Lundi 4 août : 34°C

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Lundi 4 août, quatorze heures... Il fait 34 degrés.

Je suis seule dans mon deux pièces placé sous les toits.

J'habite au sixième sans ascenseur dans ce vieil immeuble.

Un seul appartement à l'étage, le mien.

Assise sur mon vieux fauteuil, les pieds posés sur l'encadrement de la fenêtre.

Il fait tellement chaud que j'ai tout ouvert, ou presque : Les fenêtres, pour créer un semblant de courant d'air pour aider mon ventilateur. Les volets, eux, sont clos pour empêcher le soleil de frapper de tous ses rayons dans mon appartement et réchauffer encore le peu qu'il restait d'à peu près tiède.

La ville est comme désertée par les habitants et ses rues sont étrangement calmes.

Mes vieux volets filtraient donc au travers de leurs persiennes les rayons.

Tranquille, posée, vêtue de ma petite robe légère, je revassais en essayant de capter au mieux l'air, bien que chaud, brassé par le ventilo.

Je ne me souvenais pas avoir transpiré comme cela, sans rien faire... hormis quand j'allais faire un sauna !

Les gouttes de sueur perlaient de toutes parts sur ma peau et le tissu de ma robe collait à celle-ci.

Mon téléphone vibra.

C'était lui !

Ce numéro sans nom je le connaissais par cœur.

Un SMS : belle inconnue. Voici une journée pour recevoir une visite impromptue, ne trouvez-vous pas ?

En attendant votre visiteur, veuillez ôter tous vos vêtements, laissez vos bas à portée de main, couvrez-vous les yeux et attendez sur votre lit.

Votre porte d'entrée doit-être entrouverte. Bien à vous, l'inconnu.

Mon coeur se mit à battre à tout rompre, les petits jeux érotiques avec cet inconnu prenait une tournure des plus sérieuses.

L'histoire avait commencé par un texto envoyé par erreur. Un SMS plein d'humour qui m'avait plu... Je m'étais permis de répondre...non sans humour... Le courant était passé, après des heures à échanger par messages, le dialogue a pris une tournure plus érotique... Et de fil en aiguille, nous y voilà.

Je me levai et me regardai dans le psyché... Je n'étais pas trop décoiffée, pas maquillée mais le teint hâlé de ce mois d'août serait suffisant.

Je sortis les bas du tiroir de la commode. Ces fameux bas qui avaient fait l'objet de différents jeux avec mon inconnu... Des bas simples sans fioriture, juste un tracé qui rappelait les bas couture de l'époque.

Je les déposai donc sur le lit.

Sans me reconnaître, moi, la jeune femme timide, je m'activai et gagnai en audace. Les messages de cet homme étaient pour moi comme des déclencheurs. Je me transformais en cette autre moi dès que je le lisais.

J'entrouvris donc ma porte d'entrée et glissai une petite cale dans l'entrebâillement pour ne pas qu'elle se referme.

Retour dans la chambre. Petit rangement.

Je fis glisser les bretelles de ma robe que je laissai tomber au sol.

J'avais l'impression qu'il faisait 40 dans la pièce tout à coup, et installai donc le ventilateur à proximité.

Je m'assis sur le bord du lit prête à renoncer.

Je me suis alors regardée dans les yeux au travers du psyché, pour un échange d'impression avec moi-même puis l'écran de mon téléphone sur toutes nos discussions depuis quelques mois... Renoncer ?

Il m'avait révélée. J'en étais dingue alors que je ne l'avais jamais vu. Que faire ?

Je soupirai puis me redressai pour faire glisser mon shorty. Voilà. Je ne reculerai plus.

Après avoir posé ma robe et mon shorty sur mon petit valet de chambre.

Je sortis la ceinture de mon kimono en soie... Je ne voyais que cela pour me bander les yeux.

Je m'assis de nouveau puis nouai le bandeau autour du crâne. Ça y est j'étais dans le noir. Je m'allongeai ensuite fébrilement, dans l'attente de l'inconnu.

Pour le coup, porte ouverte c'est un vrai courant d'air chaud qui circula dans la pièce. Tous les sens autres que la vue se mirent en action : La caresse moite du ventilateur balayant mon corps fébrile, les quelques bruits des rares voisins présents dans l'immeuble qui me semblaient être tous sur le pallier, l'odeur mêlée de la tuile chaude, de mon déo luttant tant bien que mal contre cette suée généralisée.

Mes pieds nus caressant le drap à la recherche d'une parcelle de frais... En vain.

La petite peur initiale m'avait passablement excitée, je bouillais littéralement la respiration saccadée.

J'avais comme l'impression que mes ressentis étaient démultipliés. Chaque gouttelette de sueur qui naissait, ou venait à couler sur ma peau, chaque pli du drap collé à moi, le moindre bruit, le plus petit craquement de la structure du bâtiment résonnait en moi et retenait toute mon attention.

Je ne sais combien de temps je suis restée là, sursautant à chaque pas dans l'escalier. Mais l'excitation laissa place à l'impatience qui elle même laissa place à l'attente, puis petit à petit à une espèce de douce léthargie.

Perdue dans le battement des pales de mon ventilateur, je n'ai même pas entendu la porte s'ouvrir un peu plus.

Je tressaillis quand des doigts vinrent glisser sur ma peau, créant un lit pour la rivière de ma sueur glissant sur moi jusqu'au nombril.

Je ne percevais même pas le son de sa respiration, juste une odeur de gel douche un peu relevée, juste assez pour continuer à me faire tourner la tête.

Mes mains furent soulevées, ce que je laissai faire, passive, et liées à la tête de lit avec je pense l'un des bas laissé là.

Puis... Plus rien.

De légers craquements du parquet... Il est à la cuisine...

Retour.

Tout à coup le froid d'un glaçon vint me couper la respiration, il descendit vers ma poitrine où mon mamelon se herissait comme il le pouvait, le téton déjà dressé prêt au contact avec cet iceberg qui vint lui tourner autour.

Puis, le petit bloc de glace se deplaça encore pour venir refroidir le petit lac formé dans mon nombril.

Fondant rapidement, il continua sa course folle vers mon pubis qui s'agitait sérieusement sous l'excitation extrême qui m'animait.

La douce et froide piqûre de l'eau glaciale sur mon petit bouton impatient puis entre mes lèvres me donna presque instantanément un orgasme... Mes jambes s'ouvraient et se refermaient à la recherche d'une proie, d'un sexe à emprisonner... En vain.

Juste une douce caresse d'un doigt refroidi par la glace qui vint achever le travail et m'apporter ce que mon corps réclamait.

Je connais une expression qui dit :" à corps et à cris".

Ce fut le cas, le temps suspendit son vol et tout s'arrêta en ville pour laisser place à l'explosion de mon plaisir.

Silence.

Un temps.

On tira sur mon lien.... Et puis plus rien.

Au bout d'un petit moment, grisée par ce plaisir que je n'avais jamais connu aussi intense, je finis par sombrer.

Ce fut apaisée quoique encore un peu fébrile que je sortis de ma torpeur, je liberai ma vue pour constater que le jour déclinait mais que rien n'avait bougé.

Heureuse et assumée je me surpris à, déja, regarder mon smartphone en quête de... nouveaux défis...

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