Carnet d'un fuyard
Jour 35 de ma fuite
Je dois faire court aujourd’hui
Un monstre est après moi
J’écris par tout petits bouts
Je n’ai pas le temps
Mais surtout, les mots l’attirent
Je crois que j’ai compris…
J’ai le truc qui l’attire
Je devrais probablement arrêter ça…
Mais il me faut écrire
Pour ma bonne santé mentale
Pour coucher toutes mes pensées
Les inquisiteurs me pourchasseront toujours…
Mais je dois leur résister.
Je confirme pour ce monstre.
Les mots l’attirent, même écrits.
C’est une sorte de lutin.
Il n’arrête pas de chantonner.
Chaque fois qu’il me perd
Il me retrouve quand j’écris.
Je devrais probablement arrêter ça.
Mais j’en ai tellement besoin.
Si quelqu’un trouve ce carnet
Je vous dis le truc :
Je ne peux faire que
Cinq mots à la fois !
Il arrive après cinq mots
Il est bavard, il chantonne
Juste cinq mots, pas plus
Vous devez vous en souvenir
Que ce soit écrit, parler…
Cinq mots, après il arrive
Il a failli me surprendre.
Ses dents jaunes étaient proches
J’ai vu son nez boutonneux
Son hirsute barbe rousse tachée…
C’était du sang, c’est certain.
Il faut que j’arrête ça.
Mon écriture l’attire bien trop.
Mais j’en ai terriblement besoin.
J’écris même en courant, maintenant
Il arrive plus vite désormais
Que je ne m’arrête presque
Presque plus, ça le fait
Venir tellement tellement plus vite
Ma fin est si proche
Voilà, j’écris mes derniers mots
Adieu, ce Rupel me croque
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