Je n'aime pas l'expression « devoir de mémoire »
Je souhaite citer une personne qui, à mes yeux, a été une grande dame : Simone Veil.
« Je n'aime pas l'expression devoir de mémoire. Le seul « devoir » c'est d'enseigner et de transmettre. »
« Je n'aime pas l'expression « devoir de mémoire ». En ce domaine, la notion d'obligation n'a pas sa place. Chacun réagit selon ses sentiments ou son émotion. La mémoire est là, elle s'impose d'elle-même ou pas. Il existe si elle n'est pas occultée une mémoire spontanée : c'est celle des familles. Autre chose est le devoir d'enseigner, de transmettre. Là, oui, il y a un devoir ».
Lorsque l’on s’oblige à faire quelque chose, ce n’est pas bon. On fait les choses avec le cœur ou on ne les fait pas. Alors, non, je ne fais pas partie de celles et ceux qui vont devant le monument aux morts. Je n’ai pas besoin de m’afficher à cette date bien précise pour lire une liste de noms ou entendre un élu lire un texte.
Je n’ai pas besoin d’une date pour me souvenir que dans ma famille, comme dans beaucoup d’autres, des lettres sont arrivées au foyer pour annoncer le décès de 3 de leurs fils. Et j’imagine les pleurs et chagrins des parents, frères et sœurs…
Parmi les enfants accompagnés par les grands-parents ou par des parents d’école, lesquels sont « sensibles » à cet hommage ? Ces jeunes gens ne préfèrent-ils pas être sur leur console de jeu ou devant un film ?
Plus le temps passe, plus on oublie. Après tout, l’être humain est ainsi fait : oublier les mauvaises choses et ne se souvenir que des bonnes ?
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