LOG43_DAY63_2

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Un tonnerre d’applaudissements. Qui ne toujours faiblit pas après une bonne minute.

Un grand « ouf » collectif, poussé en même temps par deux cents hommes et femmes.

Les visages sont guillerets. Les yeux rieurs. La panique a cédé la place à l’euphorie. L’équipage dans son intégralité, membres du conseil en tête, acclame son sauveur : Volker Ganz, commandant du Olympus I. Tolède a été prévenu. Bruxelles aussi. Tous s’accordent à dire que le bel allemand a réalisé un exploit, une prouesse de pilotage, et que, sans son aide précieuse, la mission « Olympus » se serait sans doute achevée là, quelque part au beau milieu de l’espace, sans que la moitié de la distance entre la Terre et Mars n’ait été parcourue. Cecilia Dimitrova, pourtant pas vraiment réputée pour avoir le compliment facile, n’a pas tari d’éloges sur Volker, couvrant le commandant de bons mots pendant un bon quart d’heure sans interruption, avant que ce dernier, les joues rougies mais le regard fier, ne mette un terme à cette éloge officielle, prétextant le besoin de faire une révision du bon fonctionnement des moteurs du ISRU, après l’épreuve que le vaisseau avait subi.

Quelques instants plus tard, Volker congédiait le reste de l’équipe de la salle de pilotage, chargeant Tomas, ingénieur en chef, de réaliser cette fameuse révision. Le danois s’exécute. Polona se précipite derrière lui, fuyant littéralement le cockpit, sans doute trop honteuse de sa propre faiblesse pour rester une seconde de plus aux côtés de Volker. Noûr et Felipe leur emboitent le pas et disparaissent dans le sas par l’échelle de service.

Pour ma part, je ne me presse pas, séduit par l’idée de me retrouver seul un instant avec Volker. En effet, depuis l’épisode traumatique que nous venons de vivre, je ressens un besoin irrépressible de le remercier, tout en étant trop timide pour le faire à la vue de tous. Une fois qu’il ne reste que lui et moi dans la salle, j’ose enfin ouvrir la bouche :

- Volker, je sais que tout le monde te l’a déjà dit, mais je tenais à te remercier pour ce que tu viens de faire... C’était... impressionnant ! Tu nous as tous sauvé la vie...

Le bel allemand me toise d’un regard attendri. Ses joues, encore rouges après tant de compliments, prennent une teinte cramoisie. Il bombe un peu plus le torse, et flotte en ma direction, jusqu’à ce qu’il puisse m’agripper le bras et me dire d’un ton rassurant, presque paternel :

- Je n’ai fait que mon métier, Yann !

Le contact de la paume de sa main sur mon bras nu me fait l’effet d’un choc électrique. Je me rends compte que je suis toujours en pyjama, alors que lui, et les autres membres du conseil, d’ailleurs, quand ils étaient encore présents, avaient eu le temps d’enfiler leur combinaison « Olympus ». Je me sens tout à coup vulnérable, un peu inadéquat, presque exposé, bien qu’il n’y ait pas une grande différence de formalité entre nos tenues de service et de repos.

Je tente alors un demi-sourire un peu gêné pour cacher mon embarras soudain. Volker me sourit en retour. Un beau sourire. Franc, plein d’assurance. Charmant. Très, même. Je décèle une lueur dans son regard. Une forme de tendresse, peut-être de désir, aussi. Je tente de le soutenir. J’y parviens. Il étire son sourire un peu plus encore, révélant sa parfaite dentition.

Et alors, sans que nous échangions le moindre signe, sans que ni lui ni moi ne fasse le premier pas, nous nous laissons aller à un long, savoureux baiser. Ses lèvres épousent les miennes. Mes mains embrassent son visage, son cou. Puis, je passe le bras derrière son dos et me blottis contre son torse. Nos ventres se touchent, se frottent. Nos pieds s’enlacent. Nos corps se pressent l’un contre l’autre, en lévitation dans l’apesanteur, au beau milieu du décor futuriste du poste de commande et de ses milliers de boutons, de leviers, de lumières clignotantes, de compteurs digitaux et de LiScreens affichant les constantes vitales du vaisseau. Notre baiser se poursuit ainsi pendant de longues minutes. Doux et passionné. Les yeux fermés, l’oreille aux aguets, avec la peur au ventre de voir le silence qui nous lie dans un moment délicieux d’éternité coupable brisé par l’irruption intempestive d’un membre de l’équipage.

Tout à coup, la main de Volker plonge dans mon pantalon de pyjama. J’ouvre les yeux, surpris. Sans protester toutefois. Le regard du commandant, brûlant de désir, ne laisse aucun doute sur ses intentions. Et je crois bien que ça me convient parfaitement. D’un geste sûr, il agrippe à la fois l’élastique de mon jogging et de mon slip, qu’il baisse à mi-fesses, libérant mon sexe qui se dresse vers lui. Il l’empoigne. Et commence à me branler lentement, le regard plongé dans le mien, plein de défi. Ses lèvres roses se retroussent. Son sourire se fait malin, presque moqueur. Il a l’air de trouver un plaisir tout particulier à me placer à sa merci, de la sorte, dans son environnement, la salle de pilotage, cul nu et bouche-bée, les yeux allant du superbe visage du commandant au sas d’entrée, à la fois terrifié et terriblement excité à l’idée qu’on puisse nous surprendre à chaque instant.

Il accélère le rythme, sentant que je ne vais pas tarder à rendre les armes. Et il n’a pas tort. Quelque secondes plus tard, j’exulte. Mon sperme jaillit à grands jets, et, en l’absence de gravité, se met à flotter dans les airs, en longues trainées blanches. Le regard plein de défi, Volker ouvre la bouche et en avale une. Et passe la langue sur ses lèvres. D’un geste de la tête, il m’indique d’en faire de même. J’obéis. A la fois fasciné par le phénomène et complètement sous l’emprise de mon commandant.

- Tu me retrouves dans ma cabine d’ici une demi-heure ? suggère-t-il alors, sans même prendre la peine de baisser la voix.

J’acquiesce en silence, et remonte mon slip et mon pantalon de pyjama avant de quitter la pièce, le souffle encore haletant. Il va falloir désormais arpenter les couloirs de « l’arche » sans éveiller les soupçons, ni révéler mon érection.

Quand je frappe à la porte de la cabine de Volker, il ouvre quasiment tout de suite, comme s’il était resté tout ce temps à m’attendre juste derrière la porte. Cette fois-ci, lui aussi a revêtu sa tenue de loisir, bien plus pratique que la combinaison de travail, un modèle « une pièce », quand il s’agit de donner un accès facile à son anatomie à un partenaire impatient, chose qui n’était visiblement pas la priorité des responsables de la mission « Olympus ».

Je me précipite dans ses bras, alors que la porte claque derrière moi. La cabine de Volker est un peu plus grande que la mienne, enfin, que celle que je partage avec Ótavio, en dépit du fait que l’allemand en profite en solitaire. Elle n’est pas plus décorée, en revanche, et arbore les mêmes murs en algo-plastique gris. Un petit bureau, privilège du commandant, a été installé dans un coin de la pièce, équipé d’un LiScreen et d’un ordinateur de travail.

Le lit, quant à lui, est tout aussi étroit que le mien, bien que dépourvu de couchage superposé. S’imposant de toute sa hauteur, Volker me force à reculer jusqu’à m’y assoir. Ses lèvres quittent alors les miennes, à regrets. Mais le répit n’est que de courte durée, puisque très vite, il se débarrasse de son pantalon et dévoile son sexe bandé, qu’il présente à ma bouche entrouverte.

Je l’embrasse. Le caresse de la pointe de la langue.

Puis l’avale.

D’un geste appliqué, j’entreprends alors de sucer le bel allemand, les yeux fermés, guidé par les gémissements qu’il laisse échapper de temps à autres, et par sa main qu’il pose sur le sommet de ma tête quand il souhaite réclamer un changement de rythme.

Je le sens sur le point de jouir. Il ne tiendra pas longtemps dans cet équilibre précaire. C’est sans doute pourquoi il préfère se retirer de ma bouche, avant de réclamer mon derrière. Je lui offre sans hésiter, allongé sur le ventre sur son lit défait, le pantalon aux chevilles. Il glisse en moi avec lenteur, guettant le moindre signe de douleur dans mes gestes. Mais je me suis habitué à Ótavio, qui dispose d’un gabarit tout à fait exceptionnel, et, quand il comprend que je ne protesterai pas, pas cette fois, il se laisse aller à son désir, pour mon plus grand bonheur. Il jouira finalement quelques minutes plus tard, essoufflé, le front brûlant et recouvert de sueur, en me susurrant un flot de douces paroles au creux de l’oreille. Il me faudra pour ma part encore une poignée de secondes avant de reprendre mes esprits, encore sous le choc de ce rapprochement aussi exquis qu’inattendu.

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