18. Un nouveau départ

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Le Père Gabriel ouvrit la porte de la chambre des enfants, en prenant grand soin de faire le moins de bruit possible. Le soleil ne s’était pas encore levé et il ne voulait pas réveiller les marmots en venant chercher Lilith. Ses yeux se posèrent sur le lit de celle-ci. Vide. Un éclair d’inquiétude traversa ses pupilles, quand il entendit un son en provenance du rez-de-chaussée. Il y retrouva l’enfant, soulagé. Elle était prête à partir ; habillée, coiffée, son sac sur l’épaule et Messi à ses pieds. La surprise illumina ses traits, il réprima un sourire satisfait.

- Je ne voulais pas nous mettre en retard, musita le carillon, les yeux scintillants d’innocence, en réponse à une question non formulée du Père.

Le religieux n’était pas dupe. Et bien qu’il approuva ce comportement, son cœur vacillait entre deux sentiments ; le plaisir de se voir confirmer la volonté de Lilith à demeurer à ses côtés et l’affliction de savoir que la crainte qu’il l’abandonne persiste dans son esprit d’enfant tourmentée. L’amertume imprégna son cœur. Il craignait d’avoir perdu sa confiance en lui ayant imposé ses choix la veille. Elle baissa les yeux, lisant dans ceux du Père ce qui lui traversait l’esprit. Il s’approcha d’elle et se mit à sa hauteur avec un sourire hésitant.

- La parole d’un Père ce n’est pas rien, ma fille.

Ses mots arrachèrent à la petite un large sourire qui contamina ses yeux. Toute la famille les rejoignit alors, les nimbes du sommeil étaient encore lisibles dans les yeux d’Erwann. Tous aidèrent à atteler les chevaux et regrouper les bagages dans la calèche. Au moment du départ, Katelle remit au père un petit manteau chaud.

- Pour vous éviter de nouveaux tourments, mon Père. Il ne va plus à Elwinn, elle tient à ce que Lilith l’ait.

- Je n’y avais pas pensé, avoua-t-il coupable.

- Ne vous faites pas de reproches, je suis une mère.

- Et moi un Père, médecin de surcroit, sourit-il contraint, j’ai fait le serment de prendre soin de mon prochain.

- Et vous avez honoré ce serment, sourit Ronan, en lui faisant ses adieux.

Ce fut un au revoir chaleureux, sans amertume. La famille était triste de voir partir ces invités, mais cette tristesse était balayée par le pressentiment d’un avenir meilleur. Erwann caressait Messi et Elwinn prit Lilith dans ses bras.

- Tu m’écriras, n’est-ce-pas ?

Lilith jeta un œil interrogateur au Père, qui acquiesça en silence. Un plaisir reconnaissant se dessina dans ses yeux.

- Oui, je t’écrirai, Elwinn.

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