Le réveil du dieu de la guerre : V

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Nous avions dit au revoir à tous nos amis. Il était temps de partir. Śimrod était parti dans son vaisseau, étrangement accompagné d’Isolda qui ne le quittait pas d’une semelle.

Il faut que j’en parle à Ren, ne cessai-je de me répéter. Mais la seule idée de lui apprendre à nouveau que son père avait violé une humaine me rebutait. Ren avait très mal réagi la première fois.

Les filidhean allaient voguer dans leur astronef, en prenant les devants. On s’était donné rendez-vous dans un petit système proche, où ils devaient nous attendre.

Je me trouvais donc dans la salle de commandement avec Ren et les deux navigatrices, les petits jouant derrière nous, lorsque Dea se tourna vers moi.

— Un obstacle nous empêche de décoller, capitaine, m’annonça-t-elle d’une voix étonnamment blasée.

Surprise, je demandai la connexion aux yeux du vaisseau à Elbereth pour voir ce qui se passait à l’extérieur.

C’était Lathelennil. Planté sur la coursive, le dorśari nous empêchait de partir : son énorme sabre, posé sur le connecteur de l’Elbereth, bloquait le désarrimage. Ses yeux abyssaux étaient fixés sur ceux du vaisseau, donc, droit sur les miens.

— J’y vais, soupirai-je.

Ren me jeta un regard concerné, mais il ne chercha pas à me retenir.

— Tu comptais vraiment partir sans me dire au revoir ? rugit Lathelennil en me voyant arriver par le sas.

— Lathé…

— Heureusement que mon frère m’a fait prévenir immédiatement ! J’étais en extérieur, en train d’apprendre les lois du combat en 0 G à l’un de ces aios vaniteux d’Edegil. Et toi, tu as profité de l’occasion pour t’en aller, sans rien me dire… Alors que j’ai juré à l’Aonaran de mettre mon épée à ton service !

— Lathelennil, je suis désolée, lui dis-je, songeant intérieurement que oui, je l’avais complètement oublié. J’ai été très occupée. Mais oui, nous partons.

— Alors, je pars aussi.

— Mais tu dois seconder tes frères pour diriger vos troupes ! protestai-je.

— Mes frères peuvent se débrouiller sans moi. Ils l’ont toujours fait ! J’ai toujours été le mouton blanc de la portée, l’électron libre. Je n’ai même pas d’armée à mon nom. Laissez-moi vous suivre.

— Je vais demander à Ren, me résignai-je en me retournant vers le sas.

J’étais sûre qu’il refuserait. Les « valeurs » de Lathelennil étaient par trop éloignées des siennes.

Mais, avant même que je puisse poser ma question, la voix d’Elbereth résonna dans l’entrée.

— Il a dit oui, fit-elle simplement avant de couper la communication.

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