Lettre d'adieu

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Chèr Pierrick,

Depuis ton plus jeune âge tu t'obstines à essayer de changer le cours des choses, cours des choses que tu n'avais pas pu changer lorsque ton géniteur prit un couteau pour le planter en direction de ta mère. Peut être que tu ne te souviens pas de cela ou peut être que c'est un épisode flou. Episode flou où le seul souvenir qui te hante chaque nuit sont les traces rouges qui en un instant ce sont répandues sur l'intégralité du carrelage grisaillé par le temps.

De famille en famille tu as vagabondé. Puis tu les as rencontré. Tu as rencontré cette famille qui, t'a montré que la vie n'était pas qu'un carrelage grisaillé par le temps. Et malgré, cette famille qui t'a tant aimé, tu n'arrivais pas à laisser aller ces traces rouges. Au contraire, tu en as fait une bataille de tous les jours, une bataille pour ELLE en menant une bataille pour elles. Des batailles tu en as gagné de nombreuses mais ces traces rouges sont restées pour toi un champ de guerre.

C'est cette guerre qui a orienté le moindre de tes choix, la moindre de tes décisions. Tu t'es fait soldat d'une grande armée. Armée qui t'a consommée, qui t'a consumée. Dans cette guerre tu t'es peu à peu effacé. De cette armée tu n'étais plus qu'un automate désharçonné de toute identité.

Qu'importe qui tu étais, tant que tu bataillais sans trépasser.

Il a suffit d'une fois, d'une fois pour que le vaillant soldat que tu étais ne devienne qu'un nom apposé sur une pierre luxuriante rendant hommage à de nombreux hommes comme toi. Sans cette guerre et avec cette pierre tu n'étais plus rien puisque c'était tout pour toi.

*Sonne le deuil*

Aujourd'hui, il est temps de se dire adieu, tu n'étais ni homme ni dieu pas plus que je ne le suis et encore moins avec ce que je m'apprête à faire.

Aujourd'hui, il est temps pour nous de se séparer. Je ne t'oublierai pas, tu resteras pour moi ce mémorial d'un temps passé, d'un temps révolu, d'un temps que nous n'avons jamais voulu, d'un temps qui nous a décousu.

Sache que tu resteras toujours en moi mais il est temps pour toi de me laisser le gouvernaille de ce bateau qui sous ton commandement déraille. Ta poigne de fer pour garder le cap nous a été d'une grande utilité et je ne t'en remercierai jamais assez.

Mais aujourd'hui, il est temps de voguer vers d'autres champs inexplorés. Et comme la pluie qui dans son cycle de vie s'évapore sous les rayons du soleil, il est temps pour moi de les laisser me transcender.

Adieu et sache encore une fois que je ne t'oublierai jamais.

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