Chapitre 3 : Bas de soie

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Je vous ai rapporté quelques douceurs. Je ne voudrais pas vous priver de cet agréable nectar. Tenez, prenez un verre pour que je puisse verser une larme de ce grand cru dans vos coupes. J'aurais dû vous inviter. Vous auriez, je pense, fort apprécié le cérémonial. J'adore fouler les grappes de mes pieds. Je vais vous raconter, peut-être que vous vous joindrez à ma prochaine danse. Je commence par m'asseoir sur le bord du bassin, mes mains remontent lentement ma robe. Attendez, je vais vous montrer. Je vois vos lèvres s'attarder sur le rebord du verre. Fermez la bouche, vous risqueriez de baver. J'en étais où ? À vos yeux qui pétillent, je pense pouvoir retrouver facilement le cours de mon récit. L'un d'entre vous voudrait ôter mes bas ? Non, je vous taquine, savourez plutôt les arômes qui tapissent votre palais. Je me charge de les enlever. Appréciez la dentelle qui ourle ma jarretière. Elle se fait subtile sur ma cuisse. J'adore cette douce sensation de soie sur ma peau. Voulez-vous toucher ?

Brèves caresses, mes mains posent sur mes cuisses

Accueillantes, des frissons sur elles s'esquissent

Sexy subtilement peu à peu se dévoilent.

Délicats mes doigts sur le tissu vagabondent,

Effleurant cette soie qui de désirs m'inonde.

Sybarite de ces doux moments jouissifs,

Ode sensuelle à mon corps si réceptif.

Interminable effeuillage qui débute ainsi

Excités, vos sexes s'agitent avec envie.

Vous auriez dû me dire que je m'égarais. Ce n'est point pour voir mes bas s'étaler sur le sol que vous êtes là. Que nenni, petits coquins. Tenez, je vous les offre. Rassurez-vous j'en ai plein les tiroirs. Ils sont tous aussi affriolants. Arrêtez, ne vous battez pas petits sots. Finalement, pourquoi pas ? Voir votre corps luire après l'effort ne me serait point désagréable. Comment ? Vous voulez que je remette mes bas ? Non, pas maintenant. Nous avons mieux à faire. Je devrais vous montrer ce que m'a offert Psyché le soir où nous nous sommes rencontrées. Mais ce sera pour une autre fois. Reprenons son histoire.

Les trois prétendants attendaient la suite de la nuit avec impatience. Ils dévoraient Psyché des yeux. La soirée ne faisait que commencer. Les trois jeunes hommes se tenaient à ses côtés, cherchant à attirer son attention. La belle continuait de papillonner parmi les invités. Distribuant des baisers sans aucune retenue à ceux qui venaient lui voler un sourire. Les élus, comme certains les avaient surnommés, attendaient, l'observant avec fascination. Elle les ignorait, le jeu venait de commencer. S'ils voulaient connaître ses faveurs, ils devraient s'en montrer dignes. Chacun leur tour, ils répondaient à ses demandes. Elle finit par leur confier une mission bien particulière. De son côté, toujours aussi sollicitée, elle voyageait de groupe en groupe. Tous étaient curieux de connaître ses projets. Elle ne révéla rien, gardant le mystère entier.

Les bras chargés de leurs paniers garnis, elle fit signe à ses futurs amants qu'il était temps de quitter les lieux. Ils s'empressèrent de la rejoindre, percutant les quelques badauds encore présents. Ils s'installèrent dans la voiture qui les emmena à quelques lieues de là. Vêtue de son manteau ébène, elle était perdue dans ses pensées. Eux, n'attendaient qu'un mot, prêts à tout pour obtenir un seul baiser. Pourquoi les en avait-elle privés ? Une fois les présentations faites, le voyage se passa dans un silence propice aux rêveries. Qui serait le premier ? À moins que les trois profitent de ses charmes en même temps ? Voulaient-ils se la partager ? La nouvelle expérience leur plairait-elle ?

Une fois le seuil d'entrée franchi, l'escalier régnait en maître des lieux. Elle gravit les marches avec grâce sans même se retourner. Surpris par son attitude, ils hésitèrent à la suivre. La robe sculptait son corps. Ils fantasmaient à l'idée de pouvoir la laisser glisser pour découvrir le galbe de ses courbes. Le décolleté leur avait offert un avant-goût appétissant.

Une voix grave les interpella. La jeune femme quant à elle s'était volatilisée.

  • Messieurs Alexis, Tom et David, Psyché m'a demandé de vous conduire dans ses appartements. Elle souhaiterait que vous vous mettiez à votre aise. Elle vous rejoindra dès qu'elle sera prête.

Sans plus attendre, ils marchèrent dans les pas du majordome. Arrivés devant la porte d'une chambre, celle-ci s'ouvrit comme par magie. Une lumière tamisée les accueillit. L'homme qui les avait accompagnés disparut à son tour. Les trois paniers étaient posés à un emplacement précis. Le premier trônait au centre d'un lit assez grand pour accorder du plaisir à plusieurs êtres à la fois. Le second était calé sur le fauteuil près de la cheminée. Cet élément du décor laissa les trois hommes rêveurs. Enfin le troisième attendait sur une méridienne. Tous s'approchèrent de celui dont ils avaient eu la charge. Curieux, ils décidèrent de découvrir le contenu. Une porte claqua, le courant d'air souffla les bougies, plongeant la pièce dans la pénombre.

Elle était là, ils sentaient son parfum qui envahissait la pièce. Elle s'approcha sans faire de bruit de ses prétendants, puis s'empressa de sortir les bandeaux qui se trouvaient sur le haut de la corbeille. Avec délicatesse, elle les déposa sur les yeux de ses partenaires , les bougies s'allumèrent. À chacun, elle avait glissé à l'oreille qu'il n'avait pas besoin de la voir pour apprécier la suite de la nuit. Une frustration les envahit, ils n'auraient pas le plaisir de découvrir ce que la robe avait laissé entrevoir toute la soirée. Était-elle déjà nue ? D'un autre côté, le jeu les excitait. Une expérience qu'ils avaient envie de tenter. Chacun aurait ses faveurs, ils en frissonnaient.

Elle prit Alexis par la main qui ne résista pas. Sentir ses doigts dans les siens l'électrisa. Une onde parcourut son bras, les battements de son cœur accélérèrent. Lentement, elle déboutonna sa chemise. Psyché le fit s'asseoir et s'éloigna.

Elle rejoignit Tom qui n'avait pas bougé depuis qu'elle l'avait privé de la vue. Dès qu'elle fut assez proche, elle le poussa fermement en arrière. Ayant perdu ses repères, il essaya tout de même de se retenir. Qu'elle ne fut pas sa surprise de découvrir le moelleux du lit plutôt que le carrelage glacé. Un ouf de soulagement s'échappa de sa gorge. Avant même qu'il ait eu le temps de réaliser quoi que ce soit, elle n'était plus à côté du lit.

Enfin ce fut au tour de David de découvrir ce que l'hôtesse lui réservait. Il sentit ses doigts fins effleurer son visage, insistant sur le contour de ses lèvres. Puis ils glissèrent le long de son cou, arrachant au passage le nœud papillon qui entravait sa chemise. Impatient, il voulut défaire les boutons. Psyché attrapa ces mains trop pressées. Profitant de l'effet de surprise, elle le repoussa et lui ordonna au creux de l'oreille de s'asseoir.

Le petit jeu se poursuivit, la belle passait de l'un à l'autre. Elle les effeuilla. Chemises, pantalons et chaussettes finirent leur course folle sur le sol. Aucun des trois n'avait pu poser un seul doigt sur la divine beauté. Ils en mouraient d'envie. Sentir les mains de cette femme effleurer leur sexe lorsqu'elle les déshabillait, était d'une jouissance absolue.

Elle se présenta devant Alexis, entoura son cou d'un boa de plumes. Elle caressa son visage, son torse. Il se trémoussa, ne pouvant contenir son fou rire. Un léger doute l'envahit, stoppant immédiatement cette agréable sensation. Il sentait quelque chose courir dans son dos. Il se redressa d'un coup pour essayer de saisir l'animal aux pattes soyeuses. Psyché lui tapa sur les doigts pour le gronder, attrapa à son tour l'objet de ses peurs et disparut.

Sur le fauteuil , David l’attendait, le dernier ordre reçu l'avait charmé. Que lui avait-elle réservé ? Il sentit de fines lianes glisser sur son corps. Il essaya de saisir les mains de Psyché , voulant reprendre le contrôle. Quelle ne fut pas son erreur. Les caresses se firent plus marquées, la punition ainsi administrée. Les quelques coups de cravache sur ses fesses laissèrent un léger picotement qui ne lui déplaisait pas. Sa déception fut d'autant plus grande quand l'objet tomba au sol et la belle s'évapora.

Sur le lit, Tom avait pris ses aises comme lui avait conseillé le Majordome. Son corps était alangui sur le tissu de flanelle. Allongé sur le ventre, il n'espérait qu'une chose : être le suivant. Il sentait sa présence, elle était assise juste au bord du lit. Il aurait voulu arracher son bandeau pour voir l'ombre de sa silhouette valser avec la lumière des chandelles. Il s'y refusa, elle avait fixé les règles du jeu et il aimait ça. Il découvrit une chaleur irradier tout son corps, à chaque fois qu'elle déposait ce qui semblait être un galet. Le contraste fut saisissant quand des gouttelettes glacées surfèrent sur le chemin qu'elle avait dessiné.

Humm, la température s’éleve de façon incontrôlable. Elle est divinement gourmande cette somptueuse Psyché. Je pense que nous devrions aller nous rafraîchir avant que vous vous consummiez de désir. Je vois des perles qui glissent sur vos fronts. Vous êtes bien trop habillés.

Comment ? Ah oui, l’histoire. Elle attendra un peu. Rassurez-vous Psyché ne va pas disparaître. Suivez-moi, je vais vous faire découvrir les cascades dans lesquelles j’aime me baigner nue. N’hésitez pas, venez apprécier le plaisir de l’eau qui paresse subtilement sur mon corps.

Qui sait ! Vous laisserai - je remettre mes bas de soie une fois le bain terminé.

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