Aujourd’hui, Blanche est morte.

Ma Blanche, après avoir illuminé ma vie pendant plus de lustres que je n’en méritais, m’a devancé dans l’autre monde.

Blanche...

Ma Blanche...

Lumière de mes vieux jours, joie de mes jeunes années, s’en est allée...

Douce Blanche, tu fus pour moi, un miracle.

Belle Blanche, tu fus pour tes fils, un soutien indéfectible...

Pour tes filles, un modèle.

Ton sourire me hante.

Tes jolis yeux qui me dévisageaient si souvent avec ces petits astres scintillants que seul ton regard pouvait m’offrir, se sont fermés à jamais.

Oh Blanche, je te promis un jour, que rien ne serait plus grand que mon amour pour toi...

Pauvre Blanche, pourras-tu un jour me pardonner ?

Mon amour, ma raison de vivre...

Ce jour-là, bien malgré moi, je mentis...

Je demande à tes pieds ta grâce...

Car il y a une chose bien plus puissante que l’amour que j’eus, que j’ai et que j’aurais pour toi...

La douleur de te perdre.

Cette lame enfoncée dans ma poitrine est plus douloureusement puissante que l’amour qui m’unissait à toi,

Ma douce amie...

Pardonne à ton Éric son égoïsme.

Car je soupire après le même destin que toi,

Je n’aspire qu’à te rejoindre dans cet écrin de chêne,

Et demeurer, comme le bossu à son Esméralda,

Enlacé à toi, pour l’éternité.

Mais ton influence sur moi, délicieuse amie, demeure aussi forte qu’aux premiers jours...

Alors je resterai autant que Dieu le voudra, sur cette terre assombrie par ton absence...

Et pour que ton souvenir, en ma mémoire défaillante de vieillard, demeure à jamais ; pour que tes petits enfants sachent combien tu étais belle et forte,

Oh ma Blanche,

Tendre épouse que le Seigneur, aimant et miséricordieux, voulut bien accorder à une pauvre créature tel que moi,

Je prends la plume pour conter ta vie.

La vie d’une blanche colombe qui s’accrocha à un un vilain corbeau, le transformant ainsi en un oiseau majestueux.