Chapitre un, Première partie : Éveil
Inconnu : Tout est silencieux dans cette obscurité intangible dénuée d’odeur et de goût, mais sans émotions ni mémoire épisodique, ce n’est pas perturbant, surtout avec des besoins physiologiques inexistants. 22/04/420, 04h05, Maison des Ashura, Chambre de Mizuki, 999/999
Ces informations présentes dans mon esprit sont simples à analyser, car il s’agit d’une date, d’une heure, d’un lieu et de la quantité d’énergie nommé ERA qui me maintient en vie. Enfin, le nom précédant mes pensées n’est logiquement pas connu, mais il m’est évident d’être un observateur.
Mizuki : J’adore écouter le bourdonnement mélodieux des firins et le doux clapotis des aquinas.
Inconnu : Son nom s’affiche dans mon esprit à la place du mien pour me laisser lire ses pensées pendant que son ouïe me permet d’écouter sa douce respiration cachée par le bruissement des feuilles d’arbres.
Mizuki : Yumi avait raison, car je sens encore l’odeur de la lavande sur mes draps !
Inconnu : Des odeurs florales variées couvrent un léger parfum musqué que son odorat me laisse sentir.
Mizuki : Je me sens tellement bien ce matin que j’en oublierais presque de me lever, mais…
Inconnu : Son toucher m’offre la douceur des draps en coton, la tendresse d’un oreiller en plume, la chaleur d’une couverture en laine, le moelleux d’un matelas à ressorts et la caresse de la brise matinale.
Mizuki : J’ai hâte de pouvoir manger de la brioche en buvant un grand verre de jus d’orange…
Inconnu : Le goût de sa salive s’accumule dans sa bouche jusqu’à laisser un filet couler sur sa joue, tandis que ses paupières s’ouvrent lentement pour révéler le plafond dont les poutres en chêne sont apparentes.
Mizuki : Michel doit encore dormir… mais Papa est sûrement déjà levé depuis longtemps.
Inconnu : Alors qu’elle se redresse, sa couverture glisse sur ses cuisses dans un mouvement d’inertie… Sans s’en préoccuper, son regard émeraude fixe son visage juvénile aux traits arrondis dans le miroir.
Mizuki : On dirait que j’ai encore eu une pensée gourmande ce matin.
Inconnu : Alors que mon reflet reste invisible, elle essuie délicatement ses fines lèvres d’un revers de la main.
Mizuki : Mes cheveux repoussent déjà alors que je suis passée chez Annie le mois dernier.
Inconnu : Ses doigts fins glissent délicatement dans ses courts cheveux d’ébène pour retirer les épis présents, tandis que son sourire accentue son regard amande et sa petite bouche ronde.
Mizuki : Je suis contente que mes seins aient cessé de grossir, mais mes tétons pointent souvent le matin.
Inconnu : Sa poitrine modeste est soudain caressée par un courant d’air, tandis que son regard se tourne vers la droite et me permet d’observer un calendrier de treize mois, ainsi qu’un petit bureau et un encrier près de la fenêtre entrouverte derrière laquelle virevoltent de minuscules insectes bioluminescents.
Mizuki : Les firins oscillent du bleu au vert, mais la couleur écarlate de la reine est vraiment unique.
Inconnu : Elle repousse sa literie pour s’asseoir au bord du lit, puis ouvre le tiroir de sa table de nuit.
Mizuki : Avec un seul objet, c’est facile de trouver mon briquet.
Inconnu : Elle allume la bougie citronnée présente sur sa table de nuit, tandis qu’il me paraît évident que ce n’est pas le calendrier grégorien qui est utilisé dans ce monde dont j’ignore encore le nom.
Mizuki : J’adore le cadeau que papa m’a offert hier, car cette odeur citronnée est tellement agréable.
Inconnu : Mizuki remet le briquet dans le tiroir, puis étire ses bras vers le plafond avec un grand sourire. Cela me permet de constater que sa chambre est rustique, minimaliste et épurée.
Mizuki : Je demanderai à James s’il peut en commander… D’ailleurs, il va me falloir de nouvelles culottes.
Inconnu : Alors que le tapis en laine réchauffe ses pieds froids, Mizuki se lève avec une petite impulsion et se positionne droite face à son miroir… Elle ajuste sa culotte, puis tend ses bras vers le plafond.
Mizuki : J’aime bien la posture du tadasana, car elle étire bien le dos et les épaules en plus d’être facile.
Inconnu : Elle abaisse son torse sans plier les genoux, puis pose fermement ses paumes au sol.
Mizuki : L’uttanasana permet de bien étirer les muscles inférieurs des cuisses, d’ailleurs je me rappelle que quand j’étais petite, c’était difficile pour moi, mais heureusement Papa m’a bien conseillé.
Inconnu : Mizuki est parfaitement détendue, mais soudain, la sonnerie d’un réveil mécanique retentit.
Mizuki : Je déteste ce bruit strident ! « Michel ! Éteins ton stupide réveil ! »
Inconnu : Depuis son ouïe, sa voix douce mais agacée est audible, tandis qu’elle reste en uttanasana.
Michel : « Désolé, Mizuki ! Laisse-moi une minute. »
Inconnu : La voix fatiguée de Michel est plus forte, mais provient d’une pièce attenante au mur Est.
Mizuki : Michel est encore tout groggy. « Tu sais que je peux venir te réveiller le matin si tu veux ? »
Michel : « C’est gentil, mais apprendre à me lever seul fait partie de mes responsabilités. »
Mizuki : « Très bien, je n’insiste pas. » Michel est trop obstiné parfois, mais c’est aussi l’une de ses qualités.
Inconnu : Les sens de Mizuki s’effacent, car mon esprit glisse involontairement vers ceux de Michel, qui regarde le portrait d’une femme aux longs cheveux de jais posé sur sa table de nuit, près du réveil. 22/04/420, 04h12, Maison des Ashura, Chambre de Michel, 998/999
Michel : “Bonjour maman, j’espère que le festival des Quinze t’a plu ?” J’aime son regard d’ébène.
Inconnu : Ce murmure me fait ressentir de la tristesse, malgré son sourire.
Mizuki : « Merci d’avoir arrêté ton réveil ! »
Michel : « De rien ! » Bon ! Je vais éviter de trop traîner, sinon autant rester couché.
Inconnu : Michel se lève et marche vers son bureau d’un pas assuré, ce qui me permet de voir une chambre rectangulaire qui est faiblement meublée, mais dont l’étagère est remplie d’ouvrages variés.
Michel : Linda n’a pas regardé à la dépense avec ce livre, je me demande ce qu’elle a écrit sur la carte…
Pour Michel Ashura, de la part de Linda Mayer, félicitations pour ta majorité.
Inconnu : Avec un large sourire, il range la carte dans le tiroir de son bureau et s’assied avant d’ouvrir le livre.
Mizuki : « Je parie que tu lis le livre que Linda t’a offert ? »
Michel : Linda a toujours eu une belle écriture. « En effet ! D’ailleurs, tu devrais lire aussi pour t’instruire. »
Mizuki : « Tu sais bien que je n’aime pas la géographie ! »
Michel : « Je sais, mais connais-tu au moins le nom de notre pays ? »
Mizuki : « Élidia ! »
Michel : « C’est exact. Est-ce qu’un sujet t’intéresse particulièrement ? »
Mizuki : « La géographie c’est ennuyeux et moi je préfère explorer ! »
Michel : « Que dirais-tu que je te parle de notre village par rapport à mon livre ? »
Mizuki : « D’accord, je t’écoute ! »
Inconnu : Michel cherche la bonne page, puis lit rapidement le passage de tête avant de réfléchir un instant.
Michel : « Entouré d’une forêt luxuriante où la faune et la flore s’épanouissent, se niche dans une superficie de cinq kilomètres carrés, un village pittoresque nommé Hanakaze, où, en été, les arbres imposants offrent une ombre rafraîchissante lors des fortes chaleurs. À tout cela vient s’ajouter une longue rivière cristalline qui serpente à travers les terres fertiles, donnant des récoltes délicieuses, le tout sous le regard calme d’une chaîne de montagnes, qui depuis le nord offre sa protection. »
Mizuki : « C’est très beau, mais est-ce que tu n’aurais pas un peu arrangé le texte ? »
Michel : « Les informations factuelles restent exactes. » Grâce au firin, je peux économiser ma bougie.
Mizuki : « J’aime ta façon de raconter, mais j’ai déjà exploré le village dans les moindres recoins ! »
Michel : « Et si on changeait de sujet ! Parle-moi de la tenue qu’Etsuko t’a confectionnée ? »
Mizuki : « Je ne l’ai pas encore essayée, mais j’aime beaucoup son style simple et sa couleur sombre. »
Michel : « Est-ce que tu t’es amusée au festival hier ? »
Mizuki : « C’était génial ! Surtout le numéro d’Alice et Chloé qui jouaient des rivales farouches ! »
Inconnu : Le rire de Mizuki fait sourire Michel, qui continue de lire tranquillement.
Mizuki : « Tom est venu me voir juste après pour me parler, mais il s’est mis à rire nerveusement. »
Inconnu : Michel bâille légèrement, puis se frotte les yeux sans se déconcentrer.
Michel : « C’est bizarre, car il n’est nerveux qu’avec toi ? » Il est peut-être amoureux de Mizuki…
Mizuki : « J’ai voulu lui demander pourquoi, mais Mike est venu me défier en duel à ce moment précis. »
Michel : « Celui-là a le chic pour tomber au mauvais moment. »
Mizuki : « Papa lui a dit que ce n’était pas approprié et qu’il devrait patienter. Et toi ? »
Michel : « Samuel m’a raconté une anecdote qui date d’il y a six mois. »
Mizuki : « Raconte-moi tout ! »
Michel : « Un homme travaillant pour la famille royale est venu le démarcher à la boulangerie et était prêt à payer une très grosse somme d’argent, mais Samuel a poliment refusé en disant… »
Inconnu : Michel commence à sourire énergiquement, puis imite une voix bruyante et ferme.
Michel : « Je n’irai nulle part où ma femme n’est pas ! Veuillez m’excuser, j’ai des pâtisseries au four!»
Inconnu : Le bruit du rire de Mizuki retentit soudain et cela incite rapidement Michel à l’imiter.
Mizuki : « Ça ressemble tellement à Samuel et je l’imagine bien avec son air bougon. »
Michel : « Moi aussi ! Au fait, j’ai vu qu’Henri t’avait portée sur ses épaules ? »
Mizuki : « C’était cool, car j’avais une vue imprenable du village. »
Inconnu : Les sens de Michel s’effacent et me voilà lié à ceux de Mizuki… Depuis l’uttanasana, elle effectue une impulsion pour inverser la position de ses jambes en direction du plafond.
22/04/420, 04h18, Maison des Ashura, Chambre de Mizuki, 997/999
Mizuki : L’adho mukha vrksasana étire mes bras et me permet de voir le monde à l’envers.
Inconnu : Pour le moment, je ne note aucune technologie électrique ou moderne.
Mizuki : « Au fait ! Est-ce que Kuroki a pu t’offrir ta nouvelle épée ? Il avait l’air vraiment occupé hier.»
Michel : « Pas encore, mais c’est parce qu’il a beaucoup de commandes en ce moment. »
Mizuki : « Ça ne doit pas être facile pour lui. » Tiens ! Depuis quand est-ce que cette tâche est là ?
Michel : « Je suis d’accord, donc je préfère patienter. »
Mizuki : Elle date, visiblement… « Au fait, le fraisier de Samuel était vraiment délicieux ! »
Michel : « J’ai vu ça ! Une certaine personne un peu trop gourmande en a englouti la moitié. »
Mizuki : « Je n’y peux rien ! On n’en mange pas souvent. »
Michel : « C’est mieux, car abuser des bonnes choses peut devenir écœurant. »
Mizuki : « Papa m’a expliqué la même chose ! Donc, hier, je lui ai demandé d’acheter une brioche ! »
Michel : « Tu es une vraie gourmande ! »
Inconnu : Les pensées de Michel me parviennent, même sans être lié à lui.
Michel : Tiens, ce passage parle de Rétiria et je crois me souvenir que c’est le village natal de Kuroki.
Mizuki : « Toi aussi, tu es gourmand ! Rappelle-moi qui prend toujours les plus gros morceaux de viande ? »
Michel : « C’est toi évidemment ! » Mizuki mange toujours comme quatre pendant les repas.
Mizuki : « C’était un mauvais exemple ! » Michel n’est pas drôle, parce que lui, il est parfait !
Inconnu : Mizuki laisse retomber ses jambes vers l’avant tout en voûtant son dos.
Michel : « En tout cas, on a beaucoup de chance qu’Éline et Samuel ne veuillent pas quitter Hanakaze. »
Mizuki : La posture du chakrasana étire tout mon corps. « Je suis d’accord ! »
Inconnu : Le ventre de Mizuki gargouille légèrement, mais elle n’y prête pas attention.
Mizuki : « Les pâtisseries de Samuel sont délicieuses ! »
Michel : « En plus, la viande fraîche que prépare Éline est juteuse et sans gras superflu. »
Mizuki : « Et dire que c’est moi que tu traites de gourmande ! Mais c’est vrai que la viande est délicieuse. »
Michel : « Au fait… Tu crois que le bébé d’Éline va bientôt naître ? »
Mizuki : « C’est pour dans trois mois d’après Yumi, sauf s’il y a des complications. »
Inconnu : Mon environnement change involontairement… Tandis que les sens de Mizuki s’effacent, me voilà à vivre ceux de Kenji, qui regarde Samuel. 22/04/420, 04h24, Maison des Ariin, Boulangerie, 996/999
Samuel : « Qu’est-ce que je te prépare aujourd’hui, un pain doré, une onctueuse pâtisserie ? »
Kenji : « Je vais prendre une brioche, car tu connais la gourmandise de ma fille. »
Inconnu : Samuel sourit puis retire ses mains du comptoir pour en attraper une dans l’étagère derrière lui.
Samuel : Les crépitements du bois sont agréables. « C’est sûr qu’avec Mizuki, elle ne va pas faire long feu. »
Kenji : « Au fait, cette coupe au bol ressort parfaitement avec tes cheveux frisés. »
Samuel : « Merci, c’est sympa ! Éline la fait elle-même et j’ai hâte de pouvoir la gâter ce soir. »
Inconnu : Samuel place la brioche dans un sac en toile, puis la donne à Kenji contre dix pièces de bronze.
Kenji : L’odeur fermentée de la pâte est discrète. « Je peux savoir pourquoi tu me fixes comme ça ? »
Samuel : « Tes cheveux sont de plus en plus grisonnants… tu sais qu’Annie a des produits pour ça ? »
Kenji : « Je sais, mais ça ne me dérange pas de vieillir. » Celle des pâtisseries est plus sucrée.
Samuel : « Tant mieux, c’est bien de savoir s’accepter comme on est. »
Kenji : Son regard noiraud le trahit. « Quelque chose a l’air de te perturber, Samuel ? »
Samuel : « En fait, je me demande juste si mon enfant sera comme sa mère. »
Kenji : « C’est vrai qu’Éline est l’opposée de Mizuki sur la nourriture. »
Samuel : « Exact ! Je ne veux pas la forcer, mais cela m’a toujours inquiété. »
Kenji : « Tu devrais peut-être essayer un autre type de pâtisserie ! »
Samuel : « C’est une bonne idée et je vais y réfléchir. »
Inconnu : Samuel réajuste le filet qui couvre ses cheveux, puis secoue son tablier blanc couvert de farine.
Kenji : Samuel est un travailleur acharné. « Parfait, c’est le bon état d’esprit ! »
Samuel : Je commencerai dès ce soir après avoir fait le ménage, je sais qu’Éline aime ce qui est pimenté.
Inconnu : Sonia entre soudainement… puis s’approche du comptoir avant de claquer ses mains dessus.
Samuel : Je sens qu’elle va dévaliser les pâtisseries. « Qu’est-ce que je te sers, Sonia ? »
Sonia : « Des gâteaux secs aux fruits ! J’en veux un plein sac… non deux ! »
Kenji : « Je vais rentrer Samuel ! Ne mange pas trop, Sonia, car on a un long trajet tout à l’heure. »
Samuel : « D’accord ! Passe une bonne journée, Kenji. » Dire qu’il a déjà cinquante-un ans.
Sonia : « T’inquiète pas, Kenji ! Je fais juste le plein pour la route et mon petit déjeuner ! »
Inconnu : Alors que Kenji quitte la boulangerie en souriant, ses sens laissent place à ceux de Shana… Elle est assise sur le sol près du feu de camp crépitant… et l’alimente en jetant une bûche dedans. 22/04/420, 04h30, Petite clairière du ruisseau dans la forêt de l’Autel, 981/999
Shana : Karl exagère vraiment ! C’était son tour de monter la garde, mais au lieu de ça… Il ronfle !
Inconnu : Le contact de la terre battue est perceptible sous ses fesses, alors qu’une lourde fatigue l’accable.
Shana : J’ai demandé à Émi, mais elle s’est directement couchée pour faire semblant de dormir !
Inconnu : Les pensées de Shana sont vives, mais ce ne sont pas les seules que je perçois.
Émi : Je voudrais avoir des seins aussi énormes que ceux de Shana, sans parler de ses fesses rebondies.
Shana : Alain est tellement peureux que ce n’est même pas la peine de compter sur lui !
Alain : Vu le nombre de bruits différents ici, j’espère qu’on ne va pas se faire attaquer.
Karl : Ce n’est pas juste, pourquoi a-t-il fallu que cette foutue maladie touche Lili ?
Inconnu : Shana observe l’immense forêt entourant la petite clairière en écoutant les nombreux sons présents.
Émi : Avec le physique de Shana, je serais déjà riche ! Aucun mec ne pourrait me résister.
Karl : Lili est douce et gentille… elle ne mérite pas de souffrir, donc j’aurai ce pognon quoi qu’il arrive !
Alain : Je parie qu’Émi va dépenser tout ce qu’on va gagner dans des robes et du maquillage.
Karl : Tiens bon, petite sœur ! Tu seras bientôt guérie et après, on fera tout ce que tu aimes ensemble.
Inconnu : Dans son sommeil, chacun a des préoccupations variées… Shana joue avec son pendentif.
Shana : Je me demande si je finirai par retrouver papa… ça fait déjà si longtemps.
Inconnu : Son short frotte le sol alors qu’elle avance ses fesses vers l’avant et incline la tête entre ses genoux.
Shana : Je me souviens que maman était furieuse quand je lui ai appris mon inscription comme aventurière.
Émi : Je me demande quand je vais enfin réussir à séduire un homme riche !
Shana : Je n’y avais pas fait attention, mais Émi a beaucoup de taches de rousseur.
Inconnu : Un reniflement suivi de branches qui craquent alerte Shana… Elle saisit son arc… puis se lève rapidement… Les firins continuent de virevolter dans la forêt, sans s’approcher du feu.
Shana : Je n’ai pas envie de le blesser, mais il ne va peut-être pas me laisser le choix !
Inconnu : L’ours l’observe… puis recule dans la forêt… Shana se détend… avant de regarder le groupe.
Shana : Les cheveux réglisse de Karl sont aussi frisés que les poils du chien qui traîne près du restaurant.
Inconnu : Elle rit légèrement… puis se rassoie près du feu de camp.
Shana : Je trouve bizarre qu’Alain ait les cheveux longs, mais juger les autres est incorrect.
Inconnu : Alors que les sens de Shana s’estompent, ceux de Linda prennent le relais… Sa queue de cheval frôle sa nuque, tandis que le poids de ses lunettes pèse sur le bout de son petit nez. 22/04/420, 04h36, Maison des Mayer, Bibliothèque, 966/999
Linda : J’ai déjà bien avancé, mais il faut que je reformule légèrement.
Inconnu : Son écriture est rapide… méticuleuse… très soignée. Alors que son visage est souriant.
Linda : Firinus, de ton nom savant, mais firin, c’est bien plus commun, car tu es un minuscule insecte nocturne, volant haut dans le ciel, qui éclaire telle la lune, et aucun environnement, chaud ou froid, tout te va, sauf le soleil, qui est bien trop brillant pour toi, mais un miracle de la nature te permet de savoir si tu dois te montrer ou te cacher.
Inconnu : Elle trempe rapidement sa plume dans l’encrier, et observe chaque mot méticuleusement.
Linda : J’aime bien le rythme, alors j’enchaîne directement !
Inconnu : Plusieurs pages sont griffonnées sur le bureau éclairé d’une flamme produite par la lampe à huile.
Linda : Eh bien que tu ne vives que le temps d’une seule année, ovipare si mignon, c’est toujours agréable de te rencontrer, surtout quand, pour nous ensemble, vous jouez cette douce mélodie qui nous fait rêver et vous permet également de communiquer.
Inconnu : Le firin n’est pas une créature terrestre, alors pourquoi ai-je cette impression de similitude ?
Linda : Eh, je peux ajouter que quand tu te nourris, les plantes t’en remercient, car elles aussi mangent bien, d’où votre lien commun !
Inconnu : Cette description m’évoque une réminiscence liée à la pollution lumineuse.
Linda : Mais maintenant, laisse-moi te décrire, toi qui as six pattes, quatre ailes, une paire d’antennes et deux yeux noirs, le tout sur un corps allongé, d’une couleur oscillant entre bleu et vert, alors qu’une pointe fine termine ton abdomen, car pour conclure, je te souhaite une bonne journée, petit ovipare, d’une année.
Inconnu : Mes sens basculent vers ceux de Michel, alors que je ne ressens plus ceux de Linda.
22/04/420, 04h40, Maison des Ashura, Chambre de Michel, 965/999
Michel : Comme je le savais déjà, notre pays est principalement composé de forêts. Cependant, ce marais au sud d’Hanakaze a l’air immense. Bien sûr, ce n’est rien comparé au vaste désert d’Illis qui est situé à l’ouest de Célestia. En revanche, la vallée d’Umbravalle, qui est à l’est entre Ardentia et Lumina, semble être un lieu rempli de nombreux dangers… C’est donc cet endroit le territoire des monstres. Enfin, le terme ‘créatures hostiles aux humains’ est souvent plus approprié.
Inconnu : Michel tourne une nouvelle page avec impatience.
Michel : Le tunnel creusé en l’an trois cent vingt dans la chaîne de montagnes d’Alpina est très important… Il offre une voie commerciale terrestre entre Élidia et Férisia. Avant, il fallait faire tout le tour du continent de Férentia par la mer et passer par le port de Pelichia où transitent les ressources maritimes. De plus, les vastes plaines loin à l’est ont permis le développement de l’agriculture et de l’élevage à plus grande échelle… Ce qui explique que tout transit par la ville de Mercia. En fait, Hanakaze est sur les terres de Férisia… Je vois… On est affiliés à Élidia à cause de la géographie.
Mizuki : « J’entends papa, qui vient tout juste de rentrer et je sens aussi l’odeur de la brioche ! »
Michel : « D’accord, merci pour l’info. » Peu importe la difficulté, car je vais réaliser le rêve de maman !
Inconnu : Les changements sont rapides… mais pour le moment, ma capacité à les contrôler est inexistante… Tandis que les sens de Michel laissent place à ceux de Mizuki… Elle passe du viparita chakrasana, à la posture de l’adho mukha vrksasana sans le moindre effort.
22/04/420, 04h44, Maison des Ashura, Chambre de Mizuki, 964/999
Mizuki : « Tu sais Michel, j’ai vraiment hâte de commencer officiellement mon apprentissage avec Yumi. »
Michel : « Une future herboriste en herbe, n’est-ce pas ! »
Mizuki : « Merci pour le jeu de mots, mais toi aussi tu dois être impatient que Papa te forme ? »
Michel : « Évidemment, car c’est à moi de prouver que je mérite d’être le futur chef d’Hanakaze. »
Mizuki : « Compte sur moi pour te soutenir et t’aider à réaliser ton rêve ! »
Michel : « Pas en économie en tout cas, mais je vais quand même te tester ! »
Mizuki : « Très bien, mais prépare-toi à une surprise ! »
Inconnu : Mizuki effectue un grand écart facial complet sans aucun effort malgré l’étirement de ses muscles.
Mizuki : J’adore la posture de l’Adho Mukha Vrksasana Samakonasana.
Michel : « Cite-moi les valeurs monétaires. »
Mizuki : « C’est facile ! Le bronze, le fer, l’argent, l’or et le platine ! Enfin, cent pièces d’un rang inférieur au précédent correspondent à une pièce de la valeur supérieure. »
Michel : « C’est correct, donc maintenant cite-moi les différents motifs pour identifier chaque pièce. »
Mizuki : « Ce sont des lettres B, F, A, O, P, suivies par l’apposition du sceau royal. »
Michel : « Maintenant, explique-moi comment tu as pu confondre une pièce de bronze avec une de fer ? »
Mizuki : « Je n’ai juste pas fait attention, en plus, Alice et Chloé m’attendaient pour jouer ! »
Michel : « Mizuki, faire attention à son argent est important. » Tiens ! Ce passage mentionne Patia, et je crois que c’est le village natal de papa, mais j’ignorais qu’il avait été détruit par des bandits !
Inconnu : Mizuki resserre ses jambes et descend la gauche au sol avant de placer ses mains sur sa cheville.
Mizuki : La posture en urdhva prasarita eka padasana est vraiment cool. « Bon, d’accord. »
Michel : « Content que tu comprennes, mais continuons avec trois raisons d’utiliser ce système. »
Mizuki : « La taille des pièces pour le poids, la… stabilité économique ? Et… la base reste identique ! »
Michel : « Mais dis-moi, et si elles viennent d’autres pays ? »
Mizuki : « Hum… Désolée, mais j’ai oublié. » J’ai dû mal avec l’argent, parce que je le trouve inutile.
Michel : « Dans ce cas, tu redemanderas à Linda ! Après tout, elle t’a aidée à réviser, n’est-ce pas ? »
Mizuki : « Comment as-tu deviné ? J’ai été super discrète ! »
Michel : « Parce que je suis ton grand frère et que je te connais bien. »
Mizuki : « Sur ce point, je m’avoue vaincue ! Moi je parlais de t’aider en tant qu’herboriste et combattante. »
Michel : « Je sais que je peux compter sur toi, mais essaie aussi de t’améliorer sur tes points faibles. »
Mizuki : « Au fait, as-tu une idée pour le pari qui fête nos quinze ans ? »
Michel : « J’y réfléchis encore, mais ne t’en fais pas… Je trouverai une idée originale. »
Inconnu : Avec un geste assuré, Mizuki repose sa jambe au sol puis place ses genoux sous ses aisselles.
Mizuki : La posture du bakasana est sympa aussi ! « J’ai envie de t’affronter, donc ne me fais pas attendre. »
Michel : « Compris ! On en reparlera tout à l’heure. »
Inconnu : Les sens de Mizuki laissent leurs places à ceux de Kenji, qui presse des oranges à la main dans une carafe en verre équipé d’un tamis. 22/04/420, 04h49, Maison des Ashura, Cuisine, 963/999
Kenji : Bon ! Il y a assez de jus d’orange, l’eau est assez chaude… Voyons, où est-ce que j’ai mis le sucre ?
Inconnu : L’odeur du café fraîchement moulu envahit la pièce alors que les firins virevoltent à l’extérieur.
Kenji : Bizarre… J’étais sûr de l’avoir mis ici ? Émilie aurait été furieuse de voir un tel bazar.
Inconnu : Kenji observe le comptoir où sont rangés divers aliments secs.
Kenji : Il va falloir que je range ça… Mizuki a encore essayé de cuisiner et en as mis partout.
Inconnu : C’est de nouveau depuis les sens de Linda que ma perception se fait laissant loin ceux de Kenji. 22/04/420, 04h52, Maison des Mayer, Bibliothèque, 962/999
Linda : Aquinia est ton nom scientifique, mais tout le monde t’appelle aquina, car tu es un petit poisson translucide, allongé sur trois centimètres, avec une peau visqueuse qui contient une belle chair rose, où circule un liquide blanc qui filtre ta nourriture que je vais citer…
Inconnu : Encore une fois cette espèce n’existe pas sur terre, mais dans ce monde elle est très présente… J’en ai vu dans la chambre de Mizuki, celle de Michel, mais aussi dans la cuisine où est Kenji.
Linda : Particules fines, bactéries toxiques, corps étrangers.
Inconnu : C’est une espèce qui pourrait régler la pollution de l’eau.
Linda : Cependant, ce n’est pas fini, car ton regard globuleux est multidirectionnel, et avec tes multiples nageoires, tu es si rapide que personne ne pourra jamais t’attraper !
Inconnu : Pourquoi est-ce que je pense à l’écologie ?
Linda : Il me faut compléter tout ça, car tu es présent dans toutes les surfaces aquatiques de la planète, et même si tu ne vis qu’une journée, c’est par division cellulaire que tu compenses. Enfin, tu cohabites pacifiquement avec tout le monde, en maintenant l’eau à la parfaite température, et je vais ajouter que c’est très agréable de te côtoyer.
Inconnu : Linda passe une mèche de cheveux derrière son oreille puis se lève calmement.
Linda : Bon ! Il faut que j’aille réveiller Noémie, sinon elle va encore être en retard !
Inconnu : Les sens de Linda s’effacent pour laisser place à ceux d’Henri, qui incline la tête vers le bas pour regarder Annie s’approcher de lui.
22/04/420, 04h56, Maison des Watson, Salon de coiffure, 961/999
Henri : « Je vais devoir partir, Annie, car les gardes attendent mes instructions. »
Annie : « Pas si vite, mon grand gaillard ! D’abord mets-toi à genoux ! »
Inconnu : Henri s’agenouille rapidement, tandis qu’Annie l’embrasse d’un geste assuré.
Henri : Je sens ses petits seins qui se frottent contre mon buste, ainsi que ses cheveux sur mon visage.
Annie : J’adore sentir ses muscles épais sur ma poitrine.
Inconnu : Henri glisse sa main dans la chevelure brune d’Annie, tandis que le baiser s’achève doucement.
Annie : Son féroce regard brun fixe le mien. « Il faudrait que tu apprennes à déléguer tes fonctions ! »
Henri : Ses cheveux sont si longs et soyeux. « Je ferai de mon mieux pour me libérer, c’est promis. »
Inconnu : D’un geste lent, il fait glisser sa main le long de dos d’Annie, puis saisit son petit derrière ferme.
Annie : « Mon grand coquin ! » Sa grande main m’excite, mais ce n’est pas le moment.
Inconnu : Annie observe le crâne d’Henri et sa contrariété est perceptible.
Henri : « On dirait que le fait que je garde mon crâne rasé te contrarie toujours ? »
Inconnu : Annie lui sourit avec une grande sérénité, avant de caresser la joue d’Henri.
Annie : « Oui, mais n’insistons pas ! Dis-moi plutôt qui as-tu sous tes ordres ce matin ? »
Henri : Ses iris ambrés sont si beaux. « De mémoire, j’ai Tatsuya, Pete, Noémie et Elias avec moi. »
Inconnu : Annie tourne légèrement la tête, puis rit doucement en mettant sa main sur sa bouche.
Annie : Je parie que ces deux-là sont déjà en train de le faire. « Bonne chance, alors ! »
Henri : Je me doute fortement de ce à quoi Annie pense en ce moment. « Ça ira, je sais les gérer. »
Annie : « Je n’en doute pas ! Je parie qu’ils sont au poste de garde en ce moment. »
Henri : « Bon ! Je dois me préparer correctement, car on a des choses importantes à régler aujourd’hui. »
Annie : « D’accord, mais n’oublie pas ! J’aimerais pouvoir passer une matinée complète avec mon mari. »
Henri : « Je sais… il faut juste que je choisisse qui va prendre l’intérim pour une journée. »
Annie : « Pourquoi pas, Elias ? »
Henri : « C’est une bonne idée, je lui en parlerai. »
Annie : « Allez, file vite ! Ce serait un comble que tu arrives en retard à ton poste. »
Henri : « Avant de partir… Laisse-moi te dire que, malgré les années, ta beauté reste intemporelle. »
Annie : « Merci ! Tu remercieras Kenji de nous avoir forcés à sortir ensemble ! »
Inconnu : Henri se relève, tandis qu’un léger frisson parcourt Annie.
Henri : J’ai hâte qu’on passe du temps ensemble. « Tu as raison, et embrasse Mélanie pour moi. »
Annie : « Pas de souci, je m’en occupe. » Ça fera bientôt vingt-deux ans et je l’aime toujours autant.
Inconnu : Henri jette un dernier regard à Annie… puis quitte le salon de coiffure d’un pas assuré.
Annie : Le carrelage est trop froid le matin, je vais vite enfiler des chaussettes.
Inconnu : Ma perception change alors que les sens d’Henri laissent leur place à ceux de Kuroki, qui transpire à grosses gouttes dans une chaleur étouffante, tandis que le feu du bas fourneau crépite vivement. 22/04/420, 05h02, Maison des Rénard, Forge, 960/999
Kuroki : Cette lame est vraiment usée et il sera difficile de la restaurer bien plus longtemps.
Inconnu : Kuroki met des gants épais et un large tablier avant de plonger la lame dans le bas fourneau…
Kuroki : Bien, elle est assez chaude.
Inconnu : Kuroki retire la lame puis la place sur l’enclume avant d’asséner plusieurs coups de marteau.
Kuroki : J’aime entendre cette résonance métallique, maintenant au tour de la trempe.
Inconnu : Il plonge l’arme dans un tonneau, et l’huile fumante envahit l’espace dans un sifflement aigu.
Kuroki : La lame reste usée et je doute qu’elle tienne plus d’un mois.
Inconnu : Kuroki saisit une pierre blanche sur l’établi, puis frotte le fil de l’épée en fredonnant une mélodie.
Kuroki : ♪La pierre, c’est la base… ensuite vient le fer, avec acharnement il faut s’entraîner… Le feu ne se maîtrise pas, tu dois le dompter ! Ce n’est pas un ami, ne lui fais pas confiance… Forger, c’est la vie, tu crées un miracle… mais ne te réjouis pas, car apprendre il te faudra, n’est pas forgeron qui veut, ce n’est pas une passion, c’est un dévouement, oublie tout le reste, seule la forge compte, et si tu manques d’attention, tu en subiras, les conséquences, impardonnables !♪
Inconnu : Kuroki s’arrête… Il observe le fil de la lame… Son reflet dans cette dernière laisse apparaître son visage buriné au regard bleu céruléen ainsi que ses courts cheveux grisonnants.
Kuroki : Le tranchant reste bon, maintenant je peux continuer à travailler sur mes autres commandes.
Inconnu : De nouveau les sens de Linda guident mes perceptions, tandis que des bruits de pas rapides résonnent dans l’escalier… Noémie descend en trombe avant de se précipiter vers la porte d’entrée sans se retourner. 22/04/420, 05h08, Maison des Mayer, Bibliothèque, 959/999
Linda : « Noémie ! » Elle est vraiment intenable le matin et je déteste cette mauvaise habitude.
Inconnu : Bien que sa main serre encore la poignée, Noémie se fige face à la voix ferme de Linda.
Linda : « Prends le temps de t’habiller correctement avant de sortir ! »
Inconnu : Noémie observe ses vêtements… puis, d’un geste simple, reboutonne sa chemise entrouverte… réajuste son short… le boutonne… enfin, elle se baisse pour lacer fermement ses chaussures.
Linda : « Imagine ce que dirait, Michel, s’il t’avait vue ainsi ! »
Noémie : « Michel ne sort jamais aussi tôt… Je dois filer, sinon Henri va encore me réprimander ! »
Linda : « Attends ! Tes cheveux sont encore en bataille ! »
Inconnu : Linda fixe les cheveux de Noémie, qui tombent sur ses épaules de façon éparse.
Linda : On dirait le plumage d’un corbeau… Dire qu’on a ce même noir comme couleur de cheveux.
Noémie : « Pourquoi tu me regardes comme ça ? »
Linda : « Pour rien ! Tu t’es encore couchée tard ? » Même nos iris ont cette même couleur noisette.
Noémie : « Pas tant que ça ! » Linda est bizarre ce matin, j’espère qu’elle n’est… non, non, non, impossible.
Linda : « Au vu des cernes sous tes yeux, je dirais au moins vers une heure du matin. »
Noémie : « C’est bon, je ne suis pas un bébé ! Et je te rappelle que c’est moi, la grande sœur ! »
Linda : « Je suis parfaitement au courant, mais je garde le droit de te réprimander ! »
Inconnu : Le regard de Noémie est un peu fuyant, alors que Linda la fixe toujours.
Linda : « Tu as pensé à mettre la crème qu’Annie t’a donnée pour tes taches de rousseur ? »
Noémie : « Oui ! Enfin… pas ce matin, mais je la mettrai tout à l’heure et il faut vraiment que j’y aille ! »
Inconnu : Noémie ouvre rapidement la porte et la franchit d’un pas vif.
Linda : « Bonne journée ! » Qu’est-ce qui lui a pris de détourner le regard ? C’est bizarre.
Inconnu : Linda se lève, puis marche d’un pas calme pour refermer la porte de la bibliothèque en souriant.
Linda : Je me rappelle qu’avant elle était matinale, mais je ne peux pas lui en vouloir.
Inconnu : Ma perception revient au sens de Mizuki qui effectue des pompes plongeantes.
22/04/420, 05h14, Maison des Ashura, Chambre de Mizuki, 958/999
Mizuki : Ok, j’ai passé la centaine ! Mais je ne transpire toujours pas ?
Michel : « Mizuki ! Je ne vais pas tarder à descendre, tu devrais commencer à t’habiller aussi ! »
Mizuki : « Je veux d’abord terminer mes abdominaux et mes squats. »
Michel : « D’accord, mais ne viens pas te plaindre si je pars avant toi et que je mange trop de brioche. »
Mizuki : « On se retrouve à la croisée des chemins de toute façon, et laisse-moi ma part ! »
Inconnu : Ceux de Mizuki s’effacent et les sens de Michel me laissent le voir changer de caleçon… Il enfile un pantalon… puis une chemise… 22/04/420, 05h18, Maison des Ashura, Chambre de Michel, 957/999
Michel : “Veille sur nous depuis l’endroit où tu es, maman, car je te rendrai fier de moi.”
Inconnu : Les changements s’enchaînent… Me voici à percevoir les sens de Yumi… Elle est assise près d’une table d’examen avec un visage est sérieux pendant qu’elle examine la main de Murad qui est couverte de plaques rouges. 22/04/420, 05h21, Maison des Shirai, Officine, 956/999
Yumi : « Bien ! Ça n’a pas l’air très grave, même si c’est certainement très douloureux. »
Murad : « Ça me rassure, mais ses plaques de boutons me grattent tellement. »
Inconnu : Yumi attrape dans le tiroir d’une petite armoire une compresse enduite d’un mélange très odorant.
Yumi : « Cela va apaiser un peu les démangeaisons ! » Les yeux bleus de Murad me rappellent son père.
Murad : Le visage de Yumi est vraiment ridé. « Tu n’as rien pour les faire partir rapidement ? »
Yumi : « Pour ça, il me faut des médicinas, mais je n’ai plus de stock. »
Murad : « On dirait que je n’ai pas de chance ce matin, d’abord les furimi et maintenant ça ! »
Yumi : « Arrête de te plaindre, Mizuki doit aller m’en chercher ce matin. »
Murad : « Combien de temps te faudra-t-il pour faire le remède, quand tu les auras ? »
Yumi : « Quelques heures, mais je viendrai te voir dès que ce sera prêt. »
Murad : « C’est vraiment une douleur horrible, pourtant je ne suis pas du genre douillet ! »
Yumi : « Je sais, mais c’est parce que le poison des furimi est très virulent et reste actif longtemps. »
Inconnu : Yumi ajuste rapidement ses petites lunettes rondes, puis griffonne une note.
Murad : « Merci de ton aide, Yumi, mais je devrais y aller ! Paul doit m’attendre. »
Yumi : « Pense à mettre des gants pour garder la compresse en place, et dis bonjour à Paul de ma part. »
Murad : « D’accord ! J’essaierai de faire plus attention en entretenant les chemins du village. »
Yumi : « Au fait ! Ce produit gominer que tu utilises pour tes cheveux, est-ce qu’il va bien ? »
Murad : Yumi attache toujours ses cheveux en chignon. « Il n’est pas mal, tu veux que je t’en procure ? »
Yumi : « Non merci ! Je n’aime pas ce type de produit, mais chacun ses choix. »
Murad : « Au fait, pourquoi ne pas faire pousser des médicinas dans ton jardin ? »
Yumi : « La médicina est une plante capricieuse qui ne pousse qu’aux endroits où elle se sent bien. »
Murad : « Je vois que ce n’est pas simple, mais au fait, Yumi, tu as quel âge déjà ? »
Yumi : « Soixante-quinze ans, veux-tu que je te raconte l’époque où je changeais tes linges ? »
Murad : « Une autre fois… mais Yumi, pourquoi ne t’es-tu jamais mariée ? » Ses cheveux sont si blancs…
Yumi : « Eh bien, certains événements font que l’on est amené à faire des choix. »
Murad : « Mais, tu aurais été une super maman ! »
Inconnu : Yumi sourit un instant, puis affiche un regard compatissant envers Murad.
Yumi : « C’est possible, mais savais-tu que mes parents sont morts d’une maladie quand j’étais petite ? »
Murad : « Oui, j’en ai entendu parler par Marc qui m’a raconté que tu les avais perdus à cinq ans. »
Yumi : « La maladie touchait et touchera toujours les gens, donc j’ai appris à la combattre. »
Murad : « Je vois, donc tu t’es concentrée sur ton apprentissage plutôt que sur tes relations ? »
Yumi : « En effet… Cela demande du temps et parfois, il faut sacrifier ses propres besoins. »
Murad : « Tu es vraiment une personne altruiste, Yumi, et j’ai beaucoup de respect pour toi ! »
Yumi : « Je ne suis pas la seule à avoir souffert ! Paul et toi avez aussi perdu vos parents très jeunes. »
Murad : « C’est vrai que l’effondrement de la mine d’Astérnia a fait beaucoup de victimes à l’époque. »
Yumi : « Pourtant, vous êtes devenus des hommes bien. » Même si Murad n’est que le demi-frère de Paul.
Murad : « Merci, Yumi. Bon, il faut que j’y aille, sinon la vieille route du moulin ne sera jamais restaurée. »
Yumi : « Votre travail est important pour tout le monde, mais restez prudents. » Mais ça restera mon secret.
Murad : « C’est promis, pas de risques inutiles, après tout je ne veux pas te surcharger de travail ! »
Inconnu : Le goût sucré de la brioche… puis du café amer sont un pur contraste gustatif qu’il m’est possible de ressentir depuis les sens de Michel. 22/04/420, 05h28, Maison des Ashura, Cuisine, 955/999
Kenji : « Alors qu’est-ce que tu as prévu de faire aujourd’hui ? » Michel est encore fatigué, on dirait.
Michel : « Kuroki a reçu une commande de la famille royale, donc je vais récupérer du minerai pour lui. »
Kenji : « Comment vas-tu t’y prendre ? Le minerai d’argent est cher en ce moment. »
Michel : Comment papa a-t-il fait pour deviner ? « Je vais aller à la grotte de Forgiennel. »
Kenji : « C’est une bonne idée ! Après tout, Hanakaze était un village minier autrefois. »
Michel : « Je sais, c’est pour ça que je pense qu’il devrait rester des ressources. »
Inconnu : Le goût du café sucré me parvient alors que ce sont désormais les sens de Kenji qui me guident.
Kenji : Il a hérité des cheveux de jais de sa mère et de ses lèvres fines, mais aussi de nos iris d’ébène. Par contre, il a mon gros nez et mon visage anguleux. « Il va falloir descendre en profondeur ! »
Michel : « Je m’en doute, mais je me suis préparé. » Papa est vraiment musclé, mais je le rattrape.
Inconnu : Michel est calme et reprend une gorgée de café, puis une part de brioche.
Kenji : « Il faut que tu saches que tu risques de croiser des créatures dangereuses comme le géomorphe. »
Michel : « Peux-tu me le décrire ? » Je me doutais bien que Papa n’avait pas fermé la grotte sans raison.
Kenji : « Ce sont des êtres compacts et massifs, qui ont des griffes très puissantes. »
Inconnu : Kenji affiche un air sérieux, et son regard ne quitte pas celui de Michel.
Kenji : Je suis inquiet, mais je ne pourrais pas le protéger éternellement et j’ai confiance en lui.
Michel : « Je vois le genre, mais qu’en est-il de leurs vitesses d’action ou de leurs capacités ? »
Kenji : « Ils sont lents, mais le problème vient de leur résistance physique et de leur camouflage. »
Michel : « As-tu des conseils à me donner pour en affronter un ? » J’admire papa, mais je ne suis pas lui.
Kenji : « Normalement, il faut un groupe avec un mage. Donc esquive et vise ses articulations.
Michel : Je vois, elles ne doivent pas avoir de défense directe. « Est-ce que j’ai mes chances selon toi ? »
Kenji : « Cela dépendra de sa puissance, mais c’est impossible de la connaître sans l’affronter. »
Michel : « Tu en as déjà battu un tout seul, Papa ? » Dire qu’autrefois, il était aventurier.
Inconnu : Kenji sourit rapidement avant de reprendre un air sérieux.
Kenji : « Oui ! D’ailleurs pour le vaincre tu devras détruire le minuscule cristal sur son front. »
Michel : J’avoue avoir un peu peur, mais cela ne m’arrêtera pas. « Et s’il arrive à me toucher ? »
Kenji : « Ça dépendra de l’angle et de la portée, mais une seule attaque pourrait t’être fatale. »
Michel : « Je vois, donc il va falloir que j’esquive chacune de ses attaques. »
Kenji : « C’est exact, mais pour ça tu pourrais demander des conseils à Mizuki. »
Michel : « En effet ! Comme on va se rejoindre plus tard, je lui demanderai même une démonstration. »
Kenji : « Excellente idée, mais n’oublie pas que tu peux reculer si le danger devient trop grand. »
Michel : « Je sais, Papa ! La fuite n’est pas toujours un acte de lâcheté comme tu le démontres souvent. »
Inconnu : Linda sourit, mais je ressens cette dualité chez elle, alors que ses sens me guident de nouveau.
22/04/420, 05h35, Maison des Mayer, Bibliothèque, 954/999
Linda : Furvivius est ton nom scientifique, mais tous t’appelle furvius ! Tu es un mammifère nocturne si mignon, avec ta frétillante truffe rose et tes pétillants yeux réglisses. Ta bouche minuscule sourit sous tes moustaches frémissantes ! Pendant que tu agites tes petites oreilles rondes, sur ton adorable frimousse ovale. Enfin, avec cette fourrure grisâtre et tachetée de noir, tu es tout doux tandis que ta longue queue touffue et tes fines pattes, se terminent, par de petites griffes crochues.
Inconnu : Le furvius permettrait d’éviter l’usage de pesticides… pourquoi cette idée me traverse l’esprit ?
Linda : Ta nourriture se compose d’insectes nuisibles et de petites plantes toxiques ! Tu habites les espaces confinés, mais tu excelles dans l’art de grimper… Grâce à ta vitesse exceptionnelle. Tes petits cris signalent le danger, tandis que tes couinements discrets t’offre l’amour et une portée de trois à cinq individus, avec huit ans de vie en moyenne, mais j’aimerais que tu ne sois plus chassé, même si ta viande est délicieuse, tellement tendre et savoureuse !
Inconnu : Au coin de sa bouche, un filet de bave coule, mais elle l’essuie rapidement avec un mouchoir.
Linda : Je regrette vraiment de vous avoir goûté, mais le goût de votre viande est tellement…
Inconnu : Linda monte à l’étage d’un pas léger, tandis que l’écologie occupe mes pensées… Mirina pourrait sûrement m’aider. 22/04/420, 05h38, Maison des Mayer, Cuisine, 954/999
Linda : Où est-ce que j’ai mis la cannelle ? Ce n’est pas vrai ! Noémie a encore grignoté en cachette !
Inconnu : Mirina ? D’où est-ce que ce nom me vient ? Elle disait…
Sans harmonie, personne ne peut survivre, donc on s’adapte ou on meurt.
Linda : Bon, tant pis ! Ah, la voilà !
Inconnu : Kenji observe rapidement le restant de la brioche, avant de regarder Michel dans les yeux.
22/04/420, 05h40, Maison des Ashura, Cuisine, 953/999
Kenji : Il en reste plus de la moitié. « Alors, comment tu vas t’organiser aujourd’hui ? »
Michel : « Je vais récupérer mon épée à la forge, puis j’irai m’entraîner avec Richard, Mike, et Katsuya. »
Kenji : « Cet entraînement sera ton premier trois contre un, c’est bien plus complexe qu’un duel. »
Michel : « Je sais, car je vais devoir gérer simultanément plusieurs opposants capables de se coordonner. »
Kenji : « Un conseil, n’en fixe aucun et garde un champ de vision global. »
Michel : « Tu as raison, papa, mais au fait, tu vas à Ardentia aujourd’hui ? »
Kenji : « Oui, je dois régler plusieurs tâches administratives. » La table a besoin d’être lustrée.
Michel : « Quand est-ce qu’on commencera ma formation ? » Papa c’est égratigné la main on dirait…
Kenji : « Dans la semaine, donc commence par tenir un registre des flux monétaires du village. »
Michel : J’aime bien la coupe de cheveux comb over que Papa adopte. « Très bien, j’en commencerai un ! »
Kenji : « On dirait que quelque chose t’intrigue ? »
Michel : « Je me demandais juste pourquoi tu avais décidé de sucrer ton café ? »
Kenji : « Parce qu’un jour, ta mère m’a dit d’un doux murmure…
Le café c’est comme l’amour, il faut le sucrer pour le rendre mémorable et révéler sa vraie saveur. »
Michel : « Elle a réussi à te faire changer d’avis ? » Je préfère les coupes de cheveux shaggy cut.
Kenji : « Elle avait sa propre façon de persuader les gens d’agir comme elle le désirait. »
Michel : « J’aurais aimé la connaître… » Maman devait être une femme formidable…
Kenji : « Je sais, mais on doit rester fort pour honorer sa mémoire. »
Inconnu : Kenji regarde Michel dans les yeux, avec un sentiment de fierté.
Kenji : « Ta mère avait un caractère inébranlable, et elle serait fière de toi. »
Michel : « Merci de m’avoir dit ça, Papa. Sur ce, je vais y aller. »
Kenji : « Passe une bonne journée et tâche de rester prudent. »
Inconnu : Kenji se lève doucement, puis prend les tasses vides, tandis que Michel quitte la cuisine. Bien ! Faisons un petit résumé, il m’est évident d’être un observateur. Ce qui implique qu’un Chishiki m’a créé et cela explique mon absence de souvenir personnel. Cependant, mes déplacements devraient être contrôlables, sauf si… Non, c’est peu probable, mais pas impossible. Enfin, ma perception est influencée par la personne dont je perçois les sens ce qui est illogique vu mon rôle neutre…
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