou moins inquiétants. Et si…et si elle en profitait ? Après tout…elle ne fait rien de mal… La tentation de se laisser aller la submerge… aujourd’hui elle n’est pas en charge des enfants… Et le baiser échangé avec Alexis a malgré tout un goût d’inachevé…

Elle observe ses bras tendus qui tiennent fermement le sabot, son dos dont les muscles se contractent et se devinent facilement sous son tee shirt moulant, ses cheveux ondulent sous les légers mouvements. Elle se rapproche et croise ses bras sur la porte du box. Alexis parle au cheval, le rassure, comme s’il parlait à une vraie personne. Il est touchant dans son rôle. Amandine sent ses cuisses se frotter l’une contre l’autre. Et se rend à l’évidence. Elle veut aller au bout de son envie. Maintenant.

Elle pousse doucement la porte et se place sur la gauche d’Alexis, contre le mur en parpaings. Il n’interrompt pas son labeur, sentant sur lui le regard de la jeune femme. Durant plusieurs minutes, entre bandage et ciseaux, il poursuit et termine un pansement impressionnant de perfection.

Quand il se relève enfin, ses yeux tombent sur les cuisses dévoilées d’Amandine. Il enlève ses gants, les jette derrière lui négligemment. Il s’essuie le front du revers de la main, passe une main dans ses cheveux et sent que son corps ne résistera pas longtemps à la vue de cette robe relevée.

Adossée au mur, Amandine attend, sait, devine et profite de ces secondes de basculement. Ces secondes où le regard de l’autre devient brûlant. Ces secondes où les cœurs s’accélèrent, où les respirations sont maitrisées pour faire le moins de bruit possible. Ces secondes où les corps se rapprochent lentement, comme deux aimants, et finissent par se coller l’un à l’autre en un mouvement plus brusque. Leurs bouches se trouvent, et ils savent que le moment est venu d’assouvir leur désir commun.

Alexis caresse les cuisses nues d’Amandine, qui presse ses lèvres ardemment contre lui. Les mains du jeune homme glissent sur sa peau, la faisant frissonner. Il contourne ses jambes lentement, passant de l’extérieur vers l’intérieur, il monte jusque sous ses fesses mais redescend, provoquant un gémissement de frustration de la belle, qui s’attendait à être entreprise immédiatement. Elle écarte ses jambes, pour lui montrer qu’elle est prête, mais il n’emprunte pas ce chemin. Il saisit le bas de la robe et le soulève jusqu’à la poitrine de sa partenaire. Sa main libre évite sagement la culotte et vient se poser sur le ventre d’Amandine. Il caresse délicatement sa peau, s’agenouille et vient y poser sa bouche. Ses lèvres goûtent et se délectent, l’odeur fruitée l’enivre. Il passe sa main sur la hanche droite, puis dans le creux de ses reins. Amandine ferme les yeux et entremêle ses doigts aux cheveux d’Alexis. Il dépose des baisers dans son nombril, de temps en temps sa langue vient picorer rapidement un grain de beauté bien placé.

Puis, tout en se relevant, il ne lâche pas la robe, et la fait passer par-dessus la tête d’Amandine. Alexis savoure le spectacle de la poitrine emprisonnée dans un soutien -gorge blanc, en accord avec la peau claire de la jeune femme. La robe tombe à leurs pieds, et Amandine veut égaliser la situation. Elle s’empare du tee-shirt d’Alexis pour lui enlever à son tour. Les gestes sont lents, doux, et quand il se retrouve torse nu face à elle, elle vient se coller à lui pour apprécier son corps au plus près.

Leurs cœurs s’emballent durant ce peau à peau. Alexis embrasse les cheveux de l’enseignante, tandis qu’elle renifle son cou tendrement. La douceur du moment dénote avec tout ce qu’Alexis a montré jusqu’ici. Envolés son impatience, son audace, ses gestes directs et sans retenue. Amandine en est encore plus troublée.

En réalité, il ne s’attendait pas à ce qu’elle craque, ici, dans ce contexte. Il imaginait la jeune femme plus timorée, et se retrouve agréablement surpris par cet instant doux et chaud à la fois.

Amandine caresse son dos, et arrivant sur ses fesses, n’hésite pas à les palper fermement. Elle déboutonne le pantalon du vétérinaire qui embrasse sa tempe, sa pommette, descend sur sa joue. Ses mains attrapent son visage, et alors que la jeune femme baisse son pantalon, et il colle sa bouche à la sienne.

Amandine n’hésite pas à caresser le caleçon tendu d’Alexis. Elle sent une érection très ferme, et de savoir qu’elle lui est destinée la rend plus audacieuse encore.

Elle met fin au baiser, en faisant parcourir sa bouche sur le corps du jeune homme. Ses lèvres passent sur ses pectoraux, son ventre, pour finir sur les poils de son pubis.

En un geste sûr, elle fait glisser le caleçon jusqu’aux chevilles d’Alexis, elle veut dévoiler ce qu’elle est impatiente de toucher, de sentir et même de goûter. Mais un mouvement brusque la fait se relever d’un coup. Le cheval, qui s’était fait oublier jusque-là, commence à s’agiter derrière eux.

Elle se réfugie dans les bras d’Alexis qui l’enserre et la rassure.

- C’est rien, il ne bougera pas plus que ça.

Amandine tremble, elle avait totalement fait abstraction de l’animal, et en reprenant ses esprits, la peur l’envahit. A moitié nue, elle se sent tout d’un coup vulnérable, sans protection, bien que les bras de son potentiel amant soient tout à fait rassurants.

Alexis l’étreint et les dirigent en un mouvement tous les deux vers le sol. Il allonge doucement la jeune femme, à quelques centimètres des sabots du cheval qui s’est immobilisé à nouveau. Amandine ressent à peine les désagréments de la paille sur sa peau, tant elle est figée par la peur que l’animal réagisse à leur présence.

Alexis vient à nouveau trouver ses lèvres, délicatement, pendant que ses mains découvrent avec délice ses seins. Il tire sur le soutien-gorge pour libérer les tétons tendus, et passent ses doigts dessus pour les exciter davantage.

Amandine se maitrise pour ne pas faire de bruit, de peur que ça énerve le cheval bien trop près.

- Tu ne crains rien avec moi, rassure-toi.

- J’ai quand même peur que…

- Fais-moi confiance Amandine, laisse-moi m’occuper de toi comme j’en rêve depuis lundi.

Alexis vient chercher la langue de la jeune femme avec la sienne. Ce baiser envoutant redonne confiance à l’enseignante. Ses jambes s’ouvrent d’envie, ses mains se font pressantes, et saisissent le sexe bandé d’Alexis. Celui-ci lâche un râle de plaisir dans la gorge d’Amandine, qui sent son sexe à elle s’inonder comme jamais.

Délicatement, Alexis glisse sa main dans la culotte de la belle, ses doigts ne tardent pas à trouver l’humidité qui l’a envahie. Amandine gémit doucement, elle tente de maitriser sa voix mais les caresses d’Alexis sont bien trop précises pour résister.

Voyant qu’elle regarde le cheval, Alexis tente à nouveau de la calmer, comme s’il devinait à quoi elle pensait.

- Ne te retiens pas, le bruit ne l’énervera pas.

En prononçant ces mots, il enfonce un doigt en elle, qui lui fait pousser un cri de plaisir. En même temps, elle serre d’avantage le sexe du vétérinaire, et active sa main dessus pour commencer une lente masturbation.

Les deux jeunes gens bougent leurs bassins de concert, se masturbant l’un l’autre. Alexis sent son membre durcir de plus belle, tandis qu’Amandine se met à mouiller encore et encore. Ils s’embrassent, se caressent, gémissent, les doigts de l’un bougeant au rythme de la main de l’autre. Le plaisir grandit intensément, pourtant aucun d’eux ne semble vouloir atteindre le point de non retour. Ce mélange d’excitation, de douceur, de peur causée par l’animal, de sérénité dégagée par Alexis, met Amandine en émoi et son esprit prend autant de plaisir que son corps.

Alexis ne cesse de l’embrasser, sa bouche, sa langue lui procure des sensations renversantes et l’excitent terriblement. Il sent qu’il va bientôt craquer alors il ralentit la cadence pour que sa partenaire fasse de même…mais contrairement à ce qu’il pensait, elle accélère, cesse les baisers et vient poster sa bouche sur son sexe.

Aussi stupéfait qu’heureux, il observe Amandine lécher son membre, et constate une fois de plus qu’elle semble tout à fait à l’aise avec le côté torride de la situation. A quatre pattes à côté de lui, elle offre son bassin, bien cambrée, et il n’attend pas trois secondes avant d’enfoncer deux doigts dans sa fente dégoulinante de désir.

Celle-ci réagit en suçant, en léchant, sur toute la longueur de la queue, tant et si bien qu’entre ses gémissements et les incroyables sensations de plaisir, Alexis sent que la jouissance n’est pas loin.

Mais au lieu d’entendre un long râle de plaisir, c’est une sonnerie aux notes électroniques qui parvient aux oreilles d’Amandine.

Alexis sursaute et s’écarte légèrement de sa partenaire. Elle relève sa tête en l’interrogeant du regard. La main d’Alexis court sur la joue de la belle. La sonnerie ne s’arrête pas.

- Il faut que tu répondes.

- Oui…je le dois. Je suis désolé.

- Non c’est normal.

Alexis tend son bras vers son pantalon et attrape son portable. La conversation à une voix fait tout de même comprendre à Amandine qu’il doit s’en aller dans les secondes à venir.

- On a besoin de moi à la clinique.

- Bien sûr..on n’aurait pas dû…c’est n’importe quoi.

Alexis pose ses lèvres sur celles d’Amandine.

- Non, c’est génial, et j’espère qu’on pourra reprendre là où on s’est arrêtés. Tu es merveilleuse, ton corps est sublime. C’est vrai que je suis en train de travailler, donc pas totalement libre mais je te promets qu’on aura notre moment.

Amandine réajuste ses sous vêtements et récupère sa robe. Alexis l’étreint encore, comme pour lui montrer que ce n’était pas un coup vite fait, qu’il n’est pas (qu’) un salaud qui profite du sexe dès qu’une femme lui fait les yeux doux. Elle est émouvante cette femme, et il ne veut pas la blesser en passant pour le connard qui s’en va après avoir eu ce qu’il voulait. D’autant qu’il ne l’a pas totalement eu.

- Je ne sais pas quand je vais revenir, mais Jérôme ne devrait pas tarder. Installe-toi dans la salle du fond et sers-toi ce que tu veux.

Encore un baiser, extrêmement doux, et un regard qui l’est tout autant, et Alexis abandonne la jeune femme.

Amandine reprend ses esprits en se servant un café.

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