Les yeux de l'espérance
Ma reconstruction fût encore semé d’embûche. Plongée dans mes traumas par l’hypnose, me donnait des nausées, des vertiges pendant au moins cinq mois. À tel point que j’avais perdu du poids, je ne mangeais plus….
Tout types de thérapies n’avaient plus d’effet sur moi et seul, les médocs plus me perfusée, remplissaient un peu mon corps. Corentin avait beaucoup à faire pour me venir me voir, m’épauler tout en étudiant.
Concernant mes parents, j’ai aussi dû les confronter et tout faire éclater. Le choc pour ma mère d’avoir appris l’horreur des violences sexuelles autant que le regret d’avoir aucunement empêcher les coups. Ces deux ans et demi, ont terminés donc entre larmes et sang.
De retour chez moi, avec mon poids de forme, j’avale ma dose et sort courir. Malgré tout ces difficultés et la volonté de couper temporairement, je me sens prise d’une forme surhumaine. Est-ce à cause du venin craché ? Sans doute.
Moins d’heure après, je m’isole dans notre chambre, pour relire ma liste des vœux :
« Mariage, enfant, artiste ».
— Coucou ma chérie, c’était bien ta course ? Tu fais quoi ?
Je lui souris et l’invite à mes côtés sur le canapé. Encore transpirante, je reprends mon souffle et finit par lever en m’étirant tout en lui expliquant le papier, qui lit avec attention sans vraiment de surprise :
— Ces derniers jours, tu es bien silencieuse.
— Pardon, je devais me reconcentrer sur mes objectifs avec toi bien sûr. Je te promet de passer du temps avec toi.
— Je te reproche juste de plus rien me dire hors, d’un autre côté, je le comprends bien. Te soigner était la meilleure chose à faire seulement…
— Seulement quoi ?
— Ok, plonger dans tes traumas, tu y refuses. Et ces médocs, commencent à faire effet sur ton moral. Ce qui me, rends triste surtout, c’est la coupure brutal avec tes parents. Ils ont déjà regretter le passé.
— C’est temporaire !
Ça y est ! Mes étoiles dans les yeux volent en éclat ! Je sens qu’il veut creuser le sujet, seulement, c’est une tombe qu’il va trouver ! Je m’envole vers la cuisine pour manger un bout tout en m’hydratant. Le repas est certes dans une heure et demie, mais je manque de force et puis, le petit-déjeuner fugace est si loin.
— Marine, ils ont purgés leurs peines, ton père c’est bien remis en question, tant qu’à ta mère elle….
— Ma mère m’a menti sur mon père durant pendant au moins vingt ans ! Mon père m’a offert comme ma mère à son ami ! Tout est impardonnable !
— Tu te trompes de cible. Alors, oui, ce genre de comportements est injustifiable. Mais, ton père ne jamais violé. Les êtres comme eux, je veux dire, tous ce qui ont abusés de toi, eux ils….
— Encore moins ! C’est évident qu’ils ne seront jamais pardonnés ! J’ai mal en vérité, de ne plus revoir mes parents ! Seulement, ils sont tous coupable, en fait…
— Tu es aussi en colère contre toi, de pas avoir su, avouer le mal, le plutôt possible. Si j’ai bonne mémoire, l’école avait déjà remarqué des coups.
— J’aimais ma famille, je ne voulais décevoir personne. Au final, tu es comme le médecin, je me déçois. Tu vois rapidement le paradoxe. Je veux contrebalancer toute cette longue chute, en essayant de me sentir en vie. Si j’ai écris ces trois projets, c’est ce que je sais, qu’ils seront mes piliers. Ok, les médocs, me font du bien et je veux vivre d’autres images. J’ai juste, besoin de toi mais surtout de….
Il accueille mes larmes sans craquer. Son odeur m’a manqué, j’ai finalement besoin aussi de mes parents.
— De surtout quoi ma belle ?
— Quentin. Je vais prendre l’air chez eux. Il reste un artiste indépendant, je veux apprendre de lui, cette forme d’art-thérapie. J’espère que tu auras des jours de congés pour venir me voir ?
— C’est une très bonne initiative. Je vois que tes yeux pétillent à l’idée de voir des chèvres et de tailler le bois pour donner vie à un écureuil.
— Dès mon retour, je te promets qu’on va avoir un enfant. Et je vais me mettre à mon compte. J’ai envie de reprendre l’écriture. Je viens d’y penser que pas mal de gens, publient leurs autobiographies pour inspirer les autres à être résilient, à se confier, partager et que plus personne ne subissent le mal.
— On a encore le temps, même pour se marier. L’essentiel, tient dans ta reconstruction.
— Merci mon chat. Je vais me doucher.
— N’oublie d’appeler tes parents.
Il sert ma main au moment où je pars. Tout son corps suinte la supplication. Un bon souffle me donne l’impulsion pour l’embrasser avant de pincer mes lèvres et front contre front :
— Je te le promet juste après.
— Tu es la seule juge. Pour moi, je me répète, ils ont suffisamment payer. Déjà qu’ils ne se parlent plus. Et puis, te voir prendre tes propres décisions, ton envol, les rendra heureux. Pour finir, le karma. Les autres sont en Enfer ou en prison. Tu as le droit d’avoir encore peur, hors tu nages dans le bonheur. Je suis là et restera toujours là.
— Je pensais avoir été la cause de tout le chao. Oui, c’était une mauvaise interprétation. Ils ont suffisamment souffert comme moi, la route sera moins longue. Je t’aime.
Mon deuxième baiser est plus collant et dans le froid, je me débarrasse de cette peau qui ne me correspond plus. Ecrire mon pardon personnalisé m’a permis de me débarrasser d’un dernier poids.
Concernant Quentin, je compte leur faire une surprise et je la prépare durant toute une semaine. Je ne sais pas combien de jours, je vas rester. Ma valise avait dû être faite et défaite au moins une fois par jour.
Le taxie me dépose à bon bord, dans cette ferme, que j’avais vu qu’une fois pendant l’anniversaire de Rosa, un peu avant tout ça. Elle me retrouve avec un petit ventre avec leur chienne Malika et m’invite avec plaisir à prendre un verre.
Quentin s’occupe des bêtes, ce qui nous laissent deux heures pour mieux se connaitre. Je sens une aura bienveillante dans cette ambiance hors du temps et cela me procure avec du thé, encore plus de bien que la mer.
Finalement, deux mois s’écoulèrent et une bonne nouvelle m’accompagne pour mon retour. Je suis enceinte. Corentin est bien sûr aux anges et j’annonce aussi à mes parents, invités séparément, à deux jours d’Halloween. Comme prévu, ils n’échangent aucun regard et je décide d’enterrer la hache de guerre, une dernière fois.
— Je vais être cash. Je suis enceinte après tant de moments difficiles. Cependant, si je repars les étoiles pleins les yeux par mes projets créatifs, l’écriture, le mariage et ma vie de famille. En fait, on est une famille, appeler, soigne-moi. Ok, seuls ces monstres n’ont rien accomplis pour se remettre en question, hors ce n’est pas vraiment le sujet ! Ils seraient temps pour vous, de vous pardonner.
— Ma chérie, seul ton bonheur compte et…
— Maman ! Bordel ! Je suis majeur ! J’ai connu comme toi, ces violences et pourtant, j’ai accordé la paix ! On l’a tous signés ! On tourne une nouvelle page ! Je ne demande pas que vous vous remariez ! Même si papa est à nouveau divorcé ! Je vous demande d’agir comme deux vrais adultes ! Responsable ! S’il n’avait pas voulu se soigner, là j’aurais pigé ! Alors, enterrer la hache, le flingue, l’épée !
— Je ne demande que ça Marine.
Il fixe ma mère les yeux humides et je sens qu’en l’imitant, il se passe quelque chose. Les deux tendent leurs mains pour se serrer :
— Le passé a été une mine, on est en vie, on a regretter des choses. On me dit, que tu as bien évolué, j’ai de la peine à le croire, hors notre fille, ne ment jamais. Je, je te pardonne alors, puisque maintenant, seule notre puce et sa famille compte. J’aimerais, aussi, qu’on se revoit, au fond, je n’ai jamais cessé de t’aimer.
— Moi aussi ma chérie. J’étais une saloperie, j’ai perdu la plus belle femme. En te voyant, je voulait imiter mon père. Avec ma deuxième épouse, j’avais certes une vie en paix, mais je l’ai quitté autant pour son esprit d’indépendance que pour mon envie de redessiner notre monde. Je n’ai cessé de revivre toute ces occasions manqués, ces mots de lames. Je t’ai tué, je me suis condamné. Sans notre fille, jamais, je n’aurais eu le courage de revenir vers toi. J’aimerais aussi te revoir mais si tu veux qu’on reste amis, pas de problème.
— Ils sont mignons.
Corentin me chuchote en baisant mon front pendant qu’ils s’enlacent. C’est à mon tour de les prendre dans mes bras en laissant mon verre de jus de pomme à mon homme. Nos yeux brillent d’étoiles, les vrais qui redonnent de l’espoir.
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