Les sept péchés en fourrure.
Dans l’univers, les voyageurs se perdent parfois suite à un incident technique. C’est ce qui est arrivé un équipage depuis longtemps perdue sur une planète heureusement habitable qu’ils ont décidé de terraformer, créant au passage un petit village composer de sept habitants sur une colline plutôt plane, là où il y a leur vaisseau de poser. Coupé des autres civilisations, les travers de certains ne vont pas en s’améliorant bien au contraire.
La matinée est lancée par le plus martial de tous à six heures trente pétanques, un homme loup, Max, à la fourrure rousse et aux yeux jaunes qui ouvre le dojo qui est aussi sa maison faite de bois. À sept heures, il s’impatiente ne voyant pas arriver Gérald qui devait l’aider pour la toiture endommagée.
Bien décider, il va voir ladite personne et frappe sa porte en hurlant.
- Lève-toi, fainéant !
Aucune réponse, il cogne d’autant plus fort, jusqu’à défoncer l'entrée de son poing. Voilà un homme-loup toute en muscle et nerveux comme on les aime. Gérard est un homme-ours pas du tout pressé, il descend de l’étage lentement là où il y a sa chambre, l’un des rares efforts qu’il conçoit parfaitement de faire chaque jour. Il a un air plus doux malgré sa fourrure grisonnante et ses yeux bleus, une gueule moins anguleuse, moins dure. Tout le contraire du loup de feu dont l’aspect donne l’impression qu’il a envie de vous baffer, la plupart du temps, c’est le cas. L’ours baille aux corneilles allégrement toute en se grattant le bas du dos.
- Ah… Il est sept heures de matin, qu’est ce qui se passe ?
- Mon toit ! Répare-le ! Tout de suite !
Tape-t-il du pied, tandis que l’ours se lèche le museau avec sa langue pendante de fatigue.
- Je me lève à neuf heures d’habitude et en plus, je n’ai pas pris mon petit déjeuner ; je retourne me coucher.
Le loup le prend par l’oreille et le traîne dehors tout en lui donnant un coup de pied aux fesses.
- Espèce de gros ours lymphatique, bouge ton cul !
- D’accord ! D’accord ! Pas la peine de te fâcher ! J’y vais…
Ce qu’il fait, et pendant toute la matinée, il répare le toit en prenant tout son temps. Il observe depuis ce point de vue, leur voisin, l’homme-lion, Louis, qui s’extasie devant une statue qu’il vient de finir, le représentant en train de bomber son torse puissant et poilu. Ce qui a le don d’irriter notre homme-loup qui avec un marteau la pulvérise.
- Mais t’es barge ! Ma sublime…
- On en a déjà quarante des comme ça ! Fais autre chose pour l’amour du ciel !
Et quand on parle d’amour ; Lucie la renarde aux yeux d’or, vient à leur rencontre, comme à son habitude, et salue les hommes qui se disputent.
- Allons, les garçons, pas de si bons matins.
Ce à quoi le loup répond.
- Non, mais tu n'as pas vu la taille de la statue de Louis ! C’est une ode à sa débilité autocentrée ! Sa…
Elle le gratte sous le menton et d’une voix mielleuse, elle le charme.
- Là… Calme, mon mignon. Ça fait longtemps que tu n’as pas évacué toutes ces pulsions.
Son autre main se balade sur son torse comme une petite araignée qui descend très très bas.
- Et si tu viens avec moi pour dépenser toute cette énergie ? Mh ? Je sais que tu en as envie mon grand loulou.
Lui sourit-elle toute en lui tenant le nez du bout des doigts et le secouant. Toujours sous tension, cette fois, il s’apaise quelque peu et acquiesce en murmurant.
- D’accord, mais arrête de m’appeler mon loulou et de me pincer le museau… C’est gênant, surtout devant tout le monde.
- Et je peux au moins faire un petit bisou sur ta truffe ?
- Oui.
Ce qu’elle s’empresse de faire.
- Mon grand loulou.
- J’ai dit…
La charmeuse goupil cligne des yeux bien lentement avec son sourit malicieux.
- J’abandonne.
Pendant ce temps, s’affaire à son travail dans le seul restaurant du coin, la hyène nommée Céline, qui fait une pizza au champignon et au lard de sanglier, l’une des bêtes qu’ils ont installées sur cette planète. Elle y met tout son cœur, chacun des ingrédients a été dégusté au moins une fois par son fin palais. Et vient son amie, une panthère noire, Natalie, avec en main du poisson qu’elle met dans le frigo conçut à cet effet.
- Oh, tu avais envie de poisson aujourd’hui ?
- Juste envie de pécher et de ne rien faire.
Elle remarque la pâte qu’elle prépare et les ingrédients.
- Tu nous fais une bonne pizza ?
- Ouais, au sanglier.
- Sa tombe bien, j’avais envie de la bonne viande.
Puis Nathalie ayant envie de s’exprimer, ce qu’elle ne manque jamais de faire, lance une conversation.
- J’ai vu Max partir avec l’autre…
- L’autre ?
La hyène capte les mauvaises ondes avec ses oreilles et sent l’odeur de la jalousie. Tandis que le ciel bleu fait place à la grisaille et la pluie.
- Ah, celle dont il ne faut pas prononcer le nom ; tu t’es encore fâché avec elle ?
- Cette salope m’empêche de m’approcher de lui depuis trois jours ! Ô, mon amour ! J’ai tellement envie de… enfin, tu sais. Puis cette année, on ne l’a fait qu’une fois.
Elle salive, puis pousse un petit cri torride.
- Ah… C’était si intense…
- Cela fait deux décennies que tu cherches à te le monopoliser, tu n’as toujours pas abandonné ?
- Comme retrouver le chemin de notre monde, non.
- Il y a plein d’hommes.
- Ah, oui, au nombre de quatre ! L’un est un ours paresseux qui n’a presque jamais envie de forniquer et l’autre est un mégalomane imbu de sa propre personne qui croit qu’il a le plus gros chibre de l’univers !
- Juste de l’équipe. Mais il reste…
- Monsieur le Rapiat ? Limite, je dois payer pour coucher avec lui ! Je ne sais même ce qu’il lui passe par la tête de vouloir a tous pris posséder autant de métaux précieux, on en a même plus besoin pour réparer les circuits informatiques ! En plus dès qu’on lui demande un truc il nous fait tout un cirque avec ses redevances de dette et je ne sais quoi encore !
- J’avoue qu’il n’est pas très généreux, sauf au lit ! Même s’il n’a pas la plus grosse, ses bourses sont toujours pleines.
Rit-elle. Puis amenant l’orage avec lui un homme lycaon aux yeux orange dénommé Cameron à la fourrure pouilleuse entre. Recouvert de boue de la tête aux pieds, portant un sac qu’il pose au sol, épuisé, il tombe au sol à quatre pattes, haletant fortement comme s'il avait couru. Panthère veut voir son contenu même si elle sait ce qu’il y a dedans. Le canidé saisit son trésor de ces doigts crochus et griffus, pour le ramener à contre lui.
- Mes précieux ! Pas touche à mes gemmes !
Grogne-t-il.
- Hey, le cabot ! Va te doucher au lieu de salir mon restaurant !
- Ce n’est pas un restaurant, tu ne fais pas payer, à la limite une cantine du service public du temps où il y avait un système capitaliste sur Terre.
- Ne commence pas à être désagréable !
La menace-t-il avec un hachoir. Il obéit et revient pour treize heures, là où tout le monde a le temps de venir s’asseoir autour d’une table ronde pour manger ensemble, sur quoi la hyène insiste, car bien que adorant une certaine quiétude dans ses repas, elle aime partager.
- C’est l’heure de la pizza !
Généreuse en garniture et en fromage, tout le monde est content et surtout la hyénidé qui va manger comme quatre, littéralement. Étant la plus grande, plafonnant les deux mètres, personne ne conteste sa part quand elle la prend et de toute manière, elle prévoit une ration pour sa personne. Tout le monde est satisfait, sauf le loup qui est légèrement dégoûté par Céline qui mange goulûment.
- On ne t'a jamais appris les bonnes manières ? Mange sans faire de bruit, c'est dégoutant.
- Oui papa Max…
Plaisante-t-elle avec ironie, ce qui a le don de désespérer le loup qui grogne.
- Mon loulou, calme.
Et sur les mots de la renarde qui commence à caresser la cuisse de son canidé favori, la panthère se dresse.
- Non, mais arrête ! C’est indécent !
- Tu es juste jalouse, mais si tu veux, on peut se le partager dans un plan à trois.
- Non, mais ça ne va pas la tête ?! Nous le partager ?!
- C’est qu’il a de l’énergie pour deux, tu sais et je pense même que Céline ne serait pas trop.
Et la hyène ajoute alors sans grand sérieux.
- Et pourquoi pas le faire nous tous, comme quand on se réunit pour manger, tant que l’on y est ?
Ce que Lucie applaudit d’enthousiasme, pensant que l’idée est vraiment envisageable pour tous.
- Oui ! Une orgie ! J’en rêve !
Mais Nathalie tape du poing, faisant rebondir les couverts.
- Jamais ! Je le veux pour moi tout seul !
Le lycaon ne rate pas l’occasion.
- Et c’est moi que l’on traite d’égoïste.
Tout le monde lui rétorque.
- Tu l’es.
- OK, question point de vue.
Panthère ajoute alors en le désignant du doigt.
- À chaque fois que je couche avec toi, tu me demandes si je n’ai pas des choses précieuses à te donner alors que je veux juste un moment de tendresse ! Pas vrai les filles ?!
Les deux autres acquiescent.
- Comme toi, tu as envie de tout et n’importe quoi, moi, je veux de belles choses.
Goupil se sent offensé, la main contre le cœur.
- Dit tout de suite que mon corps n’est pas suffisamment excitant pour ton cœur de pierre.
- Tu sais quoi ? Va te faire foutre Lucie.
- J’y compte bien, avec Max ce soir…
Elle s’acoquine au loup qui se sent particulièrement mal alaise, mais pas autant que Nathalie.
- Non, mais tu n’es pas croyable, espèce de pute ! Arrête de le coller comme ça !
Le loup agacé hurle à son tour.
- Arrête de hurler Natalie ! Tu me casses les oreilles !
- On n'en serait pas là si tu l'as baisé de temps en temps.
Sors le lycaon qui s’accapare plus de pizza qu’il en a besoin, c’est sa technique pour faire diversion, seul Gérard l’ours le voit faire, mais honnêtement, il n’a pas la volonté de lever la voix pour l’interpeller.
- Je n’ai pas besoin de…
Nathalie prend le chapardeur sur le fait.
- Cameron ! Tu n’as pas besoin d'une si grande portion !
- Si ! J’ai creusé toute la nuit !
- Si seulement tu faisais la même pour Natalie.
Fit Lucie la vilaine, qui enflamme de rage la féline.
- Je veux le loup, pas le chien galeux !
- Lycaon, espèce de panthère frustrée !
- Je ne suis pas frustrée !
- Je veux manger en paix pour une fois !
Clame la pauvre Céline qui perd l’appétit et qui avait préparé de bon cœur ce dîner.
- On n'a toujours pas dit ce que j’ai fais-moi !
Désespère Louis le lion.
- On s’en cogne ! Et tu me dois toujours une tonne et demie d’or !
Tape du poing, Cameron.
- Espèce d’enculé ! C’était une tonne le mois dernier !
Tout le monde est dressé, sauf Gérard qui lentement, mange sa part en contemplant le spectacle. Vient le grand final, Max qui crie à pleins poumons tout en explosant une chaise au sol.
- Assez ! Assez ! Je vais retourner à mon dojo et fracasser quelques mannequins !
Puis il fracasse l’entrée, ce qui chagrine la hyène.
- Ma porte ; connard ! Ma belle porte ! Mon repas ! Et…
- Ça en fait plus pour nous deux Céline…
- Barre-toi de mon restaurant Cameron ! Ça m’en fera encore plus ! Vous savez quoi ? Barrez-vous tous, du balai ! Ouste ! Dégagez où je vous bouffe !
Ce qu’ils font, sauf Gérard l’ours.
- Même toi !
- Non, j’ai la flemme et je n’ai pas fini ma part de pizza.
La hyène grimace, griffe la table.
- De tous, tu es celui qui m’irrite le plus ! Tu étais notre capitaine et tu ne règles aucun de nos problèmes !
- à quoi bon, ils recommenceront demain. La vie n’est qu’une éternelle répétition.
- Comment j’ai pu suivre un fataliste pareil !
- Par dépit, et par ce que j’étais le seul à vouloir d’une hyène qui ne pouvait pas s’empêcher de vider les rations sans prendre compte toute la gestion de ces dernières. Je pourrais t’expliquer, aussi, que tu l'as bien cherché en n'étant pas trop regardante sur l’équipage et que mis à part pour ton estomac, tu ne mets pas trop en branle tes neurones, mais ça serait vain…
Bouchée bée, elle pointe la porte, fâchée par ce qu’il vient de dire.
- Putain de merde, sort de mon restaurant, Gérald.
- Non, il faudra m’éjecter.
- Pas de problème.
Elle prend la chaise où il est assis, et avec ses puissants muscles, elle le balance hors de son restaurant, puis elle réalise qu’il faut réparer la porte et soupir longuement, car Gérard est le seul à être doué pour réparer les bâtiments en bois.
- Est-ce que tu peux…
- Oui.
Même pour se mettre légitimement en colère, il refuse, quand bien même on le bouscule.
Tout le monde s’affaire à ces occupations. Max entretien les armes, Gérard répare à son rythme, Louis mesure tout et n’importe quoi, Lucie s’occupe de la faune malade et leur reproduction, Céline compte les rations et établis la liste des choses qui manque, Cameron encore un inventaire et Nathalie posséder par le désir de rentrer chez elle avant que la folie ne les tue tous, continue inlassablement d’envoyée des drones dans l’espace pour retrouver le chemin de la maison et optionnellement espionner le beau Max dans son dojo. Elle a même mis une caméra sous sa douche ce qu’il découvre dès le premier jour…
- Natalie…
Il la détruit de son poing furieux et la panthère en panique verrouille sa maison. Vous connaissez déjà sa manière bien à lui d’entrer dans un bâtiment et ainsi que ses relations fracassantes avec les portes.
- Nathalie !
Elle est planquée sous son lit et bien évidemment, il la trouve, la tirant par les jambes et l’envoie valdinguer par la fenêtre qu’il a au préalable ouverte. Heureusement, elle a des réflexes félins, mais le loup se jette sur elle, baveux et enrager.
Lucie passe par là et dit avec ironie, tandis que Nathalie se débat.
- Enfin, tu vas te faire niquer par loulou.
- Aide-moi ! Il va me tuer !
- Mais non, il va juste te déchirer, petite chatte. D’ailleurs, je m’installe pour regarder ces câlins si torrides.
- Tu n'es qu’une grosse salope !
Louis arrive à la rescousse, éjectant Max avec son rire glorieux et surtout son poing.
- Ah ah ! Halte-là, vil loup ! Laisse cette minette tranquille !
Ce dernier lui redonne le coup, tout en accusant de son doigt vindicatif et tremblant de nervosité.
- Elle m'a regardé à poil sous la douche !
Louis est choqué, les deux mains sur ses joues, la bouche ouvertes.
- Et moi pas !? Honte à toi Nathalie !
Céline les regarde de loin, voit que Gérard observe impassible, que Cameron allait encore réclamer un drone à Nathalie pour ses prospections minières. Elle n’a que pour réaction un soupir de désespoir.
- Un siècle avec ces fous… Misère, on va jamais rentrer…
Puis, l’idée d’un bon plat pour ce soir lui vient à l’idée et la rend heureuse. Avec l’espoir que cette fois, ils apprécieront ces efforts avec une ambiance bonne enfant. Ce sont des pommes de terre au four, et vous vous en doutez, elle a déjà prévu sa part.
À vingt heures, tout le monde est présent, l’agitation de la journée les a tellement fatiguées qu’ils n’ont plus tout à fait la force de se disputer, même Gérard et surtout Gérard. Sauf, ce bon vieux Max qui grinche.
- Encore des pommes de terre ça fait dix fois ce mois-ci…
- Jamais content. Il a toujours un truc à redire. Franchement, qu’est-ce que tu lui trouves à ton Max, Nathalie ?
Demande Céline sans se préoccuper du loup.
- Il a une si belle fourrure rousse et de si beaux muscles…
Évidemment, Lucie profite de cette perche tendue en l’empoignant à deux mains.
- Tu parles de moi ma chérie ? Tu veux que l’on s’essaie à des caresses entre filles ?
- Non, mais t’es malade ?! Et puis quoi encore ?! Céline, dis-lui quelque chose pour une fois !
- Ah non. Et puis j’ai déjà couché avec elle alors…
Le poil de la panthère se hérisse à cette révélation qui lui imprègne une image dans son esprit ne lui évoquant que le dégoût.
- Tu n’es pas sérieuse ?!
- C’était un mois où j’étais fâchée avec tout le monde, tu sais, celui où on a osé prendre dans mes provisions personnelles. N’est-ce pas, Cameron ?
- Je n’étais pas le seul…
- Et je te remercie d’avoir dénoncé tout le monde, grosse balance va… Et donc… puis ce que tu étais je ne sais où ce jour-là, Nathalie celui où j'envisager de m'y essayer avec toi, j’ai demandé à Lucie dont je savais qu’elle n’allait pas refuser, de partager un moment intime.
- T’avais « envisagé » de coucher avec moi ?! Par le ciel !
- Bas quoi ? J’avais faim de plaisir moi…
Lucie ne cesse d’acquiescer amplement, souriante, et se dit qu’elle va pouvoir consommer Nathalie, la seule de tout l’équipage qu’elle n’a pas mise dans son lit.
- La prochaine fois, on peut t’inclure…
- Mais moi, je veux Max !
Ce dernier cri.
- Vous me les broyez avec vos histoires de cul ! Bande d’obsédés ! Et ! Je ne suis pas un objet de désir ! Je pars !
Il prend son assiette et s’apprête à retourner dans son dojo.
- Allons, allons, Max, n’as-tu pas envie de rester assis avec nous plutôt que de te fatiguer a porté cette nourriture et manger tout seul ? N'est ce pas beaucoup d’énergies gaspillées pour si peu ? En plus, il faudra que tu réchauffes le plat et que tu reviennes ici pour la suite.
Fit Gérard, qui parfois, sait trouver les bons mots après avoir mis la moitié de la journée son esprit en branle pour simplement se réveiller et l’autre a juste rêvassé tout en occupant ses mains. Max se rassoit en silence, fâcher. Louis quant à lui désespère encore de ne pas avoir attiré l’attention, pourtant, il s’était encore fait beau, portant une tenue du soir noir en soie. Alors il profite de ce moment pour lancer un autre sujet qui va tourner autour de lui.
- Et sinon, vous en pensez quoi de mon tout nouveau vêtement ?
- Il est magnifique, j’adore ces bordures de plante en or sur ta chemise. J’aimerais bien que tu me fasses la même.
Fit Lucie, mais il veut l’opinion de tout le monde.
- Et les autres ?
Gérard s’exprime sur un détail qui est insignifiant pour les autres.
- Trop de boutons, ça doit être difficile à enlever.
Là-dessus, l’élégante goupil rebondit.
- Moi, j’adore quand il y en a beaucoup, on peut prendre le temps de déboutonner et faire durer les préliminaires. Ça me donne des envies cette tenue mon bon Louis.
- Et lui, tu l’appelles par son nom…
Grommelle Max, alias Loulou, bras croisé.
- Ça irait bien avec ma fourrure.
Commente Nathalie sans grand intérêt, car elle en a déjà des tas des tenues dans ce style.
- Plus de fils d’or ça aurait été mieux.
- Tu es sûr que tu n’aurais pas regretté que Louis te demande un autre lingot, Cameron ?
Et sur les mots de Céline, il réalise qu’étant celui possédant tout le stock d’or, en effet, il aurait dû donner l’un de ses précieux.
- Tu as raison, en fait, il y ‘en a même trop…
- Vieux radin, même pour les composants du vaisseau.
Cameron en a cure des commentaires de Nathalie, Louis recentre le tout sur lui encore.
- Je pense que là-haut, on apprécierait grandement mes œuvres. Dommage que le public d'ici n’a pas les mêmes passions.
- Si on omet tout tes tableaux, sculptures et autre représentation de ta personne plus ou moins subtile, il n’y a pas grand-chose à voir et ça n’égale pas les grands maîtres de l’art.
Vexé dans son ego de lion, il contre-attaque.
- Dis la panthère qui lance des drones pour se perdre dans l’espace, et nous bassine avec les matières rares dont elle a besoin pour continuer à envoyer au hasard des machines sans grand résultat. Vois-tu, je ne suis pas le seul à être un raté.
Au moment où elle allait se défendre, Max tape du poing sur la table. Sa gueule renfrognée, plissée sur toute la longueur, est un message clair qu’il va atteindre le point de rupture et quand cela arrive, il devient vraiment hors contrôle comme un berzerker. Alors pour la joie de la hyène, tout le monde se tut et mange tranquillement pour le reste de la soirée jusqu’à l’heure du coucher.
Et chacun rêve de ce qu’il lui plaît, même Gérard, qui songe dans son sommeil de dormir au soleil. Max ? Et bien, il rêve de ne plus être entouré de crétin pour enfin trouver la paix, ce qui n’est pas gagné. D’où la raison de son irritabilité dès le réveil, la réalité n’est pas conforme à ses attentes. Nathalie de toute son âme souhaite partir loin dans les étoiles avec son beau, musclé, puissant et vigoureux Max. Céline rêve d’un plat à base de champignon et de poissons, ce qu’elle fera sans doute demain. Cameron rêve déjà de ce qu’il va trouver dans les mines. Lucie a toujours l’idée de la fameuse orgie à sept. Et Louis se voit être reconnu dans tout l’univers pour être le plus beau des artistes et aussi, le plus talentueux. Il pose même en photo le torse nu devant les paparazzis.
Et lendemain, on recommence. Jusqu’aux jours où Nathalie réussira à retrouver le chemin de leur foyer. En attendant, ils se supportent, pour le meilleur et pour le pire
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