Dans la grotte,
les parois rocheuses reflétaient
les lueurs vertes de ces cailloux précieux,
mais plus Florine avançait
dans l'antre caverneux,
plus, dans les ombres,
elle se perdait.

La petite fille, pourtant,
n'avait pas peur,
car elle se souvint que,
dans sa robe prune,
se trouvait une lampe de fortune.
Elle l'alluma.
La lumière chassa la noirceur.

Une voix rocailleuse
fit alors trembler les murs.
Florine s'arrêta, sans un murmure.
« — Qui ose pénétrer dans le repaire d'Aldor ?
  Qui ose, sans crainte, troubler son sommeil d'or ?

— Je.. Je m'appelle Florine ! hésita-t-elle.
  J'ai soif ! J'ai faim ! Et...
  — Tais-toi, petite demoiselle ! »
Un rire,
comme une avalanche de rochers,
résonna,
dans la grotte,
en nombreux ricochets.

« — Sais-tu au moins qui il est ? gronda la voix.
— Il me semble que vous m'avez dit être Aldor...
— Roi des dragons ! Dans son repère au mille trésors !
  Viens-tu le voler, toi qui ne connais sa loi ? »

La question se ponctua
d'un rugissement,
comme un poing gigantesque
frappant la caverne.
Vinrent ensuite les lueurs ambrées
sur les parois ternes
issues de flammes soufflées
abondamment.

« — Non, répondit Florine, je suis juste perdue.
Papa et maman ne m'ont même pas répondu.
Je suis toute seule,
assoiffée et affamée.
Et, dans le désert,
j'ai marché toute la journée,

sans chapeau
et même pas de crème solaire.
Je crois que je suis brulée,
ma peau a un drôle d'air.
Je veux juste un peu d'aide, tu sais, roi Aldor.
Je me moque bien
de tous tes trésors. »