03/05

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Avril a déroulé les fils découverts en papiers mâchés et remachés sur des mains en pelotes et des doigts en fuseau, qui se rouent de caresses diligentes et espressées. Les mots font du tandem en danseuse dans les cols en corolles des caps d’espérance, fredonnant la chaussée sous les rivières des vents soupirs, éblouis de bleus de s’être tant cognés les coeurs et les corps, et les bras piqués d'héroïsme qui s’enroulent aux nuages des visages balayés d’écheveux mistral. Des fils de pêche sur des peaux abricots, des hameçons qui s’esquillent à l’os des murmures, à la moelle des regards gélatines, des silences d’incendie pyrogravant les désirs au jeu des sourires froncés jusqu’aux yeux d’obsidienne. Mai s'emmêle et cédille aux soupçons qui s’estompent dans les parenthèses frivoles des bras cerf-volants, à s’étirer dans les souffles au coeur comme des aigrettes en risées qui se tressent et se pressent, essorées d’espoir lavande qui mousse et scintille. Fragile comme des coquelicots de sang chevillés d’argile au lavis des mues serpentines, des cocons en pyrales qui se sucrent aux douceurs nymphéales et salpêtrent dans les soufrières ensillonées d’équateur. Les épis d’ermes et de blés que l’on blondit très haut, à sauter les repas et les ressacs, amarrer les rires aux écoutilles et s'oreiller la bouche des champs des silènes, du vif frisson qui fait friser les herbes folles et miroiter les peupliers en crécerelles albinos. Les lames qui grincent sous les planchers délateurs, grimpereaux de lunes aux échelles des pensées sauvages, sous des plafonds de vers luisants qui bombillent en nuées d’opale et se fanent au matin comme des Vénus aveugles. Reste l’aube drue qui traverse les chemins d’orients, façadent les murs et lézardent les volets de stries d’or étoilé, des pollens en suspens dans les moiteurs camérales, refuge des nuits moribondes, léchant ses plaies trop claires au jardin des éveils. Des bras en éclipse sur des orbites closes, rêves de comètes au coma ébauché des épissures isocèles, s’articulent comme des marionnettes de chimère, pantins de chair et docile oscitant au sein des remuées engourdies. Les valses marengos qui s’enquinaudent dans les veuleries tières et nonchalantes, s’échardent aux fenêtres des secondes en cage que l’on prie d’or et de myrrhe de ralentir. Les parfums caramboles sourdent et s’émoussent aux pierres des carillons adamants, des agrafes plein la tête, jaune plume des lettres interdites et périclitent, les augures incertains qui se racontent les doutes et les angoisses, les doigts qui se froissent, les fuites traversières comme des fugues, que l’on voudrait colmater avant qu’inondent les refrains sans couplet des chansons de balafre. Le grappin des abordages et des voix d’eau dans les murmures flottants, le roulis tiède du jusant qui s’éveille au sable des gonfalons en berne, sur des coraux en cuillère et des biscuits dentelles. L’oiseau-tonnerre sur son nid de foudre a raccroché ses pennes au chagrin des gouttières et étend ses ailes d’orage et ses grelots de muguet sur le plateau d’argent des offrandes tourterelles.

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