Ubu au restaurant

2 minutes de lecture

Père Ubu : Merdre !

Le serveur : Je ne comprends pas.

Père Ubu : A la merdre ! Je veux mes choux fleurs à la merdre ! N’est-ce pas clair, bouffre ?

Le serveur : Euh… Si. Et que voudriez-vous, avec ?

Père Ubu : De l’andouille !

Mère Ubu : Père Ubu, vous estes un fort grand goinfre !

Père Ubu : Taisez-vous, misérable harpie, ou je vous désentripaille !

Le serveur : Donc, de l’andouille, vous avez dit ?

Père Ubu : Ah ! Silence, misérable ! A la trappe ! A la trappe !

Le serveur : Monsieur, il y a d’autres clients ici.

Père Ubu : Que ne vous étrangle-je !

Mère Ubu : Jarnicotonbleu ! Vous nous faites du scandale, père Ubu ! Nous serons chassés d’ici si vous continuez d’ouvrir votre bouche.

Le serveur : Elle a raison.

Père Ubu : Comment ? Traître ! Lâche ! De par ma chandelle verte, je m’en vais vous faire la décollation de saint Jean Baptiste.

Mère Ubu : Vrout, merdre ! Père Ubu, il vous faudrait couper les oneilles !

Père Ubu : Cornegidouille ! Mère Ubu, si vous ne cessez de m’insulter, je vous coupe en trois moitiés.

Le serveur : Mais, vous êtes fou ?

Père Ubu, brandissant son petit bout de bois : Stupide bougre, ji tou tue, par la Sainte Vierge !

Le serveur : Ca va vous couter très cher !

Père Ubu : Comment ? Aux secours ! A moi ! Je suis mort ! On m’agresse ! On en veut à mes phynances ! Salopins, tirez vos armes ! Sus ! Sus !

Mère Ubu : Tu es bien bête.

Père Ubu : Que l’on m’apporte mon sabre à merdre, mon croc à phynances, mon couteau à figure, mes ciseaux à oneilles ! Je m’en vais vous désartibuler, vous extraire la cervelle par les talons…

Le serveur : Allez-vous donc vous taire ?

Père Ubu : Me taire ? Ah, c’en est trop ! Tête de vache ! Préparez l’artillerie ! Qu’il ne reste rien ici que des cendres ! Et je veux que vous tudiez un peu ce bouffre, que je puisse ensuite l’achever.

Mère Ubu : Monsieuye, sortez d’ici, ou je risque de manger fort mal.

Père Ubu : Manger ? Ah, je me meurs. Cela doit bien faire deux heures que je n’ai point empli mon gosier. Portez-moi ici des côtes de rastron, je crève de faim, bougre de merdre !

Le serveur : Vous n’aurez rien. Maintenant, veuillez quitter les lieux ou j’appelle la police.

Père Ubu : Cornes d’Ubu, je ne partirai pas tant que je n’aurai pas eu de quoi manger.

Le serveur : Allez-vous-en !

Mère Ubu : Monsieur mon mâle, je vous enjoins d’obéir. Je ne veux plus que l’on me voit avec un tel misérable, et si vous fustes Maître des Phynances, vous n’estes aujourd’hui qu’un pauvre !

Père Ubu : Ah, si vous aussi, ma douce enfant, vous m’abandonnez… Quant à toi, bernique, je vais te fendre le crâne, par Saint Nicolas, saint Jean et saint Pierre !

Le père Ubu s’élance sur le serveur avec un chandelier. Le serveur lui assène un coup de plateau sur la tête. Le père Ubu est assommé.

Le serveur : Ah, mais ! Où se croit-il, cette andouille ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Cactusland ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0