Soupirs en Castel (3 oct 2025)
Lui : C’était toi… la femme sur le cheval, avec Guilhem (1), ton amant, celui qui a pris une flèche mettant fin à ses prouesses, comme tu disais aussi.
Elle : Il me manque.
Lui : Tu le retrouveras au creux des pierres oubliés, soufflé par le vent d'Histoire. Le voilà, tu vois, il ne t'a pas oublié, même après cette éternité. Et tu le soupires sous la lune blafarde, dans ces pauvres vestiges mélancoliques perdus en terre désolée où rien ne pousse sauf amertume, sérénité à la fois et souvenir.
Elle : J’attendrai là, que passe ma peine, que passe la lune, et mon cœur battra toujours pour lui. Mes larmes se mêlant à cette terre chérie.
Lui : Et au petit matin, je retrouverai ton corps étendu là, dormante à jamais. Je n'aurai alors d'autre choix que suivre ton chemin. Et d'une pierre du castel, je mettrai fin à cette vie ici-bas, et me noierai dans ce passé éternel, et lointain.
Elle : Notre futur baigné de passé.
Lui : Et pour toujours, chanterons Trobar en Cour d'Éternité, qui demeurera à jamais inviolée des croisés.
Elle : Seule Fin’Amor aura droit de cité. Il pleuvra des violettes et les noisettes (2) cliquetteront sur les dalles ancestrales au son de la mélodie d'un luth de cristal.
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1 : Rapport à ce dial : https://www.atelierdesauteurs.com/text/422738255/poemes-et-autres-textes--moyen-age-/chapter/648602
2 : Mazaria fait référence à une phrase de son poème ici :
https://www.atelierdesauteurs.com/text/1229334071/ce-fut--c-est-et-ce-sera-ici---terre-d-occitanie/chapter/332876#comment_2593874
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MAZARIA et DJEDGE - Jeudi 3 Octobre 2025

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