Chapitre 16

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Après le repas, Virgile a couché Corentin et est venu me rejoindre dans le salon. Comme je lui suggérais d’aller dormir, il a protesté : « Mais je ne vais pas te laisser toute seule !

_ Va dormir, tu ne tiens plus debout... Je vais appeler Clément. » Ça a suffi à le décider, et on est allés chacun dans notre chambre. Je me suis changée pour la nuit – vieux T-shirt du Che et minishort en coton – glissée sous ma couette, et j’ai appelé Clément.

« Hey, salut princesse ! » Sa voix était chaude, caressante. « Quoi de neuf ?

_ Je suis toujours chez Virgile. Tu as quelque chose de prévu, ce soir ? Tu veux venir ?

_ J’arrive.

_ Ne sonne pas, surtout ! Ils dorment tous les deux.

_ Virgile aussi ? Un vendredi à 21 heures ? » s’esclaffa Clément.

Je n’ai pas eu à attendre bien longtemps avant de sentir vibrer mon portable, et sitôt la porte refermée, je me suis retrouvée dans ses bras. J’ai fermé les yeux, c’était si bon d’être contre lui. Ses doigts, à travers mon T-shirt, ont caressé mon dos, effleuré mes hanches, réveillé mon corps. J’ai niché mon nez contre lui, ouvrant son blouson de cuir pour sentir son odeur, sa chaleur, et Clément a ôté ses chaussures, pendu son blouson au porte-manteau. On s’est installés sur le canapé, et j’ai replié mes genoux sous moi, me blottissant contre lui.

« Tu m’as manqué…

_ Toi aussi, ma belle. » Il m’a demandé des nouvelles de Julia, s’est étonné de l’absence de Nico – qui revenait pas ce week-end – on s’est raconté notre semaine…

Quand Corentin s’est remis à pleurer, un peu plus tard, j’ai soupiré. Je n’avais pas la moindre envie de bouger, de quitter les bras de Clément. Ni de pouponner, en fait… J’ai attendu un peu pour voir s’il allait se calmer tout seul, mais comme ça n’avait pas l’air, j’ai fini par me lever.

« Hé ben, bébé ? Pourquoi tu ne dors pas ? » Je racontais n’importe quoi d’une voix douce, un peu comme je faisais avec Attila.

« Ta-tie ! » Je n’ai pas résisté à ses larmes ni à ses petits bras tendus vers moi, je l’ai sorti de son lit. Dans le salon, Clément discutait avec Virgile qui s’était levé aussi. En me voyant arriver, il a froncé les sourcils, et je me suis fait gronder parce que Corentin n’était pas censé faire de caprice et quitter sa chambre la nuit.

« A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles, Virgile. Ce gosse a besoin de son père. Alors tu vas le prendre avec toi, et tu verras que ça va aller beaucoup mieux. Et demain, si tu ne l’emmènes pas voir Julia, moi je le ferai.

_ Non non, si je commence à céder, on est foutus. Il va dormir dans son lit.

_ Virgile… Regarde-le. T’as pas l’impression qu’il s’est calmé depuis que tu le tiens ? Je suis désolée de te dire ça, mais le doudou ne suffit pas, là… Il a besoin de toi, de ta présence… de ton odeur. »

J’ai finalement réussi à lui exposer ma théorie, il a accepté d’installer le lit parapluie dans sa chambre pour y coucher Corentin, et de lui donner en plus de son doudou le T-shirt qu’il avait porté toute la journée. J’ai bordé mon neveu et son père, et je suis allée retrouver mon amoureux qui m’attendait dans le salon. Le prenant par la main, je l’ai entrainé dans ma chambre.

« Depuis quand tu t’y connais en bébés, toi ? Ça a l’air de fonctionner, ton truc…

_ Ne le répète surtout pas à Virgile, mais c’est ce que je faisais avec Attila quand il était bébé. Quand je partais au collège, je lui laissais toujours un vêtement avec mon odeur dessus. » expliquai-je. Pas certain que mon frère apprécierait, s’il savait que je comparais son fils à mon chien !

On a continué à parler, allongés sur le côté, l’un en face de l’autre. On ne pouvait s’empêcher de se toucher en même temps.

« Tu veux dormir ? » m’a demandé Clément.

« Ce serait peut-être raisonnable, oui…

_ On s’en fout, d’être raisonnable ! Tu as sommeil ? Ou tu veux faire l’amour ? »

Je me suis mordillée la lèvre inférieure, et il a passé son pouce dessus pour m’en empêcher.

« Princesse ?

_ J’ai envie… mais je ne veux pas que mon frère m’entende… Je ne sais pas si je pourrai garder le silence… » On en avait déjà parlé, et je n’avais jamais eu de soucis avec l’idée de m’envoyer en l’air avec quelqu’un dans la pièce d’à-côté – ou la tente voisine ! Mais avec Clément, j’avais l’impression d’être bruyante. De ne pas pouvoir me retenir de gémir haut et fort.

« Pas de problème. » me dit-il. « Il suffit que je m’arrange pour que tu n’aies pas de plaisir.

_ Goujat ! » me suis-je insurgée, et il a ri en esquivant le coup que je lui envoyais dans l’estomac. Il avait dit ça avec un tel sérieux que j’aurais presque pu y croire… si je n’avais pas su, avec certitude malgré le fait que notre vie sexuelle n’avait que quelques semaines, que mon plaisir comptait au moins autant que le sien, et qu’il aurait été bien en peine de mettre ce genre de menace à exécution.

Il m’a attirée contre lui, et embrassée. Le contact de sa bouche, sa langue contre la mienne, sa cuisse musclée entre mes jambes, j’ai gémi doucement. J’avais désespérément envie de lui, et je me suis accrochée à ses épaules, à son cou, pour l’empêcher de s’éloigner. Je voulais à tout prix continuer à l’embrasser. Fiévreux, haletants, on a échangé des dizaines de baisers et je sentais monter en moi l’excitation. Clément m’a enlevé mon T-shirt et comme je me redressais pour lui retirer son pull, il m’a demandé, tout en me laissant faire :

« Tu es sure, ma belle ?

_ Me fais pas ça, Clément. Je te veux.

_ OK. » dit-il en me retournant sur le lit, me clouant au matelas.

Il a embrassé tout mon corps tandis que je laissais courir mes doigts sur le sien. Il s’est occupé longuement de mes seins, caressant et embrassant mes mamelons l’un après l’autre, puis il est descendu et ses baisers laissaient une trace humide sur mon ventre. Il a effleuré du doigt mes lèvres gonflées de désir, et chuchoté : « Tu mouilles, ma belle… »

De façon incompréhensible, ces quatre mots m’ont excitée encore d’avantage. J’ai senti son doigt s’insinuer en moi, j’ai serré les dents et refermé mes poings sur les draps. Sa langue est allée taquiner mon clitoris, et j’ai couiné.

« Non, non, Clément, non ! » Je tentais d’écarter sa tête en même temps. « S’il te plait, pas ça, je ne vais pas savoir me taire ! »

Après un dernier coup de langue, il a relevé la tête, et son doigt en moi a bougé, appuyant à un endroit qui faisait vraiment du bien.

« Arrête… » ai-je supplié dans un souffle, et il a ôté son doigt, il est remonté le long de mon corps, jusqu’à se tenir au-dessus de moi, en appui sur ses genoux et ses coudes. Sans me quitter du regard, il a bougé pour se placer entre mes cuisses dont j’ai entouré sa taille, et j’ai senti son sexe chercher le mien. Je soupirais déjà de plaisir, rien qu’à l’imaginer me pénétrer, et il s’est immobilisé :

« Cchhht…

_ Viens, viens… » ai-je supplié dans un murmure, et il est enfin entré en moi. C’était tellement bon de sentir sa longueur dure et chaude coulisser en moi que j’en ai oublié pour quelques secondes de respirer.

Il a commencé à se mouvoir, lentement, il faisait de longs allers et venues, amples, et mes talons sur ses reins ne parvenaient pas à lui imposer un autre rythme.

« S’il te plait, Clément… Va plus vite, plus fort… Encore… » Il a accéléré ses coups de reins, petit à petit, jusqu’à ce que le plaisir monte en moi, toujours plus fort. J’avais fermé les yeux et je m’accrochais à lui, m’efforçant de rester silencieuse.

« Regarde-moi, ma belle… » Sa voix caressante me fit ouvrir les yeux, plonger dans les siens noirs et sans fond. « C’est bon ?

_ Oui… oh, oui… » Son sourire s’élargit et sans que je sache bien quoi il dut changer quelque chose dans ses mouvements ; ce fut particulièrement bon, et un petit cri de surprise m’échappa.

« Chut ! » me dit Clément en posant une main sur ma bouche pour ma bâillonner. En même temps, son sexe continuait à me pilonner, et lorsqu’il murmura à mon oreille : « Allez, ma belle, viens. J’y suis presque, jouis toi aussi… » je sentis la vague m’emporter, et Clément s’arque-bouta au-dessus de moi, en moi. Je gémissais contre la paume de sa main, et son souffle brulant, haletant, réchauffait mon oreille.

Clément parsemait mon visage, mes épaules, de petits baisers, tandis que je flottais encore un peu. Je glissai mes doigts dans ses cheveux détachés, lui massai le crâne – je ne me sentais pas capable de solliciter un autre muscle, trop alanguie pour bouger. Il a souri, et tendu le bras pour éteindre la lumière avant de se glisser dans mon dos, me serrant contre lui. J’ai fermé les yeux, et je me suis endormie bien au chaud contre son torse.

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