21. Éclaircissement

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Lilith n’aborda plus le sujet de son père, elle avait décelé l’inquiétude et la souffrance dans le regard du religieux, à la formulation de sa question. Elle s’en voulait et ne savait comment faire pour lui demander pardon sans revoir cette tristesse dans ses yeux. Elle comprenait mieux que personne ce que le Père avait pu ressentir. Cette peur de l’abandon. D’où sa décision de ne plus revenir sur le sujet, quoi qu’il lui en coûte.

Elle s’estimait heureuse qu'il ait accepté qu’elle puisse rester auprès de lui. Elle ne savait pas pourquoi il l’avait gardée - être une charge supplémentaire et le ralentir dans son voyage vers ce camp militaire, n’était pas quelque chose dont elle était fière. Tout comme elle ignorait la raison pour laquelle il l’avait sortie de son enfer monacal. Surement par pitié ou par compassion. N’est-ce pas là le propre des religieux ?

Ils se retirèrent du monastère peu de temps après que le soleil n’atteigne son zénith, chassant les deniers nuages de pluie et ils reprirent la direction du nord. Lilith savait pertinemment où ils se rendaient, mais pour ce qui était de la raison…

- Mon père ?

- Hmm, fut la seule réponse qu’elle obtienne, lui indiquant qu’il écoutait, la mine fatiguée.

- Pourquoi nous rendre dans un camp militaire ?

- Pour venir renforcer l’équipe médicale. Avec l’arrivée de l’hiver les risques sont multipliés, les garnisons se regroupent dans le camp et la propagation d’éventuelles épidémies prend des proportions parfois ravageuses. De plus j’ai aussi un rôle religieux à tenir auprès des militaires.

- Quelles sont les raisons qui poussent un médecin à devenir un religieux ?

- C’est le religieux qui a voulu devenir médecin, lui sourit-il. En tant que religieux, j’ai commis des erreurs. Je regrette encore certaines d’entre elles confessa-t-il, le regard perdu au loin. Quoi qu’il en soit, à ce moment j’espérais me racheter en portant secours aux nécessiteux, sans compter que je ne me sentais plus digne de porter la parole de Dieu. Il m’a fallu du temps pour revenir vers mon devoir monacal.

- Vous vous êtes pardonné, mon Père ?

- J’y travaille encore, affirma-t-il sérieux, avant d’ajouter avec chaleur, ta présence m’y aide, tu m’es d’un grand réconfort, Lilith.

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