Chapitre 8

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Jeudi après-midi

Comme tous les jours, les enfants prennent maintenant soin des poneys, et cette fois, Clothilde et Sarah les autorise à les préparer pour la promenade du lendemain. Tresses de crinières et savonnage poussé, les animaux dociles se laissent faire.

- Et vous, vous allez monter aussi ? demande Sarah à Amandine.

- Non je ne pense pas, je ne me suis pas entrainée, et je préfère rester à pied pour pouvoir prendre un maximum de photos.

- Comme vous voulez.

Amandine, Clothilde et Sarah passent la fin de journée à discuter, et après une proposition de tutoiement, Sarah pousse jusqu’à une invitation.

- Si tu veux ce soir on fait un repas ici, avec d’anciens palefreniers, ça te dit de te joindre à nous ?

- Je ne sais pas…vous allez être entre vous, je risque d’être de trop.

- Non ne t’inquiète pas, ce sera sympa, allez viens !

Sarah voit qu’Amandine regarde dans la direction de Jérôme.

- Il ne sera pas là. Alexis non plus.

Devant l’insistance de ses nouvelles presque amies, Amandine accepte. Au moins elle sera occupée et ça lui évitera de penser à eux et à se faire tout un tas de films tous plus aberrants les uns que les autres.

Après être retournée à l’école et avoir rendu ses élèves à leurs parents à la fin de l’après-midi, elle est passée chez elle se doucher et se changer.

La journée a été plutôt soft, mis à part ce matin où ses deux…partenaires de jeu se sont laissés allés à quelques caresses furtives et baisers. Elle les a salués rapidement en partant, et aucun ne s’est approché de trop près. Evidemment, elle a été encore prise de doutes. Pourquoi ils changent ainsi d’attitude d’une seconde à l’autre ? Quelques heures auparavant, elle a l’impression que l’un ou l’autre peut la prendre aussi sauvagement que tendrement, et d’un coup ils refroidissent l’atmosphère et la regardent à peine…

Décidément les hommes, elle a bien du mal à les comprendre. Mais elle leur pardonne, le contexte est loin d’être favorable. Ils sont sur leur lieu de travail, et entourés d’enfants qui plus est. La situation n’est pas propice aux jeux érotiques.

Peu importe, elle aura quand même bien profité d’eux, pas au sens péjoratif, mais elle aura pu gouter à leur délicatesse, leur charme, leur puissance, leur érotisme, et elle se sera fait du bien. Il faut garder ça en tête. La journée de demain sera parfaite. Les enfants étaient tellement heureux de pouvoir sortir de l’enclos et pouvoir faire une vraie promenade.

Pour l’heure, il est temps de rejoindre ses deux nouvelles amies.

Amandine arrive au haras où déjà quelques voitures sont là. Clothilde l’accueille chaleureusement, lui présente des personnes dont elle oublie le prénom à peine deux secondes après les avoir entendus, mais se sent assez vite à l’aise malgré tout. Son métier est un sujet inépuisable et passionnant, on lui pose des questions, et elle répond avec un enthousiasme débordant.

La musique commence à retentir, et quelques personnes se mettent à danser. Sarah se jette sur Amandine pour la trainer sur la piste, mais dans sa précipitation, lui renverse son verre de pina colada dessus. Amandine est couverte de jus d’ananas, son tee shirt lui colle à la peau, et Sarah, quelque peu éméchée, lui fait remarquer qu’elle est superbement gaulée.

Stupéfaite et préférant croire que c’est l’alcool qui parle, Amandine ne relève pas la remarque, et file vers le vestiaire pour tente de détacher rapidement son tee-shirt jaune pâle. Une fois près de la douche, elle l’enlève et attrape le gel douche. Son imaginaire part immédiatement vers l’image de Jérôme, et son corps entièrement nu qui se trouvait à cet endroit-même.

Tout en frottant son vêtement, elle sent l’excitation monter en elle. Il a un corps incroyable, et elle regrette presque de ne pas en avoir profité au bord du ruisseau hier.

Après avoir essoré son tee-shirt, Amandine l’étend sur un tabouret, et fouille dans le placard à la recherche d’un vêtement qui pourrait lui sauver la soirée. A moins qu’elle n’y retourne en soutien-gorge, ce qui plairait sûrement à Clothilde, Sarah et quelques-unes de leurs amies. A en croire les présentations, il y a beaucoup de gays et de lesbiennes ce soir.

Elle trouve un tee-shirt blanc, avec une inscription au nom du haras. Il est évidemment trop grand, mais en le nouant sur le ventre, ça fera l’affaire. Elle retourne à la soirée, où la plupart des gens sont assis, à boire, et à discuter. Sarah semble avoir rempli de nouveau son verre, et tente d’installer un projecteur pour avoir plus de lumière. Mais au moment où elle soulève l’interrupteur, les plombs sautent, et toute l’assemblée se retrouve dans le noir.

Quelques personnes commencent à allumer les lampes de leur téléphone, mais un homme parle plus fort que les autres, et propose un jeu.

- J’ai une idée, et si on restait dans le noir, allez…vingt minutes ! On pimente un peu la soirée… uniquement avec les personnes d’accord bien évidemment. On est entre adultes, on peut s’amuser un peu. Tout est permis, danse, caresse, discussion. Si une personne souhaite se mettre à l’écart, elle n’a qu’à le dire, et respect total pour ça. Si quelqu’un se met à crier « Stop », je rallume mon téléphone et on arrête. Ca vous dit ?

Un brouhaha d’acquiescement retentit, alors qu’Amandine sent…exactement ce dont Moussa et Alexis parlait cet après-midi. L’adrénaline. La peur et l’envie en même temps. Elle ne connait personne en dehors des deux cavalières, et en même temps, elle risque quoi ? Si c’est juste pour discuter un peu…ou…

Bon… les téléphones se sont éteints. Ce « Basile » annonce qu’il a lancé le chronomètre. Un fond de musique couvre les mots, et Amandine sent quelqu’un se placer derrière elle.

On lui souffle dans le cou, elle ne sait comment réagir. Elle n’a pas bu une goutte d’alcool, est donc en totale conscience de ce qui se passe, ce qui n’est peut-être pas le cas de la plupart des gens présents ici. La personne approche sa bouche de l’oreille de la jeune femme et lui chuchote :

- Tu es très sexy dans ce tee-shirt, mais tu le serais encore plus sans rien en dessous. Si tu me donnes ton accord, je te débarrasse de ton soutif en deux secondes.

L’adrénaline. Amandine ne sait pas qui lui parle ainsi, ne sait pas ce qui va lui arriver, et pourtant elle est prise d’une irrésistible envie de se laisser aller.

Elle chuchote à son tour un « je suis d’accord », et sent alors des mains se glisser sous le tee-shirt, passer sur son ventre, tandis qu’une bouche frôle sa nuque. Rapidement, les mains font glisser les bretelles du soutien-gorge le long de ses bras, le dégrafent, et l’enlèvent en le passant par l’encolure du tee-shirt, puis par-dessus sa tête. Amandine se dit que c’est étrange car d’habitude les hommes ne font p…. elle bloque sa respiration… se concentre quelques secondes…ce n’est pas un homme qui vient de la déshabiller…

La bouche dépose de légers baisers dans son cou, et elle sent des cheveux lui balayer la joue… elle est en train de se faire…c’est une….Amandine a du mal à réfléchir tant les baisers lui procurent du bien-être. Les mains de la personne saisissent ses seins, et les malaxent très lentement. Aucune pression sur ses tétons. Les caresses sont légères, douces. Elle se laisse totalement aller et profite de ce moment hors du temps. Quand elle décide de se retourner, elle place à son tour ses mains sous le vêtement de la personne qui lui fait face, et cette fois, pas de doute, c’est bien une femme qui s’occupe d’elle.

Amandine passe ses doigts tremblants sur la courbe des seins. L’obscurité n’aide évidemment pas à savoir ce qu’elle fait, mais reste quand même précieuse pour oser ce genre d’expérience. Sans réfléchir, la jeune enseignante totalement vierge de ce genre de relation, fait rouler sous ses index des mamelons durcis par une envie évidente. La sensation est étrange, nouvelle, agréable. Elle entend le souffle de sa partenaire s’accélérer, ce qui l’encourage à poursuivre. Mais alors qu’elle tentait de prendre délicatement dans ses paumes les seins entiers, la femme qu’elle étreint l’entraine au sol. Elles s’agenouillent toutes les deux, et Amandine sent rapidement la langue de son inconnue passer sur son téton droit. Doucement, la jeune femme passe et repasse dessus, avant de s’hasarder à chercher le gauche, qu’elle trouve.

Amandine entend vaguement des soupirs de plaisir autour d’elle, mais elle n’a pas le temps de penser à ce qui passe, elle prend du plaisir et c’est tout ce qui compte en cet instant. Et d’un coup, elle réalise, qu’elle a l’occasion d’essayer de procurer du plaisir à une femme.

Alors méticuleusement, elle se recule pour obliger sa partenaire à cesser sa dégustation, et elle se penche à son tour vers les atouts qui se présentent à elle. Maladroitement, elle prend entre ses lèvres un téton, alors que ses mains maintiennent le sein. Elle aspire doucement, suce, lèche, la sensation aussi nouvelle qu’agréable lui donne envie d’aller plus loin encore dans la découverte. Elle fait courir sa langue jusqu’à atteindre l’autre sein, sous les gémissements de la femme qu’elle caresse. Le téton roule sur sa langue, semble vouloir aller plus loin dans sa bouche… Si Amandine se sent pousser des ailes quand elle sent et voit qu’elle excite un homme, c’est un autre saisissement que celui de donner du plaisir à une femme. Les gestes sont plus lents, plus doux, comme si le corps de l’une se confondait avec le corps de l’autre. Le toucher est délicat, il n’y a aucun empressement, aucune agitation, tout est subtil. Amandine se plait à lécher les seins, tout en caressant le dos de cette femme qui semble apprécier ce qu’elle lui prodigue. Elle sent son entre jambe réclamer des caresses plus intimes, mais son inexpérience ne lui fait pas franchir le cap.

La voix de Basile se fait entendre, pour prévenir que dans quelques minutes, il allumera la lumière de son téléphone. Il est temps pour les gens qui souhaitent rester discrets, de s’éloigner les uns des autres. La partenaire d’Amandine lui prend la bouche. Elle dépose un baiser sucré sur ses lèvres, tout en finesse. Amandine se laisse faire, ne bouge pas, et sent la jeune femme s’éclipser.

Elle reste immobile un instant, avant de se relever. Quand le téléphone de Basile s’allume, Sarah allume aussi le sien afin de trouver le disjoncteur pour remettre d’aplomb le compteur électrique.

A ce moment-là, Amandine réalise qu’elle est seins nus sous son tee-shirt. Elle lance des regards à droite à gauche pour tenter de retrouver son soutien-gorge… Tant pis, elle finira la soirée ainsi. De toute façon ce qu’elle fait ces derniers jours n’a pas vraiment de sens, alors au point où elle en est…

Elle scrute également les personnes autour d’elle, peut-être que sa partenaire du soir la regarde, et qu’elles se reconnaitront. Qui a bien pu avoir envie d’elle ainsi ? Personne ne semble s’attarder sur elle, ni la regarder différemment d’avant la coupure de courant. Après tout, c’est peut-être mieux de ne pas savoir…

Elle se rapproche d’un groupe de personnes qui parlent du Maire et de ses choix de financement. Ils râlent car ils aimeraient que l’équitation soit au cœur des préoccupations municipales, mais ça reste un souci de second plan qui oblige à trouver des investisseurs privés. Alors que les conversations ont repris comme si de rien n’était, un 4x4 rouge arrive, et Jérôme en descend. Jérôme ? Sarah avait pourtant dit qu’il ne serait pas là !

- Qu’est-ce qui se passe Clothilde ? J’ai reçu le message d’alarme de coupure ?

- Ah, oui, rien de grave, on a voulu brancher un projo mais visiblement c’était pas une bonne idée.

- Pas vraiment non. Sarah a trouvé comment remettre le compteur à ce que je vois, bon, je n’ai plus qu’à repartir.

- Attends, bois un verre avec nous quand même.

Au moment où il allait décliner l’invitation, Jérôme pose ses yeux sur Amandine, qui discute avec un groupe de personnes. Il s’approche d’elle, et alors qu’il allait faire demi-tour, elle le voit et lui adresse un doux sourire.

- Ah tu es là ! Les filles m’ont dit que tu ne devais pas venir.

- J’ai eu un message automatique pour la coupure de courant.

Jérôme détaille Amandine de la tête au pied.

- Dis donc, c’est soirée déguisée ou quoi ? Tu t’es grimée en…moi ?

Amandine éclate de rire, et Jérôme sent toutes ses certitudes disparaitre. Il adore la voir rire. Elle est si…naturelle. Et là…comme ça dans son tee-shirt à lui…terriblement attirante. Alors qu’il est trois fois trop grand pour elle. Alors qu’il n’a rien de sexy avec ce logo de son lieu de travail, mais rien à faire, elle est sublime.

- J’ai eu un petit accident de tee-shirt, du coup je suis allée…

- Me voler un vêtement ! ah ben bravo Madame la professeur !

Ils rient encore, et entament une discussion simple et banale. Amandine est rassurée, légèrement déstabilisée que Jérôme ait encore changé d’attitude, mais heureuse qu’ils arrivent à parler sereinement de tout et de rien.

Les invités de Sarah et Clothilde partent petit à petit, et alors que Jérôme leur somme de tout ranger pour remettre le haras dans un ordre impeccable, lui et Amandine se dirigent vers la petite salle pour qu’elle récupère son tee-shirt.

- Je pense qu’il a dû sécher, depuis tout à l’heure.

Sans se poser de questions, et en regardant Jérôme droit dans les yeux, elle se déshabille.

- Tiens je te le rends, merci pour le prêt !

- Le prêt ! mais je n’ai pas donné mon accord moi !

Amandine se jette sur lui, torse nue, avant de l’embrasser fougueusement. Elle se détache de lui pour lui rétorquer :

- Et pour ça, tu n’as pas donné ton accord non plus ?

Jérôme la soulève, et la fait asseoir sur la table en bois. Il ne quitte pas sa bouche, l’embrasse à en perdre haleine, la caresse, enfin, il l’a tant attendu ce moment. Ses seins sont frais, doux, et ses immenses mains les empoignent entièrement.

Amandine fait malgré elle la comparaison avec la sensation vécue il y a quelques minutes. C’était agréable, mais rien ne vaut la puissance et la fougue masculine.

Malgré le désir commun évident, Jérôme s’arrête.

- Tu mérites mieux qu’un coup sur une table.

- J’ai envie de toi…

- Je sais. Moi aussi…tu…tu es incroyable, et je veux pouvoir t’honorer convenablement.

A ce moment-là, Amandine ressent bien la différence d’âge. L’honorer convenablement. Là où d’autres ne se seraient pas fait prier pour la pénétrer d’un coup sec sur cette table, lui réclame des circonstances plus nobles. Elle ne peut qu’être attendrie. Mais déçue, un peu, aussi.

Tout en la cajolant contre lui, il lui murmure des compliments, lui raconte l’effet qu’elle lui fait, son envie d’un moment délicieusement doux. Amandine prend ses paroles comme un cadeau, et dans un regret mêlé de tendresse, ils se disent au revoir, des promesses plein les yeux.

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