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Chère... toi,

Je crois que je t'ai voulu, peut-être une fois ou cent. Oui, je t'ai désiré, si ardemment que ça en est devenu douloureux. Tu sais, viscéral ? C'était ancré en moi, si profondément que mon cœur souffrait.
Je crois que je te veux encore, parfois. Oui, probablement. Mais serait-ce un acte de lâcheté d'y succomber ?

Je t'ai senti, souvent, près de moi. Tu m'appelais en hurlant. Tes paroles résonnaient dans ma tête. En échos, ta voix me suppliait de te rejoindre. L'autre rive m'a semblait si loin, lorsque j'ai levé la tête. C'est vrai, la distance était énorme mais le chemin paraissait si simple à prendre. Une étendue de verdure pour une allée de jolis galets, tous colorés. Du bleu. Du jaune. Du rose. Et puis du rouge. Énormément de rouge. Du pourpre. Du carmin. Du vermeil et puis ce sang qui coulait. Était-ce le mien, ou le tien ? Non, la Mort ne saigne pas. Madame la grande Faucheuse ne se blesse pas. Enfin, je crois...

Je t'ai admiré, si souvent. Dans le miroir, mon reflet te ressemblait. Dans mes yeux, c'est l'éclat des tiens qui brillait. Tu es belle, c'est vrai. Grande demoiselle qui ouvre ses ailes pour recueillir l'âme d'un condamné. Je t'ai questionné, oui, je t'en ai demandé des choses. Alors, pourquoi ne m'as-tu jamais répondu ?
C'est vrai, c'est faible comme comportement. Je le reconnais, mais tu avoueras tout de même, que je n'ai jamais prétendu être forte. Qui l'est, seulement ? Je ne sais pas. Peut-être sommes-nous tous fébriles lorsque tu te présentes en nous tendant une main chaleureuse.

En réalité, je voulais simplement que ça cesse. Vois-tu de quoi je parle ? Non ? Je vais t'éclairer, ne t'inquiète pas.
C'est ce vacarme, ce brouhaha indomptable qui me faisait perdre l'esprit. Il était là, dans ma tête, sans que j'accepte sa visite. Je voulais qu'il se taise, qu'il me laisse en paix. Mais jamais il ne l'a fait et je crois que je m'y suis habituée. Oui, c'est sûrement ça puisqu'aujourd'hui encore, il hurle lorsque je ne m'y attends pas. Ce chaos qui me submerge, qui me noie, parfois. Oui, c'est ça. Une sensation oppressante, comme si mes poumons se remplissaient d'eau et que le souffle me manquait. Puis, toute la douleur qui s'étale en moi lorsque j'essaie de bouger. C'est horrible, tu sais ?

Enfin, je crois que je te désire, encore. Je pense que cette envie se repose, au creux de mon estomac. Elle se tait, s'endort doucement, puis lorsqu'elle s'éveille, tout revient. J'ignore si tu me comprends, peut-être que si, finalement. Tu es la reine des âmes vagabondes, tu veilles et tu erres également. Moi, je navigue en eau trouble. J'essaie de mener ma barque mais les vagues sont violentes. Le problème, c'est que je ne sais pas nager.


Alors, quand sonnera le glas ?

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