Des visages sinueux,

gravés dans l'écorce,

se tournèrent vers les deux amis

d'un air attentif.

L'un des arbres s'approcha.

Il dégageait tant de force

que, lorsqu'il s'abaissa,

Florine recula de quelques pas hâtifs.

Lorsqu'il prit la parole,

tous ses mots étaient mélodieux.

Il ne manquait plus

qu'un peu de musique,

quelques notes ou

quelques accords épiques,

pour que la discussion

devienne chants harmonieux.

« — Hey, Je m'appelle Tzérifloche,

et toi, copine ? »

La même sensation revint

au fond de sa poitrine.

L'envie dévorante

de répondre en chanson,

mais la petite fille se concentra

et tint bon.

— Je suis la reine des princesses tapissées,

mais vous pouvez m'appeler Florine.

— Dis-moi, Florine,

t'as l'air complètement dépassée !

Tu devrais te détendre

et nous chanter une p'tite comptine. »

Elle se tourna vers Aldor,

et chuchota son inquiétude.

« — Aldor, pourquoi j'ai toujours envie de chanter ?

— Ce sont les effets de la forêt

et de sa quiétude.

Par chance,

les dragons y sont immunisés.

A priori, ce n'est pas du tout ton cas.

Au bout d'un moment,

tu n'auras plus le choix.

— Mais quand je chante,

c'est une catastrophe !

Hors de question

que je récite la moindre strophe !

— Hey, les amis !

interrompit Tzérifloche,

Vous chamaillez pas,

ça me file la bouloche.

Je crois qu'il est temps

de se détendre,

vous devez laisser

la musique se répandre.

— Nous cherchons la grande montagne,

coupa Florine.

celle où les nuages stagnent

et où même les avalerêves

n'osent aller.

— Tu sais, pour te répondre,

je vais devoir chanter !