L’Ombre des autres

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Personnages



Philipe Carémien, dit Philoxène : noir, la cinquantaine, cheveux court, rides marquées et lunettes. Porte un bleu de travail par-dessus une chemise à pois. Ne peut pas parler sans sa cigarette éteinte calée au coin de sa bouche ; si l'acteur fait tomber son mégot, il le ramasse avant de reprendre la parole.



Bérenger Esschelle, dit Bouldon : le gentil comptable tout énervé et fureteur. Il n'est pas comptable mais doit y ressembler. Il embrasse la révolution comme un nouveau bilan financier. Pour l'occasion du jour, il s'est habillé façon furtive, tout en noir, de la cravate aux socquettes.



Thierry Gargottery, dit Rapicand : méditerranéen buriné, le crane rasé, oreilles minces. On le sent nerveux, brusque. Violence sous-jacente mais entièrement maîtrisée permanente. Habillé comme il veut, mais toujours manière à ce que ses avants-bras musculeux et velus soient visibles.



Strobold, dit Strobold : lui manque les deux jambes. Se tient sur ses deux moignons de cuisses, rampe avec ses bras longs et musclés. Débardeur trop grand qui lui tombe plus bas que le la taille, comme une aube sans manches et crasseuse.


Pièce


        Intérieur d'une maison de révolutionnaires. Mobilier révolutionnaire. Plans de bombe artisanale au mur, photos de commandos armés sur le guéridon et tapis en fausse fourrure blanche très sale. Côté jardin, au fond de la scène, une porte en bois avec un judas. À côté, appuyé contre le mur, un grand fusil russe avec un « T » majuscule gravé sur toute la longueur de la crosse. Au fond au centre, une fenêtre condamnée de planches, comme dans un western avant une fusillade. Côté cour, au fond, une étagère pleine de livres, de petites bouteilles et de boites en carton. Au centre, une table rectangulaire sépare de sa longueur cour et jardin. Pour passer d'un côté à l'autre, les personnages la contournent toujours par l'extrémité proche du fond de scène.


        Présents sur scène au début de la pièce : Philoxène, dans un fauteuil vert en avant scène côté cour ; Strobol, assis sur ses moignons de jambe non loin de lui farfouille dans un grand carton apparemment plein de câbles, ressorts et diodes hétéroclites ; Rapicand, debout près de la porte, les bras croisés. Tout au long de la pièce, il regardera fréquemment par le judas.


        Une horloge invisible sonnera parfois. Il ne faut pas la représenter sur scène. Du plafond, au centre, pend un lustre cassé aux ampoules (huit) nues. Il jettera une lumière plongeante sur les personnages qui seront attablés, constellant leurs visages de zones d'ombres, ce qui leur donnera un aspect spectral.


        Lumière tamisée diffuse sur le reste du plateau. Une lueur orangée filtre à travers le planches qui occultent la fenêtre, suggérant le crépuscule.


        L'horloge sonne trois fois, puis dix-huit fois, puis une fois, puis cinq fois. Un temps.



Rapicand — Va-t-on attendre encore longtemps ?

Philoxène — Tu es pressé ?

Rapicand — Je suis pressé que ça se termine. Ton idée est stupide.

Philoxène — Tu étais d'accord. On doit le revoir de toutes façons, non ? Alors le plus tôt sera le mieux.

Rapicand — Aujourd'hui c'est le jour. Sa présence n'était pas nécessaire.

Philoxène — C'est un frère. Il n'aurait pas supporté qu'on le laisse en dehors.

Rapicand — J'aurais voulu que ce soit différent.

Philoxène — On veut tous que tout soit toujours différent.

Strobold — Je confirme.

Philoxène — Tu trouves de quoi t'occuper ?

Strobold — Pas vraiment. C'est dingue qu'est ç'qu'on peut accumuler comme merdier en un an.

Rapicand — Je fais dans la récup moi, pas dans le tri.

Strobold, riant — C'était pas un reproche, Rap'. (Silence.) Eh, vous voulez que j'vous raconte le jour où j'ai perdu mes jambes ?

Rapicand — Encore ?

Strobold — C'était pas une chaude matinée d'avril… peut-être un froid matin de mai… Mais je me souviens que c'était un mois dans ce genre là.

Rapicand — Lequel ?

Strobold — Lequel quoi ?

Rapicand — Quel genre de mois c'était ?

Strobold — Bah le genre ça tu vois, le genre… tu prends ton café, le matin le midi sur la terrasse, et là tu vois des oiseaux tomber de la gouttière à cause du givre sur leurs ailes. Ça fait un bruit de carrelage mouillé sur l'herbe. Alors, le chien, il croit que c'est une balle qu'on lui lance, et il vient les mordiller. Pas méchant, mais c'est pas fait pour être mordillé, un oiseau.

Rapicand — Ah, d'accord. Ce genre de mois.

Strobold — Voilà.

Philoxène, riant — Les gars, je n'ai absolument aucune idée de ce que vous racontez. Mais passez-moi donc de quoi fumer. J'ai le poumon qui rechigne.

Strobold, lui tendant un petit paquet noir — V'là sir.

Philoxène — Merci. (Il roule une cigarette lentement, l'allume avec le briquet rangé dans l'étui et en tire une anneau de fumée bleue.) Rapicand, combien ?

Rapicand, après avoir jeté un coup d’œil par le judas — Je dirais dix-sept. J'aimerais qu'il se dépêche l'autre. Il risque de se pointer quand tout sera fini.

Strobold — T'inquiètes pas, il est même pas encore en retard.

Rapicand — Ce qui veut dire qu'il arrivera soit en retard —ce qui en fait un incompétent— soit pile à l'heure —ce qui en fait quelqu'un de tristement prévisible. Je n'ai confiance qu'en ceux qui arrivent en avance. Ce sont des malins.

Philoxène — Et tu ne te méfies pas des malins ?

Rapicand — Bien sûr que si. Mais ils peuvent servir.



        On entend des coups frappés à la porte. D'abord quatre, puis trois, puis onze, puis un seul. Rapicand, qui s'est écarté de la porte dès le premier coup ouvre le judas et interroge.



RapicandTikati kalato tikokukititoka zwimwzwibratz ?

Bouldon, d'une voix lasse, derrière la porteHohungo gojgola panipo pligingo.



        Rapicand ouvre la porte juste assez pour le laisser entrer et la referme brutalement.



Bouldon, de la même voix lasse — Est-ce que le mot de passe a vraiment besoin d'être si compliqué ?

Philoxène, exhalant un nouveau rond de fumée — Nous en avons déjà parlé. Sécurité, sécurité.

Bouldon — Je ne vois pas en quoi c'est sécuritaire. Si une milice trouve cette planque, elle ne va pas s'embêter à toquer, elle va juste défoncer la porte.

Rapicand — Autant être prudent, qu'on n'accueille pas une de leurs salles taupes.

Strobold — Trouvé !

Philoxène — Quoi ?

Strobold — Une diode en état de marche.



        Il la pose précautionneusement à côté du carton et reprend son inspection.



Bouldon — Pourquoi cette réunion ?

Philoxène — Assied-toi.



        Bouldon s'assied à la table, côté jardin. Philoxène quitte son fauteuil et vient s'installer en face de lui. Rapicand s'approche silencieusement et se place en retrait derrière Bouldon.



Philoxène — C'est une question assez difficile. Il semble qu'un de nos éléments ne porte plus en lui les convictions indispensables à notre lutte.

Bouldon — Moi ?

Philoxène — J'étais assez subtil pour que tu le comprennes.

Bouldon — Vous vous trompez ! Je suis férocement engagé !

Rapicand — Alors pourquoi as-tu refusé de tuer Kouniev ?



        Les traits de Bouldon se figent, sa mâchoire se crispe et il se raidit sur sa chaise. Rapicand s'avance un peu vers lui.



Bouldon — Je n'en voyais pas l'utilité.

Philoxène, le coupant d'une main sertie du mégot fumant — Cet ordre t'avait été donné par le comité central, pourquoi ne l'as-tu pas exécuté ?

Bouldon — Je n'ai pas à me justifier.

Philoxène, explosant — Tu n'as pas à décider ! Tu ne décides riens ! C'est moi, moi qui décide de tout ce que doivent faire les membres de cette ville ! Que crois-tu ? Que la révolution est un passe-temps dans lequel on ne s'investit que les jours où l'on se sent désœuvré ? Que tu peux accepter de poser une bombe sans être prêt à regarder dans les yeux ta victime ?

Bouldon — Je n'ai encore tué personne !

Rapicand, crachant — Et tu dis ça comme si tu en étais fier.

Bouldon, tremblant, autant de peur que de rage — Oui, je suis fier. Je n'ai pas de sang sur les mains.

Strobold — Tu en verseras, c'est le destin de tout insurgé. Si ce n'est pas celui des autres, ce sera le tien.

Bouldon — Je pense à la révolution comme un mouvement vers la paix, pas comme un défouloir où se venger de nos oppresseurs.



        L’horloge sonne onze coups.



Philoxène — Et comment penses-tu les combattre si ce n'est par les armes ?

Bouldon — Je pensais que nous le faisons chaque jour. Et publiant des tracts, en nourrissant des pauvres, en promouvant un idéal.

Rapicand — Un idéal sans force armée n'est une chimère. Donne-lui un fusil, et tu verras la liberté.

Bouldon — Mais à quel prix ?

Philoxène — Au prix convenu. Chaque homme qui s'engage devrait être conscient de cela. (Il écrase sa cigarette sur la table et replace le mégot au coin de sa bouche.) Alors, pourquoi ne pas l'avoir abattu ? C'est le capitaine le plus actif du pouvoir. Il a fait arrêter et exécuter plus de trois cent de nos membres.

Bouldon — Dans notre situation, est-ce que sa mort arrangera vraiment notre cause ?

Philoxène — Sa mort sera bénéfique, peu importe la situation. Si tu n'y es pas prêt, alors va-t-en.

Bouldon — Je ne peux le croire. Je veux un avenir qui soit établi sur des valeurs de paix et de respect de la vie.

Rapicand — Idioties. Toutes les nations s'érigent dans le sang.

Bouldon, hurlant — Alors en quoi notre cause elle-elle différente de celle de nos ennemis ?



        Rapicand veut répondre mais Philoxène le coupe et il s'arrête, toujours furieux mais obéissant.



Philoxène — Parce que nous versons notre sang pour le profit d'autrui, et qu'ils font l'inverse.

Bouldon — Il est triste que nos divergences n'apparaissent que maintenant.

Philoxène — En effet. Nous sommes allés trop loin ensemble pour reculer.

Rapicand — Neuf.

Philoxène, d'une voix pressée — Nous n'avons plus beaucoup de temps. Écoute, la mort d'un petit nombre pour le bien du plus grand, voilà logiquement le meilleur choix.

Bouldon — Si pour sauver le peuple tout entier je dois égorger de mes mains le plus infâme des bourreaux, je refuserai.

Rapicand — Quel entêté !

Strobold — Je l'ai vu tu sais. Un jour, une tournée d'inspection. À arrêté deux jeunes qui se baladaient près du parc. Un petit couple d'amoureux quoi. Demande leurs papiers. Dix hommes derrière lui qui lancent des traits scabreuses en regardant la fille. Kouniev déchire les papiers, pas en règle qu'il dit, accusés d'être des conspirateurs étrangers. Les ont tabassés en pleine rue. Après, Kouniev sort son revolver et dit « Il ne me reste qu'une seule balle. Je vous laisse choisir lequel de vous deux se la prend. L'autre, je laisserai mes gars se le farcir. Choisissez. » Le garçon tremble. Il chiale comme c'est pas possible. Mais la fille, furie, se jette sur Kouniev, lui arrache son flingue et tire dans la tête du garçon. J'étais caché dans les poubelles. Alors les soldats se sont mis à rire et enlever leurs pantalons. Kouniev gifle la gamine et la jette au sol. Putain, qu'est-ce que j'aurai pas donner pour un flingue dans ma main ! Et puis entendu les soldats crier de frustration. La fille s'est suicidée. Avalé sa langue pour s'étouffer. Un mort douloureuse. Y'en a quand trois ou quatre qui ont violé le cadavre avant qu'il refroidisse de trop. Mais qu'est-ce qu'elle s'en fiche ? Elle est déjà plus là. Juste qu'un sac de viande.

Bouldon — Et tu voudrais que je prenne la place de ces monstres? Que je me couvre les mains de leur sang abjecte ? Que chaque miroir se fissure sur mon passage ? Le tueur de bouchers, celui qui dévore les loups, l'assassin cannibale. Je refuse d'être mêlé à leur race. Je veux les abattre de ma main, pas d'un coup de leurs fusils.

Philoxène — Nous te demandons ton aide. Tu es notre frère après tout.

Bouldon — Nous avons les mêmes ambitions, pas les même valeurs.

Strobold — Au point où que t'en est, tu peux plus faire de recul.

Bouldon — Vous me condamner à tuer ?

Philoxène — Tu t'es condamné tout seul en entrant ici.

Bouldbon — Et vous ? Avez vous déjà tué ?

Rapicand — Deux fois.

Philoxène — Une femme. Une de leurs servantes. Pas le choix.

Strobold — Jamais de face. J'ai empoisonné des dizaines de coupes.



        L’horloge sonne cinq coups.



Bouldon, atterré — Comment pouvez-vous toujours croire à la révolution, alors que vous avez perdu votre humanité. Nous les faibles, les exploités, les spoliés, nous n'avons plus rien. Tout ce qui nous reste, c'est notre dignité. Vous l'avez jetée aux orties. Comment tenez-vous encore debout ?

Philoxène — Vois-tu, j'ai passé une vie entière à me demander si faire profil bas valait mieux que de s'insurger. À chaque fois que dans la rue, dans un bus, à mon travail comme dans le privé je voyais une injustice, un abus, une méchanceté, je me taisais. Je regardais le bout de mes chaussures comme tu fixes le macadam en croisant un mendiant. Tu te sens horriblement mal, mais la petite voix de la faiblesse te rassure : tu ne peux pas combattre toute la misère du monde. Si j'en aide un, cela ne changera pas le destin de tous les autres. C'est confortable, finalement. Une fois rentré, j'oublie ce clochard sans âge et puant. J'embrasse mes gamins, je m'attable devant une jardinière de légumes et un filet de colin, et si c'est samedi, je remplis le devoir conjugal comme on prend une cartouche de gaz pour s'oublier. Ce vieux gars, depuis combien de temps ne s'est-il pas assis à une table pour manger. Ne s'est-il pas senti propre ? N'a-t-il pas baisé ? Je suis un lâche, mon ami, un pauvre lâche, comme le monde entier. J'ai attendu le début de ma chute pour risquer une peau qui ne vaut déjà plus rien. Ne cherchez pas en moi des prétentions autres que l'occupation du déclin d'une vie pleine de regrets et de casseroles. J'essaie juste de détacher mes yeux du bout de mes chaussures.

Bouldon — Vous m’écœurez.

Philoxène — Tu en as le droit. Cependant, tu ne peux pas juger notre cause. Insultes-nous, mais n’oublie pas que tu partages nos rêves.

Rapicand — Trois. Il faut en finir.

Bouldon — Que veux-tu dire ?

Rapicand — Les milices ne sont plus qu'à trois maisons.

Bouldon — Quoi ?

Rapicand — Je les observais déjà avant ton arrivée. Ils ont étés prévenus, ils savent que nous nous planquons dans cette zone.



        Bouldon se lève d'un bond et se précipité vers la porte mais Rapicand s'interpose.



Bouldon — Laisse-moi passer ! Partons, tout de suite !

Philoxène — Inutile, le quartier est bouclé.

Bouldon — Je suis arrivé sans effort !

Philoxène — Coup de chance. (Il se passe une main sur son crane ras.) Non. C'est moi qui l'ai prévu.

Bouldon — Tu l'as prévu ?

Philoxène — Je nous ai vendus. Si ces salauds rappliquent, c'est parce que je leur ai posté notre adresse.

Strobold — Encore quelques minutes. C'est-y pas génial de ressentir les dernières secondes de son existence ?

Bouldon — Tu nous as vendus. Vendus. Contre quoi ?

Philoxène — La tête de Kouniev.



        Philoxène jette sur la table un petit boîtier noir. Il glisse sur le bois et va tomber quand Bouldon le rattrape par réflexe.



Philoxène — Kouniev aime conduire lui-même les expédition punitives, démembrer de vieux ennemis. Il est là dehors. Rapicand a bourré le sous-sol d'explosifs.

Strobold — Tout réglé moi-même. Le bâtiment soufflé en une seconde. Je te parle pas des dommages collatéraux.

Philoxène — Tout ce qu'il te reste à faire, c'est appuyer.

Bouldon — Nos vies pour la sienne ?

Philoxène — Nos vies pour l'avenir. Ce n'est pas si cher payé.

Bouldon — C'est beaucoup trop. Combien de morts ?

Philoxène — En tout au moins trente. Peut-être plus avec les projections.

Bouldon — Pourquoi moi ?

Philoxène — Nous devons tous être prêts. Si j'appuyais là-dessus contre ta volonté, c'est comme si je te tuais.

Bouldon — Le sang ne semble pas te faire peur.

Philoxène — Verser celui d'un frère m'horrifie.

Rapicand — Ils arrivent.

Bouldon — Je refuse.

Strobold — Réfléchis pas. Tu fermes les yeux, une pression et tout disparaît. Une flamme rouge et bleue monte sur vingt mètres dans le soir de la ville. Le plus beau feu follet du monde.

Bouldon — Je ne peux pas.

Rapicand — Tu as peur.

Bouldon — Pas pour moi.

Rapicand — Si tu es prêt à mourir, rend-le moi. J’appuierai.

Bouldon — Non !

Rapicand — Dépêche-toi.

Strobold — Fini les palabres. Plus le temps pour. Tous d'une portée. Clic, boom, et puis le sommeil. Vite.

Philoxène — Bouldon, nous allons mourir de toutes façon. Mieux vaut disparaître avec eux que d'être abattus. Pense à ta fierté.

Bouldon — Je… dois… je ne veux pas…



        Un grand bruit à la porte. Rapicand s'écarte et attrape le fusil. Il tire à travers le judas. On entend des cris, des coups de feu en réponse. La porte s'ouvre brusquement sous la poussée d'une charge d'épaule. Noir ; silence. Seul Bouldon reste visible, sous une douche de lumière blanche. Les yeux fermés, il tient le détonateur contre lui. Un jet de sang sortant de l'ombre lui macule le visage et le haut du corps. Il regarde le boîtier. Peut-être appuie-il, peut-être pas.


Rideau

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