voyage

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Je suis assise sur mon lit lorsque je vois ce truc bouger. Ce machin rose, transparent, long. C'est la première fois que j'utilise un objet pour, enfin vous savez, se faire du bien en solo. Je pianote la télécommande pour voir les différentes fonction de Monsieur Womaniser: vibrations, succions, va-et-vient, vitesse. Tout ça m'étourdit autant que cela m'enivre. Je commence par prendre ce petit ovale rose et le glisse entre mes lèvres. Un petit hoquet s'échappe de ma bouche mais je continue. Je sens la chaleur monter très rapidement. Mon coeur s'emballe autant que mon corps. J'arrive au bout de cinq petites minutes à l'extase. Après avoir repris mes esprits, je saute de joie partout dans la chambre. Ma coloc crie d'en bas: "Et oh on se calme la dépravée. Y'en a qui révise". Je descend alors au salon et lui tire la langue en guise de réponse. Elle fait naitre parfois en moi une colère et aussi beaucoup d'amusement de la voir toujours si sérieuse. "La dépravée va voir ailleurs si elle y est". Je vais à la porte direction le parc. Je décide d'y aller à pied pour me calmer car elle m'a énervée.

Arrivée dans ce grand espace de verdure, je m'assoie sur un banc et regarde les passants. J'aime ce parc car ses bancs sont en fer forgé avec de magnifiques motifs des siècles passés. Mes mains passent sur les différentes ondulations du gardien de mon séant : je passe de la colère à l'apaisement et même la fascination. Avec cette chaleur, il serait grand temps de me rafraîchir. Le bar de la place sera une parfaite option. Je commande un virgin mojito passion avec une cuillère. Je sais c'est peu commun mais j'aime bien écraser la menthe et la pulpe de la passion avant de déguster cette boisson digne des dieux. Ensuite je laisse les différents goûts infuser dans le verre pendant que ma langue joue délicieusement avec ce petit objet en inox. Un jeune homme me regarde avec insistance pendant mon manège. Je rougis puis souris. Je suis timide sous mes grands airs et me sent vite désarmée quand quelqu'un qui me plait m'observe. Il s'approche. Heureusement que je suis assise car mes jambes jouent des castagnettes. Il s'avance vers ma table, et finit par passer à côté, sans s'arrêter. Je le vois alors saluer une magnifique italienne aux yeux bleus et l'embrasser. Pfft. J'aurais dû m'en douter, c'est encore pas pour moi. Je me sens envahie de honte et de tristesse. Je bois cul-sec mon verre et commence à shooter dans les cailloux sur mon chemin avant d'atteindre le tramway. Je tripote nerveusement ma petite poupée japonaise accrochée à mes clés en observant le paysage distraitement. Je fais souvent ça quand je ne vais pas bien. Cela me rassure d'être dans ma bulle en ayant une sorte de doudou rassurant à portée de main. Et puis zut, je ne veux pas rentrer. J'ai toujours un peu de maquillage dans mon petit sac à main et j'ai ma petite robe noire à col Claudine passe-partout avec mes Derbies vernies noires. Je descends pour prendre le métro et m'arrête au Louvre. J'y entre gratuitement grâce à mon pass d'étudiante en Art. Je me dirige vers les toilettes pour me donner un peu de couleur. Mon poudrier est un Guerlain. C'est un cadeau de ma mère lorsque j'ai eu ma lettre d'entrée aux Beaux-Arts. Il ne me quitte que rarement car c'est un peu d'elle que j'emmène avec moi finalement. J'aime les lettres dorées gravées dans le joli bois d'acajou aux nuances rouges. Et ce petit miroir qui fait le job mine de rien pour les petites finitions. Je sors en rangeant mon petit objet totem dans mon sac lorsque j'entend un "Aïe" bruyant accompagné d'un bruit de cahier qui tombe au sol. Je m'excuse tout en ramassant les feuilles tombées avec le cahier et qui jonchent le sol. Lorsque je relève la tête, c'est le coup de foudre. Je reste béate face à ce belâtre qui me dépasse d'une tête. Alors le jeune homme sourit et rougit à son tour et me propose de faire la visite avec moi car finalement, c'est lui qui ne regardait pas devant lui. Je ne peux qu'hocher la tête car les mots peinent à venir jusqu'à mes lèvres. Alors c'est donc ça l'amour au premier regard?

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Table des matières

En réponse au défi

"Le Défi de l'Inspiration Aléatoire".

Lancé par ghislain labrie

Vous devez choisir cinq objets, cinq lieux et cinq émotions au hasard, puis créer une courte nouvelle qui intègre tous ces éléments de manière cohérente. Cela force l'auteur à être créatif en mélangeant des éléments apparemment disparates pour construire une histoire unique. C'est un exercice amusant pour stimuler l'imagination.  

Commentaires & Discussions

Une journée richeChapitre3 messages | 7 mois

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