La rencontre

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Elle s'aperçut que la porte était entrouverte.

- Entrez mademoiselle et mettez-vous à l'aise, lui intima une voix venue de l'intérieur.

Aurore poussa la porte et entra. La suite était spacieuse, le décor somptueux et la lumière tamisée. Elle s'avança vers le salon. Sur une table, était posée une bouteille de champagne dans son seau, des friandises étaient disposées sur des plateaux en argent.

Aurore se sentit mal à l'aise, son coeur battait la chamade, mais, à en juger par le lieu ainsi que les attentions disposées sur cette table, elle pensa aussitôt qu'il devait s'agir d'un homme ayant un certain savoir vivre, et cela la rassura.

De nouveau, la voix s'adressa à elle :

- Je n'en ai plus pour très longtemps, je viens à votre rencontre.

Aurore retira son manteau qu'elle déposa sur l'un des deux fauteuils. Elle se tenait maintenant debout dans ce salon, avec ses talons aiguilles et sa robe noire moulante à fines bretelles. Une étole rose pastel recouvrait ses épaules.

Un homme sortit de la salle de bains.

- Je suis prêt à vous accueillir. Excusez-moi pour ce retard, mais je souhaitais prendre une douche avant de vous rejoindre.

L'homme qu'Aurore voyait face à elle, devait avoir plus de 65 ans, de taille moyenne, un soupçon de bedaine, cheveux grisonnants avec une calvitie naissante, vétu d'un costume gris foncé, d'une chemise blanche et d'une cravate de couleur rouge, il portait une alliance à l'annulaire.

A en croire son allure, son phrasé et son attitude, elle pensa aussitôt qu'il devait être un homme d'influence. Il avait presque 20 ans de plus que son propre père. Elle fut prise d'un malaise perceptible qu'il s'empressa de calmer.

- Mademoiselle ! à qui vous attendiez-vous ? à une personne de votre âge ! Non, croyez-moi, les jeunes loups de La Défense ont beaucoup de femmes gravitant autour d'eux. Ils n'ont nullement besoin de ces sites pour pouvoir assouvir leurs envies et, parmi les étudiants de votre âge, vous en connaissez beaucoup pouvant dépenser 1.500 euros pour 3 heures de plaisir. Non, je ne pense pas ! Moi, avec l'âge, je peux me le permettre, alors autant que ce soit avec une chair jeune !

A ces mots, Aurore se demanda si elle pourrait aller jusqu'au bout de la soirée avec cet homme qui prenait un air autoritaire et arrogant. Elle n'aimait pas ça.

Il se dirigea vers la porte d'entrée, saisit l'écriteau "ne pas déranger" et le fixa à la poignée extérieure, il ferma à clé et revint vers Aurore.

- Bon, avant de commencer je vais fixer moi-même les règles. Tout d'abord, vous éteignez votre portable. Ensuite vous ferez ce que je vous demande. Vous ne chercherez jamais à connaître ma véritable identité. Durant tous nos jeux, je vous appellerai "ma Douce", et vous m'appellerez Jean. Je vous tutoierai, vous me vouvoierez.

Je ne vous pénétrerai pas, ne vous attacherai pas, ne vous brutaliserai pas, et vous donnerai du plaisir, mais j'exige qu'en retour vous en fassiez de même. Je vous verserai la somme demandée à la fin de notre séance et, si je suis satisfait de vos services, je vous rajouterai 500 euros.

Aurore ne savait plus trop où elle en était. Les expressions qui sortaient de la bouche de Jean, étaient inconnues pour elle, et, pourtant, dans quelques instants, elle allait s'offrir à lui.

- Je te vois perdue, ma douce, j'espère que tu n'es pas pucelle au moins !

Elle se sentit affreusement rougir et balbutia : "non, j'ai un petit ami",

- Eh bien ! oublie-le tout de suite.

Jean lui saisit la main et l'entraîna dans la chambre où un majestueux lit king size trônait au milieu de l'espace.

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