Chapitre IV - Sacrée Surprise
Il est facile de juger sans comprendre.
C'est ce qu'il va m'arriver lors de cette "vision nocturne" avec un homme d'une quarantaine d'années.
Alors que nous rions à gorge déployée, un clic métallique fend le silence. Un tour de clé dans la serrure avant que la porte ne s’ouvre, et voilà que mon cœur s'emballe.
Cet homme entre tel un courant d’air. Sec, barbu, les sourcils froncés comme s’il portait en lui une colère permanente.
Il referme la porte derrière lui sans douceur, ne lève même pas les yeux vers moi. Un simple regard, même fugace, aurait suffi à… mais rien.
- Bonjour Aaron comment tu vas, ta journée s'est bien passée ?
- Bonjour Davinia, ça va, ça va. Mon rendez-vous avec des investisseurs pour la bâtisse de la rue Saint Jean a été concluant.
Est-ce que je me pince pour vérifier si j'existe.
Même pas un regard sur moi, ignorance totale. Il ne manque pas d'air.
Sa manière d’ignorer mon existence n’est pas seulement froide, elle est hostile. Quelque chose dans son attitude fermée et son regard fuyant me rebute d’emblée. Renfrogné, cet homme m'est immédiatement antipathique.
Le voilà maintenant qui monte à l'étage sans se retourner.
Et alors que je me prépare à mon tour à aller dormir, je pense...
ça promet si je dois le recroiser quelque part.
- Cela te dit de repeindre les volets de la cuisine avec moi demain ?, me demande Davinia.
- Pourquoi pas… Mais je dois repartir avant la nuit. Et déjà… merci pour tout ce que tu fais pour moi.
- On en reparlera, veux-tu ?
Hochant la tête, je me lève doucement, les jambes lourdes, mon esprit engourdi. Je m'éclipse auprès de Davinia et me dirige vers la chambre du rez-de-chaussée.
Quelques minutes plus tard, les bras de Morphée m'accueillent sans attendre.
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