Chapitre 31

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Mi-novembre 2015

Mardi, j’allai passer la soirée avec mon père, et accessoirement lui rendre sa voiture et récupérer la mienne. Mercredi, Virgile m’invita à dîner. J’étais contente de passer un moment avec lui, Julia et le petit Corentin que j’ai surtout regardé dormir dans son berceau. Jeudi, après une réunion à la maison d’édition, soirée avec Paul. Vendredi après-midi, Clément m’appela à l’improviste et ma proposa une balade dans les champs avec Attila « pour profiter de cette belle journée ». Le soir, Nicolas débarquait en insistant pour que je vienne avec lui chez Papa.

Pas un soir sans une visite, sans un coup de téléphone. Les frangins, leurs potes (sauf Gauthier. Je l’avais croisé en ville un jour, des semaines plus tôt. J’étais allée à sa rencontre, pour tenter une réconciliation, mais il avait juste répondu « Salut Louise » d’un ton froid, avant de passer son chemin. Alors s’il le prenait comme ça…), mon père, Paul. Tous semblaient s’être donné le mot pour ne pas me laisser seule.

« Non Virgile, je ne viendrai pas manger ce soir, on s’est vus avant-hier déjà. Si tu t’ennuies, file donc un coup de main à Julia, elle avait l’air crevée. »

Mon frère insistait pour m’inviter une fois de plus, sous un prétexte fallacieux.

« Tu m’agaces, Virgile ! J’ai pas le droit d’être tranquille chez moi ? Tu crois que j’ai pas remarqué le défilé, depuis la mort de ma mère ? Je ne suis pas aveugle, tu sais. Vous attendez quoi, au juste ? Que je m’écroule, pour ramasser les morceaux ? C’est pas près d’arriver, alors foutez-moi la paix, un peu ! » Et je coupai la communication sans attendre de réponse.

Deux heures plus tard, j’avais eu le temps d’aller courir avec Attila, de manger et de commencer un nouveau dessin aux pastels, on frappa à ma porte. Sans sonner à l’interphone auparavant, ce ne pouvait être que Paul. J’ouvris la porte, il me souriait sans un mot. Je souris aussi et me hissai sur la pointe des pieds en tirant sa nuque vers moi, pour l’embrasser.

Quand il vit que j’étais en train de dessiner, il me dit de finir, et s’installa pour me regarder faire.

J’avais mis de la musique, du blues. Et j’étais allongée par terre, appuyée sur mes coudes. Devant moi, il y avait une épaisse feuille blanche, et tout autour, mes pastels. Plus un seul n’était dans la boîte, tous éparpillés au petit bonheur la chance, là où je les avais lâchés après les avoir utilisés, ou pas.

Quand je ramassai mes pastels pour les ranger, Paul me demanda s’il pouvait regarder mon dessin. Il savait que je n’étais pas à l’aise à l’idée qu’il voit mon travail avant la fin.

« Si tu veux. » dis-je en lui tendant la feuille.

« Whoo… C’est…

_ Ouais. » Ça me faisait cet effet-là aussi, maintenant que je le regardais d’un peu plus loin. La partie droite de la feuille était sombre, dans des tons de noir, gris, vert bronze… et une silhouette se tenait là, menaçante. Le reste du dessin était plus clair, plus lumineux.

« Tu es sûre que ça va, Louise ? » me demanda Paul un peu timidement.

« Oui, pourquoi ? »

Il ne répondit pas, me suivit tandis que j’allais poser le dessin sur mon bureau. Je le regardai encore quelques instants, et Paul me tira de ma contemplation en posant ses mains sur mes hanches. Son souffle me caressait le crâne.

Je me retournai dans ses bras, et il m’attira plus près de lui. J’avais fermé les yeux et je savourais simplement le contact du corps de Paul contre le mien, son souffle dans mes cheveux, ses mains chaudes qui serraient ma taille, caressaient mes reins, effleuraient parfois mes fesses. Je levai la tête et me haussai sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Nos lèvres se touchèrent brièvement, et je gémis de dépit lorsque le contact se rompit. Je tirai sa nuque pour qu’il se baisse, mais il résistait, et à la place il m’entraina vers mon lit, j’eus tout juste le temps de fermer la porte du bureau derrière moi en sortant. On bascula d’un même mouvement sur le matelas, entre les coussins, et j’enroulai mes jambes autour de ses hanches. Ainsi J’étais encore plus proche de lui, et nos lèvres se trouvèrent pour ne plus se lâcher. Je cherchais sa langue. Je gémis, il me serra plus fort.

« J’ai envie de toi, Paul, maintenant. »

Les mains fébriles, on se déshabilla mutuellement, et ses caresses déjà me faisaient vibrer. Je gémissais du plaisir qu’il me donnait, c’était bon mais j’avais envie de tellement plus…

Je me redressai, il s’assit. Passant la jambe par-dessus ses genoux, je collai mon buste au sien pour l’embrasser et l’accueillir en moi. Il caressait mon dos, mes fesses, agrippait mes hanches pour m’aider à bouger sur lui, on expérimenta toutes les variantes possibles à cette position encore inédite pour nous, jusqu’à ce que l’orgasme nous cueille, l’un après l’autre, dans un long gémissement.

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