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Avril se fait rituel, l’envie revient, les mots sont des hirondelles noircissant le fil des pages de neiges éternelles. Ils racontent des voyages, la chaleur du soleil et des écheveaux de vents coursant les troupeaux des nuages, loin, loin de nous. Les ombres passent et s’effacent, comme des caresses et des aurevoirs trop de fois entendus, les mains s’agitent comme des foulards que l’on se lance, sur le piano étrange des concerts tant attendus, à l’unissons et lumières des envolées brunantes. La musique se tait, l’on se regarde, et tout s’éclaire en rires spectaculaires que l’on se lance, jongleurs intrépides, plein de sarcasme circassien, hypnotisés par la scène qui se joue sans public. Il n’y a que l’autre, et ses ailes d’Icare flamboyantes, pour voler loin des labyrinthes et des limbes éreintées par l’errance, l’espérance. Et le soleil, à portée demain, qui file entre les doigts des semaines et des mois, dont on brûle la cire en gouttes de miel et de rémiges imaginées. La liberté volage glisse dans les cheveux parfumés à la myrrhe des caresses, à l’encens insensé des tendresses insoupçonnées. Et des fleurs d’atmosphère naissent au creux des peaux d’éther que l’on arrose sans crier gare de mots étreints qui en cachent d’autres. Au-dessus des brouillards bruyères, bien loin de la terre qui tournesole sous un ciel de cosmos, nous irions dans le lit des rivières jeter des points à la ligne depuis une barque-en-ciel. Faire ricocher un peu d’azur sur l’aquarelle des corps couchés, mélangés à la toile et l’étoile d’un verger aux fruits fendus. S’accroupir au bord de l’eautre, les poignets noués de lys, se laisser couler au milieu du silence et s'éclabousser de flots de paroles assoiffées, faire s’envoler les cygnes au long cou en leur riant après. S’offrir des narcisses à s’en fleurir les chevilles et oublier nos mots laids pour n’être que je-nous. Resquiller des esquilles de regards et l’exquise alacrité des blandices candides et des baisers osés sur les roseaux baissés. Et dans la lente agonie du soir, quand le chien aboie et la caravane s’endort au crépitement d’un feu, que l’on sèche les voyages à la corde des guitares et que l’on sème l’évasion à tous les caniveaux, égarer, gamin dans champ de blé, ma main dans tes cheveux. Entendre des soupirs de chouette à tes lèvres endormies et cueillir quelques pensées dans le jardin des songes vagues. Souffler la mèche que l’on ne saurait vendre et s’offrir à la nuit, lâcher la bride aux rêves cavaliers dans les bribes et débris de l’imagination qui vaque et vacille.

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