Répétition d'une scène

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Lorsque Kazuma se réveilla, il était toujours en proie à ses émotions de la veille. Il avait mal dormi et avait un léger céphalé.

Pourquoi je me sens si bizarre ?
pensa-t-il.

Il se tourna vers son réveil qui indiquait 7h30.

- Merde ! cria-t-il en se levant.

Il arriva devant l'agence où Makoto, Itsuki et Hokuto attendaient.

- Ouahou ! Lever difficile ? s'exclama Makoto.

- Oui, j'ai excessivement mal dormi, mais ça va aller... lui répondit Kazuma en se massant les tempes.

- Tu as une petite mine, s'inquiéta Itsuki, tiens, bois ses vitamines*, ça te fera du bien...

- Merci Maman, taquina Kazuma qui avait un peu retrouvé sa bonne humeur.

*PDV de Kazuma*

Heureusement, Itsuki-kun n'est pas le genre de garçon à poser des questions si on ne se confie pas à lui, mais je vis bien que mon comportement l'intriguait. Je suis du genre à bien dormir, n'importe où, n'importe quand et surtout si je suis chez moi.

À mon soulagement, les managers arrivèrent et nous partîmes.

Tourné vers la vitre je regardai le paysage défiler. Le temps était magnifique aujourd'hui et les cerisiers en fleurs commençaient à perdre leurs pétales, laissant un tapis rose pâle sur la route et le trottoir.

- J'adore cette saison... soupirai-je

Je sentis que l'on me regardait, je me tournai et vis que mes trois camarades me regardaient surpris.

Mince, j'ai pensé à voix haute !

- Quoi ? leur dis-je impassible.

- Rien, tu es juste bizarre aujourd'hui, lança Hokuto le regard scrutateur.

- Tu nous cacherais pas quelque chose par hasard ? se moqua Makoto en me faisant des chatouilles.

- Mais fichez-moi la paix à la fin ! Je stresse pour mon rôle, ça vous va ? répliquai-je agacé.

Surpris, Makoto s'arrêta immédiatement. Itsuki se replongea dans son téléphone et Hokuto regarda par la fenêtre.

La fin du trajet me parut une éternité. Je me sentais mal d'avoir réagit comme ça, je voulais m'excuser mais les managers ne m'en donnèrent pas le temps. A peine avions-nous posé le pied hors de la voiture que l'assistante nous emmena aux loges. Les couturières nous passèrent nos costumes, les réajustèrent, puis nous firent asseoir où nous nous retrouvions coiffés et maquillés en à peine vingt minutes.

En moins d'une heure nous nous retrouvions sur le nouveau plateau de tournage près du gymnase

En moins d'une heure nous nous retrouvions sur le nouveau plateau de tournage près du gymnase.

- Aller, tout le monde en piste ! s'exclama le réalisateur.

Au bout de deux heures, les scènes où nous jouions tous les quatre étaient 'dans la boite'.

Makoto, Hokuto et Itsuki avaient une scène de danse à tourner. J'en profitai pour entrer dans le gymnase afin de réviser mes scènes de l'après-midi.

- Salut ! Ca va ? fit une voix que je reconnu de suite.

- Oui, merci Suzuki-san, répondis-je en m'inclinant.

- Nobuyuki-senpai ! insista-t-il en me posant une main sur la tête. Tu as du talent pour le cinéma je trouve, je sens qu'on va bien s'amuser sur ce drama tous les deux, complimenta-t-il.

- Oh ! Merci, ton compliment me touche beaucoup, même si je pense ne pas arriver à ton niveau d'aussitôt... dis-je impressionné.

- Veux-tu répéter les prochaines scènes avec moi ? proposa-t-il. Je te promets de te guider pour améliorer tes performances devant la caméra ! sourit-il.

Nous commençâmes par réviser la scène où je lui sautai dessus pour lui faire un câlin. J'étais très mal à l'aise et il le remarqua. Il me donna plusieurs conseil afin que les 'retrouvailles' se passent le plus naturellement possible.

Après une heure à répéter les mêmes scènes, nous arrivâmes enfin à quelque chose de plus professionnel. J'étais fier des conseils de mon senpai. Il prenait vraiment le temps de tout m'expliquer que ce soit au niveau gestuel ou au niveau des regards. Nous recommençâmes une dernière fois avant de pouvoir aller manger.

Lorsque je lui sautai de nouveau dans les bras, le regard qu'il m'adressa, me fit perdre tous mes moyens. Il me semblait aguicheur et chaleureux à la fois. Je rougis, son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien, il me sourit.

- Vous venez manger ? cria Katayose-senpai à l'autre bout du gymnase.

Il était suivit de Itsuki-kun et Sano-senpai, tous deux surpris de notre proximité.

- On arrive, soupira Nobuyuki-senpai en lâchant son emprise.

J'avais l'impression que mes jambes allaient céder. Je me sentis étrange, un mélange de déception et de gêne. Gêné parce que ce 'câlin' m'avait paru durer une éternité et que l'on nous ait surpris ainsi, et déçu, que Nobuyuki-senpai ait relâché sa prise aussi vite.

Itsuki me regardait avec des interrogations plein les yeux.

- Je devais répéter mes scènes de cet après-midi, Nobuyuki-senpai m'a rejoint et nous jouions la scène où je lui saute dans les bras, quand vous êtes arrivés, expliquai-je peu assuré.

- Mmmh... Tout s'explique, dit Itsuki suspicieux, mais ça n'explique pas pourquoi tu es rouge et nerveux quand tu me racontes ça !

Surpris, je le regardai et vis qu'il n'y avait aucune taquineries dans ses propos. Je constatai bien qu'il était sincère et qu'il s'inquiétait réellement pour moi.

- J'ai honte de cette scène... finis-je par avouer. Sauter dans les bras d'un senpai me met mal à l'aise, et encore pire puisqu'il s'agit d'un senpai que j'admire...

- Je me doutais qu'il s'agissait de cela... confit Itsuki-kun. C'est pour ça que tu as mal dormi et que tu n'étais pas bien ce matin... conclu-t-il.

- Oui... Et d'ailleurs toutes mes excuses pour mon comportement dans la voiture...

- Ce n'est rien, c'est déjà oublié... Regarde !

Il me désigna Makoto et Hokuto, qui faisaient les idiots devant les senpai, puis ils décidèrent de faire des photos avec tout le monde.

Je tournai la tête vers Itsuki, et aperçu dans l'angle de mire Nobuyuki-senpai me regardant. Ses yeux étaient scrutateurs, intenses et doux en même temps. Un frisson me parcourut tout le corps. Je me sentis de nouveau bizarre...

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* Les japonais étant des bourreaux du travail, l'industrie a développé des produits "vitaminés" leur permettant de tenir au travail (pour les lendemains de fêtes ou d'insomnie)



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